1. Barranquilla, Colombie

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ALANA...



ZEUS BAR



2 ans plus tard...



* 02:12

—C'est pour quand mon verre, pour aujourd'hui ou pour demain ! hurla un client depuis l'autre bout du bar.

Je presse le pas, comprenant que c'est le client à qui je dois servir.

—Oui, oui, ça vient ! répondis-je en m'approchant avec son verre de whisky sur le plateau. Avant même de le poser sur la table, il m'échappe des mains et tout le contenu se renverse sur les genoux du client.

—Eh, mais fais attention, ma parole ! hurle-t-il en essuyant frénétiquement son pantalon fou de rage.

Je crois que plus le temps passe, plus je perds mon expérience en tant que serveuse. Comment le verre a-t-il pu me glisser des mains à la dernière minute ? Heureusement, il ne s'est pas brisé et a atterri sur la table sans faire de chichi.

—Désolée, je ne l'ai pas fait exprès. Attendez, je vais vous aider à nettoyer ça, donnez-moi juste quelques secondes.

Je fais demi-tour pour aller chercher de quoi l'aider à s'essuyer, mais à peine ai-je fait quelques pas que je sens une main presser ma fesse droite. Je prends une grande inspiration avant de me retourner vers le client.

— Ce n'est pas si grave que ça, ma petite. On peut trouver un autre moyen de s'arranger ! me dit-il d'un ton mielleux, un grand sourire en coin.

Je l'observe sans réagir immédiatement. C'est un vieillard aux cheveux blancs, le visage marqué par les rides, avec un regard qui ne laisse aucun doute sur ses intentions. Il dégage une aura de perversité qui me répugne. Mon cœur bat la chamade, la colère et le dégoût se mêlent en moi.

Je me rappelle soudain à quel point certains clients de ce bar peuvent être insupportables.

— Alors, qu'est-ce que t'en dis, beauté ? dit-il en se rapprochant de moi, son haleine chargée d'alcool.

Je le fusille du regard, les poings serrés. Je sens la colère monter en moi, chaque muscle de mon corps tendu.

— Pourquoi n'allez-vous pas draguer une femme de votre âge et me laisser travailler tranquillement, espèce de sale pervers ! crachai-je, ma voix tremblant de rage.

Le vieillard me fixe intensément avant de lancer, les yeux plissés de méchanceté :

— On dirait qu'il y en a une qui ne veut pas son pourboire. Lui et les trois autres types assis autour de la table éclatent de rire. Je suis un ami du patron et si je veux, t'es virée en un claquement de doigts, ajoute-t-il en mimant le geste.

Je resserre le plateau dans ma main, avec une seule envie en tête : le frapper avec sur le crâne pour lui donner une bonne leçon. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, mes doigts blanchissent à force de serrer le plateau.

—Ah oui, et bien c'est ce qu'on va voir ! répliquai-je, prête à frapper le vieillard. Mais avant que je n'aie le temps de passer à l'acte, quelqu'un retient fermement ma main en l'air.

—Alana, ¿qué estás haciendo? ¡No hagas esto, por favor! [ Alana, qu'est-ce que tu fais ? Ne fais pas ça, s'il te plaît ! ] me dissuade Brenda en m'éloignant de la table.

— Me tocó el trasero, ¡solo se merece eso! [ Il m'a touché les fesses, il ne mérite que ça pourtant ! ] répliquai-je énerver.

Brenda soupire bruyamment, son visage impassible. Je sais que ce genre de comportement est monnaie courante ici, mais je refuse que cela devienne une norme pour moi.

L'imposteur Où les histoires vivent. Découvrez maintenant