chapitre six

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Quelques jours passèrent, durant lesquels Gabriel Attal fut forcé de rester chez lui, sous les ordres de Macron.

Bien évidemment qu'il écouta, et pour une fois, il apprecia cette demande.

Il en avait profité pour se ressourcer, mais surtout dormir. Il avait pu prendre quelques nouvelles de sa famille, regarder des films et des séries. Il mangea à sa faim et reprit des forces.

Malgré ça, il gardait toujours cette peur d'être en retard sur son travail. De mal faire alors qu'il se retrouvait être en vacances.

Il travaillait tellement qu'il ne savait plus quoi faire de son temps libre. Au début il dormait, mais quand il se réveillait, il s'ennuyait.

Il essaya tout de même de récupérer du travail, ou même d'avancer sur ses arguments pour le prochain débat, mais lorsque ceci fut réalisé, l'ennui revenait.

Aujourd'hui, il pouvait enfin retourner travailler. Ce fut en quelque sorte un soulagement, il allait revoir Macron.

Devant son bureau, il toqua. Une approbation faite et il rentra.

- Gabriel ! Je ne m'attendait pas à te voir si tôt, je t'ai manqué ?

Il rigolait, mais pas Attal.

- Je tournais en rond haha, alors je me suis dis que je pouvais revenir aujourd'hui. Je me sens mieux.

- Quelle bonne nouvelle ! J'aurais besoin de ton aide pour ces documents. Tu pourrais passer à la bibliothèque pour chercher des livres ?"

Gabriel approuva, et se munissant de la liste des ouvrages, parti en fermant la porte.

Dans la bibliothèque, il se dirigea vers le premier rayon.

- Deux minutes que vous êtes arrivé, et vous voilà déjà en train de travailler !"

Gabriel sursauta, reconnaissant vaguement cette voix. David Guiraud, derrière lui, le salua avant de partir en compagnie de Sébastien Delogu.

Est-ce que j'en fais trop ?

Dans ses songes, il en oublia de compléter la liste. Il devait faire bonne figure, montrer qu'il n'avait pas perdu sa motivation et la foi d'être un bon premier ministre.

Au détour d'un rayon, il tomba nez-à-nez avec Jordan. Ce dernier, sent un regard sur lui, détourna les yeux de l'ouvrage entre ses mains.

"- Ne serait-ce pas là le chaton effrayé du président ? Il souhaite tellement vous utiliser qu'il vous fait revenir quelques jours plus tôt que la date convenue.

Attal se figea. Il ne souhaitait pas le rencontrer, pas maintenant et même jamais. Son air arrogant l'insupportait.

Gabriel tourna les talent, non sans scruter Bardella une dernière fois. Mais ce dernier, plus vif, s'empara du poignet de son cadet, laissant ses doigts caresser sa peau. Le plus âgé frissonna.

- Laissez-moi partit, je n'ai pas votre temps, j'ai du travail.

Gabriel, d'un coup sec, retira son son poignet delà main du plus jeune.

- L prochaine fois, je ne vous laisserai pas partir si facilement.

- Faites attention, c'est mal vu dans votre parti d'être si proche d'un homme quand vous l'êtes également. Ça serait dommage que quelques rumeurs circulent."

Gabriel accompagna ses mots d'un clin d'œil sans trop savoir d'où venait son assurance.

Dans le bureau de Macron, celui-ci étudiait de nouvelles lois, afin d'en connaître les potentielles issues.

Gabriel rangeait les livres sur un coin du bureau du plus âgé, toujours dans un silence de plomb.

Jusqu'à ce que Macron relève la tête, observant attentivement son cadet se mouvoir dans l'immense bureau.

"- Gabriel, assis-toi deux minutes s'il te plaît, j'aimerais qu'on discute.

Le ton posé du président ne donnait aucune once de panique, mais l'angoisse d'Attal ne s'empêchait d'accroître.

Avait-il fait quelque chose de mal ? Devait-il être plus rapide ?

- Qu'est-ce qu'il s'est passé la semaine dernière ?

Gabriel hésitait. Jamais il ne se confiait, il gardait toujours tout pour lui-même. Alors là, ouvrir son cœur et témoigner des ses maux, l'effrayait particulièrement.

- Je ne te force pas à parler, mais beaucoup de personnes se sont inquiétées, d'autres m'ont blâmé. Est-ce de ma faute ?

Oui, mais ça m'est égal. Je vous aime.

- Non, bien sûr que non. J'étais juste fatigué, peut-être que je n'ai pas mangé quelque chose de bon ?

Macron soupira, comme soulagé.

Aveugle.

C'est ainsi que Gabriel le définissait. Totalement aveugle de ne pas voir à travers ses yeux, l'entièreté de son mensonge.

- Pendant un instant j'ai cru que c'était de ma faute haha !

Ça l'est.

Mais je ne peux pas m'empêcher de vous aimer.

Même quand vous me torturez.

Je ferai de toi mienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant