Le duo déambulait maladroitement dans les couloirs. Gabriel parvenait à tenir debout sans mal, mais son corps réclamait du repos. Il était vraiment à bout.
Jordan le sentait, il voyait bien que le premier ministre cachait un sombre secret derrière cet air guilleret. Cette soudaine fatigue en témoignait.
Mais ce n'était pas son travail d'être son psychologue. Ainsi il ne parla.
Cependant, sa curiosité se ravivait à mesure qu'ils marchait.
Dans la voiture, Bardella aida Attal à installer et s'attacher. C'est en étant penché au dessus de lui, que le plus jeune put sentir l'eau de toilette de son cadet.
Une odeur masculine, mais fruité. C'était léger, bien qu'ensorcelant. Ça lui allait merveilleusement bien.
Jordan prit place du côté conducteur, et après un dernier coup d'œil à l'homme assis à sa droite, il tourna la clé.
"- J'aurais besoin que vous me guidiez jusqu'à votre appartement, s'il vous plaît, je n'ai plus de batterie donc pas de GPS.
Sa voix, douce et posé, fit défaut pour les précédentes fois où ils s'étaient adressé la parole.
- Tournez à droite à la prochaine intersection.
Pas de radio, que du silence. Durant quelques minutes, ils en oublièrent leur mépris et leur envie de gagner.
Ils n'étaient plus ennemis, ils étaient collègues.
Même si la sympathie n'était pas au rendez-vous, ils s'échangeaient des mots sans dégoût envers leur interlocuteur.
- Vous devriez vous reposer, je ne veux pas affronter un zombie au prochain débat.
Attal ricana face aux mots du député. Ses yeux commencèrent tout de même à se fermer, et le plus jeune dû s'en rendre compte.
- Votre costume vous sied à merveille, Monsieur Attal.
Jordan posa sa main sur la cuisse du ministre. Un touché bref, mais qui perdurait.
Ça suffit au châtain pour ouvrir les yeux. Loin d'être mal à l'aise, il trouvait ce contact chaud et apaisant.
Mais à quoi je pense ?
- Ne vous endormez pas, nous ne sommes pas arrivé.
Attal acquiesça, toujours aussi perturbé.
Quelques hommes l'avaient touché auparavant. Si certains se ressemblaient, le geste du brun était si singulier.
- Tournez à gauche.
Sa main quitta la cuisse de Gabriel, laissant derrière elle un vide, froid et inquiétant.
- Mon immeuble sera sur la droite, dans quelques kilomètres, chuchota le plus âgé.
- Je demanderai à Monsieur Macron de vous laissez quelques jours de congé. Nous devons débattre ensemble, la semaine prochaine, tâchez d'être en forme.
- Oui...
Son corps sombrait. Son esprit avec. Allait-il s'évanouir encore une fois ?
Il se sentait si médiocre et amorphe. Il devait vraiment dormir et obtenir le repos qu'il se devait de recevoir depuis des mois maintenant.
Mais tout ça, il le faisait pour Emmanuel.
Cette fatigue, cette faiblesse et cette confusion, figuraient n'être que le pur fruit de son allégeance envers son président.
Il s'épuisait jusqu'à chercher la dernière once de force, pour un homme qui ne prêtait même pas attention à sa santé.
- Nous sommes arrivé."
Jordan aida Gabriel à se lever et gravir les marches jusqu'à son appartement.
De sa main tremblante, Attal ouvrit la porte.
"- Merci beaucoup de m'avoir ramener. Soyez prudent sur le retour, et excusez-moi pour ce contre temps."
Sa voix résonnait si platoniquement sur le perron. Ses yeux, vident, exprimaient une certaine souffrance.
Et pour il ne savait quelle raison, le cœur de Jordan se fendit.
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Je ferai de toi mien
FanfictionAlors que l'attention de Gabriel Attal se tournait jour et nuit vers le Président, ce dernier ne lui prêtait pas plus attention, bien trop occupé à obtenir ce qu'il souhaitait. Un jour, Jordan Bardella arriva. De son allure assurée et son sourire ar...