Pourquoi Pas ?

Azkaban

2001, dans la prison d'Azkaban.

La cellule 1254 n'était pas comme les autres.

Azkaban comptait 1254 cellules, toutes sécurisées à l'extrême. Mais la 1254 surpassait toutes les autres en matière de sécurité.

Elle mesurait 4 mètres sur 2, sans fenêtre ni porte grillagée, ni lit de fortune, ni vieille paillasse.

Aucun son n'entrait ni ne sortait de cette cellule.

Chaque jour, un repas apparaissait : un bol de bouillie grumeleuse et une demi-tranche de pain rassis.

Le bol disparaissait dès que la prisonnière finissait de manger, parfois même avant qu'elle n'ait pu y goûter.

À l'intérieur, une jeune femme à peine âgée de 20 ans.

Une femme qui avait tout perdu pour un monde qui l'avait trahie et jetée dans cet enfer.

Antonella Potter avait sacrifié sa vie pour ceux qui l'avaient emprisonnée. Elle avait perdu ses parents, son enfance, ses amis, sa vie.

Le jour où Voldemort fut vaincu, elle fut surprise par ceux qu'elle croyait être ses alliés.

Alors que le corps de Voldemort se dissolvait dans le vent, elle sentit des entraves lui immobiliser les bras et les jambes.

Incapable de bouger ou de parler, elle vit ses amis, ses professeurs, et sa famille adoptive la regarder avec dégoût et haine.

Elle ne comprenait rien. Elle venait de tuer leur ennemi, alors pourquoi ce regard de mépris ?

La réponse vint de Molly Weasley, enragée. Une gifle brutale, puis des cris.

Antonella était devenue trop puissante. Avec l'entraînement nécessaire pour vaincre Voldemort, sa puissance avait explosé.

Ils la tenaient responsable de toutes les morts, de la destruction, des pertes. Abasourdie, elle ne pouvait que subir.

Le ministère la conduisit dans une salle d'audience où un simulacre de procès lui imposa une bride magique, une douleur atroce qui la fit hurler.

Brider la magie d'un sorcier pouvait le tuer ou le rendre fou. Antonella aurait préféré mourir.

La douleur était insoutenable. Elle savait qu'elle ne retrouverait jamais toute sa puissance magique, transformée en Hediwitch, incapable de lancer des sorts de grande puissance sans s'épuiser et frôler la mort.

Sa magie, bien que toujours présente, était un danger pour elle-même. Approcher un lieu magique provoquait des fourmillements insupportables, comme porter un gilet qui gratte sans pouvoir l'enlever.

Un an. Il fallait un an pour brider une magie aussi puissante. Jetée dans une cellule à Azkaban, oubliée pendant un an, elle savait que dès cette période terminée, ils viendraient la tuer. Elle attendait, jour après jour.

La veille de sa prétendue libération, quelque chose se passa. Elle avala l'immonde nourriture de la prison, mais un goût amer lui envahit la bouche. Elle lâcha le bol qui s'écrasa sur le sol.

Titubant, elle s'effondra contre le mur.

Elle pensa cyniquement qu'ils avaient finalement décidé de l'empoisonner. Mais elle ne s'étouffa pas. Une immense fatigue l'envahit.

Elle cligna lentement des yeux avant de tomber au sol.

Juste avant que sa tête ne touche le sol, une odeur boisée lui parvint, familière mais indistincte dans son esprit confus.

Elle s'endormit avant de voir une grande silhouette s'accroupir et la soulever.

Les deux disparurent de la cellule sans que personne ne le remarque. Les protections avaient été abaissées au minimum par les gardiens.

Après tout, la prisonnière n'avait plus de magie, elle était faible et le lendemain marquait son dernier jour en cellule. Personne ne se doutait de ce qui venait de se produire.