Pourquoi Pas ?

Mes garçons.

« Le jour du jugement dernier a sonné, ma belle. Toi comme moi savons que cette guerre, nous ne la gagnerons jamais. »

Voldemort a commencé à bouffer les pissenlits par la racine, le 2 mai 1998.

Et le monde magique n'a pas tardé à le suivre.

Ils se sont détruits eux-mêmes, par leur cupidité, leur égoïsme et leur stupidité.

« Ça fait trente ans, ma jolie, et mon amour pour toi n'a jamais été aussi fort qu'en ce moment. »

Il a suffi de trente ans aux sorciers pour exterminer leur monde et, par ailleurs, le monde des non-magiques avec eux.

C'était un beau et grand gâchis.

Une merde monumentale.

Tous les enfants tués au cours de la guerre avec ce bouffon de mage noir ont sacrifié leur vie pour que leurs parents détruisent le monde meilleur pour lequel ils se sont tant battus.

« Je suis l'homme le plus heureux du monde depuis que tu m'as dit oui. Ne cesse jamais de croire que je t'aime plus que ma propre vie. »

Deux ans de répit, c'est tout ce qu'Antonella Potter a eu la chance d'avoir.

Deux ans où elle a pu se retrouver, enfin.

Seulement interrompus par l'homme qui deviendra ensuite l'homme de sa vie.

Cet abruti de Malfoy l'a retrouvée en pleine montagne.

En France.

Et il ne l'a jamais quittée par la suite.

Jamais, et elle en a été heureuse pendant les trente années suivantes.

« Tu es ma plus belle étoile. »

Ils avaient abandonné la magie, pas complètement, mais leur petite maison dans les montagnes, dans le monde moldu, a suffi à leur faire oublier un peu la magie.

Même son blond s'y est fait après avoir brûlé la machine à laver pour la troisième fois.

Ils se sont mariés en petit comité.

Si par comité vous pouvez compter tous les deux et le prêtre.

Elle n'avait plus d'amis ou de famille, morts au combat, et pour Draco, seule Antonella comptait plus que tout.

Pour lui, il était hors de question d'inviter quelqu'un de sa famille de dégénérés.

Il aurait invité sa mère si elle n'était pas morte en le protégeant contre sa propre sœur.

« La mort est à notre porte, chérie. Elle demande un rendez-vous personnel avec les Potter-Malfoy. »

Pendant trente ans, ils ont vécu heureux, éloignés de tout, mais pendant ces années d'amour, le monde autour d'eux se déchirait de lui-même.

Les sorciers en ont voulu plus et ont fini par se faire découvrir par les moldus.

Et comme on aurait pu s'y attendre, ils n'ont pas pris la nouvelle avec merveille.

Revenant au temps de la chasse aux sorciers et à Salem.

Les sorciers ont tout fait pour se défendre, commettant des atrocités, mais ils n'ont pas été les plus forts.

Les armes à feu, les bombes et toutes sortes d'armes étaient plus rapides et efficaces que les sorts.

Les deux âmes sœurs ont réussi à vivre tranquilles, puis ils ont été trouvés.

Le monde n'était que chaos, et Antonella et Draco ont tout fait pour y survivre.

Pendant trente ans, ils ont vécu en marge de la société, eurent deux beaux garçons, puis la chance des Potter a frappé.

« Lance et Azriel sont des hommes forts, mon amour, comme nous, comme toi. »

Elle aurait voulu dire qu'elle avait réussi à sauver sa famille.

Que son mari et ses fils étaient en sécurité et en vie grâce à son pouvoir.

Elle aurait aimé.

Mais ses fils ont été les premiers à périr aux mains de ces hommes armés jusqu'aux dents.

Puis Draco s'est interposé devant l'arme qui l'aurait tuée.

Quand, après ce qui semblait être quelques secondes de brouillard, Antonella reprit conscience de la scène devant elle.

Les hommes étaient morts, les morceaux de chair décorant dorénavant le petit salon cosy qu'elle avait fait avec amour avec sa famille.

Elle tomba à genoux devant les corps de ses trois hommes.

Des trois hommes les plus importants de sa vie.

Pas un souffle ne passait à travers leurs lèvres bleues par la mort.

« N'aie jamais de doute sur l'amour que nous te portons tous les deux, maman. Nous sommes tes fils, et jamais, au grand jamais, nous n'arrêterons de t'aimer. »

Elle se rendit vaguement compte que quelqu'un criait, mais c'était elle.

Elle hurla de douleur et ce cri à glacer le sang finit par alerter ses ennemis qu'elle était encore en vie.

Elle fut tirée, pieds nus, dans la neige.

Ses genoux percutèrent la neige plus d'une fois, et c'est sans doute quelques minutes plus tard, mais qui lui semblèrent des heures, qu'elle fut mise de force à genoux.

« Je vous aime, mes garçons. »

Une arme fut mise sur l'arrière de sa tête, puis ce fut le trou noir.