Tic Toc, Tic Toc, Tic Toc...
L'horloge tournait en rond, les hululements des hiboux animaient la nuit, une brise douce faisait voler légèrement mes rideaux et feuilleter mon bouquin sur mon bureau. Je voyais la grande lune qui s'imposait comme la reine de la nocturne, volant la vedette aux étoiles dans ce ciel sombre.
Le temps passait cependant j'avais l'impression qu'il était figé et que tout ce qui venait de se passer n'était qu'un cauchemar, j'attendais que les chants des oiseaux m'appellent et que la chaleur des premiers rayons du soleil me donne la sensation que tout n'était qu'un mauvais rêve.
J'avais du mal à réaliser tout ça, je n'arrivais pas à croire et je ne le voulais pas !
Hors de question, je serrais mes poings jusqu'à implanter mes ongles dans ma chair.
L'épisode se rejouait en boucle dans mon esprit, je ressentais les mêmes émotions au même moment de chaque scène, la fureur, la tristesse, la trahison, les mêmes sensations, des frissons de nerfs, des coups de sueurs, des larmes qui se formaient au coin de mes yeux sans jamais couler...
Je ne les laisserais plus couler, ils se sont versés très longtemps pour des personnes et des choses insignifiantes, je ne les laisserais plus, je ne pouvais plus me permettre.
Le sommeil m'avait quitté depuis longtemps, je n'aurais jamais cru qu'on pouvait me faire une telle chose, certes, je savais qu'on ne me portait pas dans leur cœur. Toutefois, je ne comprenais pas comment on pouvait faire une chose si atroce, j'étais tout de même leur fille... Ou c'est ce que je pensais, car nul bon parent ne pouvait punir leur enfant de telle façon.
Ma tête me faisait mal, elle était remplie de questions à qui j'avais du mal à trouver des réponses.
Je me sentais si impuissante, si faible, mon esprit m'avait délaissé depuis un bon moment, et maintenant, c'était à mon corps de m'abandonner. Je n'arrivais pas à bouger un seul doigt, tout mon corps était « paralysé ».
Mon corps était présent, mais ma tête était ailleurs...
Je me laissais bercer par le silence, je fermais les yeux, au moment où mes paupières se fermèrent, une larme coula de chaque œil. C'était la dernière fois, je me promets...
Ma promesse se transforma rapidement en un mensonge, une larme, puis deux, puis... j'ai perdu le compte, beaucoup pour être compté et peu pour être à la hauteur de mes douleurs.
Jamais assez, rien n'arrivait à combler ce petit manque qui était trop grand pour les autres, demandai-je beaucoup ? Peut-être, j'étais plus égoïste de ce que je pensais ?
Réclamer l'amour de ces parents n'est-il pas un droit, propre à chaque enfant ?
Mon menton tremblait, je mordis alors l'intérieur de ma bouche pour l'empêcher. Mes yeux laissaient couler les gouttes salées comme une cascade, je fronçais alors des sourcils et serrais les paupières comme si ça allait les arrêter. je tremblais, je m'enlaçais alors de mes bras fortement, comme si ma propre affection allait me calmer. Je me basculais sur le côté, faisant face à ma fenêtre grande ouverte. Je voulais courir vers celle-là et hurler tout mon chagrin, je voulais le témoigner au monde, j'arrivais plus à la garder en moi.
Une chose était sûre, soit j'allais surmonter ces émotions, soit elles auront la raison de moi...
L'envie de quitter ce monde est tellement présent, que je me demande encore ce qui m'empêche.
Rien.
Absolument rien...
Je laisse échapper un petit rire, je me disais tout le temps que quitter ce bas monde de sa propre volonté, c'était être lâche. Néanmoins, j'étais encore plus lâche que ces personnes qui ont eu le courage de le faire.

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Anastasia
ActionAnastasia, la fille du parrain de la mafia Russe, issue d'une mère et d'un père russes. Elle est l'enfant oublié, le fantôme de la famille, l'enfant dont on n'en parle presque jamais. L'enfant qu'on laisse de côté, l'enfant qu'on laisse s'éduquer...