𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 4

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L'aube pointe doucement son nez tandis que je verse mon café dans l'évier sans y avoir touché.

La nuit a été longue, passée sous un enchaînement d'examens médicaux intrusifs, de lumières éblouissantes braquées dans mes yeux et de mon sang aspiré dans des tubes ; Hwan m'a contrainte à consulter un médecin. L'inconfort à l'hôpital était palpable, chaque minute passée entre ces murs blancs me rappelant pourquoi je déteste tant ces lieux.

J'ai gardé le silence pendant toute la durée de l'interrogatoire, et depuis, ni lui ni ses collègues n'ont osé croiser mon regard lourd de reproches. 

Je perçois leurs soupçons, mais comment leur faire admettre leur erreur ? Certes, les apparences ne jouent pas en à faveur, mais ils ont pu constater de leurs propres yeux que ma maison était vide. Et si j'avais eu un amant, comme Hwan le suggérait si grossièrement, il n'aurait certainement pas survécu à une chute depuis le toit. 


Pour couronner le tout, mon téléphone fixe s'est mis à vibrer frénétiquement sur la table de nuit. Je n'avais pas répondu les premières fois par simple lassitude, mais après une énième sonnerie, j'avais décidé de décrocher.

C'était mon manager, sa voix trahissant une panique non dissimulée.

— Ryu, que se passe-t-il ? Le police chez toi ? C'est partout dans les journaux ! 

La nouvelle de la visite nocturne de la police chez une romancière aussi controversée que moi avait déjà fait les gros titres, semant le chaos dans mon entourage professionnel. 

Hyun, d'ordinaire si posé, semblait au bord de l'implosion. Les titres des articles défilent dans mon esprit "La nuit agité de Lee Ryu", "Des secrets derrières les portes closes de la romancière ?" "L'encre de la controverse coule toujours chez les Lee". 

Hyun supposé venir dans quelques jours, m'a annoncé qu'il doit prolonger son séjour à l'étranger pour éteindre l'incendie médiatique. 

— Je gère les rumeurs, Ryu. Reste en dehors de ça, je m'occupe de tout. m'avait-il dit, sa voix teinté d'urgence conscient des répercussions potentielles sur ma carrière. 

Je reste détachée, observant la tempête médiatique avec distance, tandis que lui, fidèle à son rôle, ramasse les pots cassés d'une situation qu'il connaît trop bien. 


Je dois reconnaître que cette mésaventure, bien que désagréable, a éveillé en moi une source d'inspiration inattendue. C'est ainsi que je me retrouve dans mon bureau, sans avoir fermé l'œil de la nuit, la plume prête à déverser sur le papier les méandres de mon existence tourmentée. 

Le temps s'écoule, fluide et incessant comme un cours d'eau, tandis que j'écris. Mon esprit, toujours en quête de sensations éphémères se perd dans l'encre noire de mes réflexions.

C'est une immersion volontaire dans l'abysse de l'encre, une noyade consciente : j'écris, je m'arrête, je reprends mon souffle et je replonge. 

Les premiers mots s'inscrivent avec une précision chirurgicale sur le papier jauni de mon carnet, capturant les pensées fugaces de ma conscience embrumée. 

Je plonge toujours plus profondément, refusant de remonter à la surface, désireuse de découvrir ce qui se cache dans les profondeurs. Car si je tombe, la chute sera douloureuse, mais si je suis déjà au fond, on ne pourra que m'écraser. 

Les âmes corrompus que plus personne ne croit,

L'encre de mon stylo s'écoule, traçant les contours de vices cachés et de passions inavouables. Je m'enfonce dans les ténèbres, là où le vertige me guette, préférant être écrasée au fond plutôt que de subir la douleur de la chute.

Lumière NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant