The Awakened of the Night : The King of All Vampire Kings

Chapitre I : L'Éveil

1.2 - La Fleuriste Orpheline

Dans un petit village médiéval, caché entre les montagnes et les forêts denses, vivait Eliza Florent. Orpheline depuis son plus jeune âge, elle avait été accueillie par son oncle et sa tante après la disparition tragique de ses parents. Cependant, leur accueil n'avait jamais été chaleureux. Pour eux, Eliza n'était qu'une bouche de plus à nourrir, une paire de mains supplémentaire pour les tâches ménagères et les travaux des champs.

Eliza avait grandi dans l'ombre de la négligence et de la froideur de sa famille élargie. Elle dormait dans un coin sombre de la maison, souvent sur un matelas rudimentaire près de la cheminée qui, malgré la chaleur qu'elle procurait, ne parvenait pas à réchauffer son cœur solitaire. Les repas étaient sobres, les vêtements rapiécés, et les moments de tendresse ou d'affection étaient inexistants.

Pourtant, malgré cette existence austère, Eliza trouvait refuge dans la beauté fragile des fleurs. Dès son plus jeune âge, elle avait été attirée par leur éclat coloré et leur parfum envoûtant. Elle passait des heures dans les champs et les jardins du village, observant attentivement chaque pousse et chaque pétale. Pour elle, les fleurs étaient plus que de simples plantes ; elles étaient des compagnes silencieuses, des confidents qui écoutaient ses rêves et ses peines sans jamais juger.

Les habitants du village connaissaient Eliza comme la fille solitaire qui poussait de magnifiques roses et cultivait des orchidées rares. Chaque semaine, elle se rendait au marché, ses mains expertes tressant des couronnes de fleurs et composant des bouquets qui attiraient toujours l'attention des passants. Malgré sa jeunesse, son talent était incontestable, et beaucoup venaient spécialement pour acheter ses créations.

Pourtant, derrière son talent et sa gentillesse, Eliza portait un fardeau invisible. Chaque regard furtif, chaque murmure étouffé derrière sa main, lui rappelait qu'elle n'était pas vraiment acceptée. Ses cousins, plus jeunes et plus forts, se moquaient parfois d'elle, insinuant qu'elle était une fardeau pour la famille, une bouche à nourrir en plus qui ne contribuait que peu au travail de la maison.

Un jour, alors qu'Eliza revenait du marché avec un panier de fleurs fraîchement coupées, elle croisa une vieille femme courbée près du puits du village. La femme, connue sous le nom de Mère Marguerite, était la sage-femme et guérisseuse locale, respectée pour ses connaissances des plantes médicinales et son intuition inégalée.

"Bonjour Eliza," dit Mère Marguerite d'une voix douce et rassurante. "Qu'as-tu là aujourd'hui ?"

Eliza sourit timidement et lui montra ses fleurs. "Des roses et quelques jonquilles. Je pense qu'elles feront de beaux bouquets pour le marché."

Mère Marguerite hocha la tête avec approbation. "Tu as vraiment le don des plantes, ma chère. Elles sont magnifiques. Et toi, comment te portes-tu ?"

Eliza baissa les yeux légèrement, sentant la chaleur monter à ses joues. "Je vais bien, merci, Mère Marguerite."

La vieille femme plissa doucement les yeux, percevant l'hésitation d'Eliza. "Tu sais, ma porte est toujours ouverte si jamais tu as besoin de parler. Les jeunes comme toi portent souvent plus de fardeaux qu'il ne semble."

Eliza sentit les larmes lui piquer les yeux. Mère Marguerite comprenait, plus que quiconque, les luttes intérieures qu'elle menait. Elle hocha la tête en signe de reconnaissance et reprit son chemin vers la maison, ses pensées se bousculant dans sa tête.

À la maison, la vie suivait son cours habituel. Son oncle et sa tante étaient absents, partis pour la journée au marché du village voisin. Eliza s'occupait des tâches ménagères, nettoyant la cuisine et faisant la lessive avec une efficacité qui cachait son cœur lourd. Son cousin, Robert, était dehors, travaillant avec son père. Les échos de leurs rires et de leurs plaisanteries résonnaient faiblement à travers la fenêtre ouverte.

Un bruit de pas sur le gravier attira soudain son attention. Sa cousine, Amelia, entra dans la cuisine avec une expression hautaine sur le visage.

"Qu'est-ce que tu fais ici, Eliza ?" demanda-t-elle d'un ton accusateur.

Eliza leva les yeux de l'évier, ses mains encore plongées dans l'eau savonneuse. "Je fais la vaisselle. Comme d'habitude."

Amelia roula des yeux avec dédain. "Tu sais, tout le monde parle de toi au village. On dit que tu te promènes dans la forêt la nuit. Que fais-tu là-bas, à part traîner avec des créatures de la nuit ?"

La remarque d'Amelia frappa Eliza comme un coup de fouet. Elle ne s'était jamais attendue à ce que ses excursions solitaires soient source de commérages. Son cœur se serra, mais elle refusa de montrer sa vulnérabilité devant sa cousine.

"Je suis occupée avec mes fleurs, Amelia. Tu devrais essayer de t'intéresser à quelque chose d'autre que les ragots du village."

Amelia leva un sourcil avec un sourire méprisant. "Les ragots, Eliza ? Ce ne sont pas des ragots quand tout le monde le voit. Maman et papa devraient vraiment te mettre un peu de plomb dans la tête. Qui sait ce que tu pourrais faire la nuit, seule dans les bois sombres..."

Eliza sentit la colère monter en elle, mais elle se força à garder son calme. Respirant profondément, elle se tourna vers Amelia avec un regard déterminé.

"Je fais ce que j'aime, Amelia. Si ça ne te plaît pas, ce n'est pas mon problème."

Sur ces mots, elle essuya ses mains sur son tablier et sortit de la cuisine. Amelia la fixa avec un mélange de frustration et de satisfaction. Eliza monta les escaliers jusqu'à sa petite chambre et ferma la porte derrière elle. Elle savait que la confrontation avec sa cousine ne serait pas la dernière, mais elle refusa de laisser les mots d'Amelia l'atteindre.

Assise sur son lit, Eliza laissa ses pensées divaguer vers la clairière secrète et la découverte étonnante qu'elle y avait faite. Le mystère du sanctuaire sous l'arbre la hantait, laissant entrevoir des possibilités insoupçonnées au-delà de la vie monotone qu'elle menait. Pour la première fois depuis longtemps, elle ressentit un frisson d'excitation mêlé à une pointe de peur. Que pourrait-elle découvrir encore dans ce monde mystérieux, caché sous la surface tranquille de sa vie quotidienne ?