Prologue

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"- Je t'avais pourtant dit de faire plus attention, Gabriel.

- Pardonnez-moi...

Le Président s'empara si délicatement de la main de son ministre, que le cœur de ce dernier rata un battement.

Depuis quelques mois maintenant, ces deux hommes entretenaient une relation particulière. Personne ne savait, personne ne voyait, personne n'écoutait.

Tout était dans la discrétion des plus totales.

- Je te pardonne, trésor, ne fait pas cette tête, mh ?

Emmanuel, assis sur sa chaise, Attal debout entre ses jambes, et même si celui-ci le surplombait de sa taille, Macron le dominait de son aura.

Tous ces jolis mots donnaient naissance à de multitudes de papillons dans le ventre du châtain.

- La prochaine fois que tu perdras un débat, alors là oui, je te punirai.

Un frisson d'effroi parcourut le corps tout entier du cadet. Les papillons lui bouffaient désormais les organes.

Non, pas encore s'il vous plaît.

Ses muscles se tendaient à mesure que le regard de Macron le transperçait.

- Ne me regarde pas ainsi, je ne suis pas un monstre, je t'apprends simplement à être plus fort, chantait Macron, dédain.

Sa voix devint dure, sa poigne plus franche. Il se leva, désormais plus grand que Gabriel.

- Déguerpis, je n'ai plus besoin de toi ici, mais n'oublie pas, Gabriel, tout ça, je le fais pour toi."

Attal ne se fit pas prier et prit ses jambes à son cou.

Il ne devait pas pleurer.

Il ne devait pas pleurer.

Merde, une larme cheminait sur sa joue.

Arrivant au toilette de l'Assemblée, il s'enferma dans une cabine.

Accroupi, il s'arrachait les cheveux et frottait furieusement ses larmes.

Je te pardonne.

Chaton.

Je le fais pour toi.

Il ne parvenait à se concentrer. Tout lui échappait.

Tout ce qu'il souhaitait, c'était d'être parfait.

Ainsi, Emmanuel le regarderait fièrement. Il arrêterait toute trace de violence. Il ne le cacherait plus aux yeux du monde.

Et peut-être même qu'il l'aimera.

Je ferai de toi mienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant