Chapitre 4 : L'envol

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Dans la voiture, c'était le silence qui était le roi encore une fois, Stanislav à mes côtés, qui avait le regard braqué sur la route.

Je regardais le paysage de Moscou qui défilait sous mes yeux pour la première et dernière fois surement, j'aimais ma ville natale, cependant j'avais le sentiment qu'elle n'allait pas me manquer pour autant, peut-être, je sentirais son absence qu'une fois que je serais là-bas, à Bogota...

— Le cartel « La Familia » est un grand réseau, dont à la tête il y a ton fiancé, Carlos Ramirez – Avait débuté Stanislav, je posais mon regard sur lui, prouvant qu'il avait réussi à attirer mon attention vers lui, puis reprit - L'homme le plus dangereux de Bogota, même évoqué son nom était suffisant pour avoir des frissons dans le dos. C'était un homme dont même les représentants de l'autorité n'osaient pas le contredire ou faire de lui leur ennemi, car cela venait à signer leur mort, ils savaient de quoi était capable cet homme puisqu'il n'avait absolument peur de rien. Il était allé jusqu'à assassiner le ministre du Travail et des politiques sociales, Emilio De Luca, alors qu'il montait dans sa voiture pour rentrer chez lui, Bam ! Il reçut une balle entre ces deux yeux. – Il riait aux éclats, comme ci c'était la blague du siècle – Les informations avaient parlé brièvement de la mort du ministre, peur d'attirer l'attention du parrain sur eux. En fait, ils le craignaient, car c'était lui qui était derrière toute cette histoire, mais on ne parle jamais de lui, tu sais pourquoi ? – Il se retourna vers moi, que je répondis par un hochement de tête négative, il eut un petit sourire en coin. – Parce que c'est la mort assurée.Mario Ramirez était le deuxième criminel le plus puissant au monde durant son époque, il dominait 45% du commerce de la cocaïne dans le monde, son réseau de production s'étendait de Pérou jusqu'à Bolivie, son réseau d'exportation débordait de l'Amérique du Nord, s'étendant jusqu'à Europe et Asie. Il y avait une rumeur disant que son revenu par an s'élevait jusqu'à 15 milliards de dollars. Toutes ces raisons étaient plus que suffisante pour craindre cet homme et sa lignée !

Stanislav prenait un grand plaisir de me raconter cette histoire, il avait un grand sourire, qui était plutôt effrayant...

Il se pencha légèrement vers moi puis susurra à mes oreilles.

— Et tu sais ce qu'est le meilleur dans tout ça, Ana ? — Je plissais des yeux dû au surnom qu'il venait d'employer.

—Non.

Il me regarda droit dans les yeux, alors qu'un sourire méchant se dessinait sur son visage marqué par des cicatrices.

Je fronçais des sourcils, je n'étais pas d'humeur à supporter quoique ce soit !

— Qu'est-ce qui t'amuse autant ?

Il arqua un sourcil, puis se redressa fièrement, il avait réussi son but vu l'expression qu'il affichait.

— Tout, Ana, tout... — Il avait presque murmuré ces mots dans un souffle extasié par l'excitation qui animait déjà son esprit. — Tu ne t'en rends surement pas compte de ce que tu vas vivre ou avec qui tu vas vivre, mais juste imaginer me donne des frissons !

En effet, je voyais ce sentiment qui prenait possession de lui, la façon dont les recoins de ces lèvres montaient jusqu'à ces oreilles, le tremblement de sa jambe droite, comment il serrait les mains en poings sur ces cuisses. Je ne l'avais jamais encore vue dans un tel état, et quand le bonheur de Stanislav faisait surface, c'était la terreur des autres qui se mettaient en scène.

Son sourire hérissait mes poils.

— Ça ne me rassure pas, Stanislav.

Celui-ci me jeta un regard en coin.

— Je ne l'ai pas dit pour te rassurer, Ana.

Je restais stoïque face à cette révélation, le souffle coupait par la froideur qu'il faisait à mon égard.

AnastasiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant