Thé et Complicité (Sevmione : Severus Snape x Hermione Granger)

Chapitre 9

Madame Pomfresh se redressa de sa position penchée au dessus du lit de Ginny Weasley. D'un air grave, elle s'adressa au groupe qui s'était rassemblé dans l'infirmerie. « C'est extrêmement sérieux. Il faut que je sache exactement ce qui lui est arrivé avant que vous ne l'ameniez ici. »

Fred et George échangèrent un regard, et comme par un accord tacite, George parla le premier. « Elle travaillait avec nous à la boutique. On avait prévu d'en mettre un bon coup ce jour-là, alors on l'a envoyée... » il sanglota un moment, avant de reprendre, « ...au Chaudron Baveur, pour qu'elle nous rapporte à déjeuner. »

Fred reprit l'histoire. « En voyant qu'elle ne revenait pas, on est allés la chercher. On l'a trouvée... on l'a trouvée allongée dans une ruelle, derrière chez l'Apothicaire. Elle gémissait et se lamentait. » Il regarda Madame Pomfresh, éperdu. « Elle ne portait pas la moindre marque. On a décidé de la ramener à Maman immédiatement. »

Madame Weasley, le visage bouffi et baigné de larmes, continua. « J'ai tout essayé pendant toute la journée. Elle a eu de la fièvre et pleuré sans arrêt. C'est comme si elle était terrifiée. » Ses yeux se tournèrent vers la Directrice, qui se tenait près de la chaise d'Arthur, une main sur son épaule. « Nous n'avons pas osé l'emmener à Sainte-Mangouste. L'endroit n'est pas sûr. Nous avons dû... » Sa voit mourut alors qu'elle fondait en larmes une fois de plus.

Le Professeur McGonagall acquiesça. « Vous avez fait ce qu'il y avait de mieux en l'amenant ici. Je suis d'accord avec vous, Sainte-Mangouste n'est pas sûr pour un membre de l'Ordre, qui qu'il soit. Poppy, qu'est-ce que vous en pensez ? »

Madame Pomfresh n'hésita pas dans son diagnostic. « Elle a reçu un mauvais sort... et si nous ne découvrons pas ce que c'est et comment le contrer, nous la perdrons. » Ses yeux également brillaient de larmes contenues pendant qu'elle parlait. « Nous n'avons pas beaucoup de temps. »

La silhouette sur le lit commença à s'agiter en gémissant. « Non... arrêtez ! NON ! Ne m'emmenez pas... ! »

Madame Pomfresh se retourna vers le lit et essaya de calmer la jeune fille terrifiée.

« On doit pouvoir faire quelque chose. » Les sanglots de Madame Weasley redoublèrent. « C'est tellement dur de la voir comme ça. »

Le Professeur McGonagall se leva. « Je vais aller en discuter avec les autres professeurs. Peut-être que l'un d'entre eux aura une idée. » Elle sortit à la hâte.

« Je vais avec elle, elle aura peut-être besoin d'envoyer des messages ou qu'on fasse quelque chose pour elle... » Neville sortit à sa suite, accompagné de Luna.

« Qu'est-ce que ça pourrait bien être ? » Hermione regardait Harry et Ron, ils étaient tous les trois assis près du lit, de peur d'être trop loin.

Harry répondit, d'une voix basse et furieuse. « C'est Voldemort. Il a attendu qu'elle soit hors des barrières de protection magiques de Poudlard, là où il pourrait l'atteindre. » Il cogna du poing contre sa jambe. « Je pensais qu'elle serait plus en sécurité loin de moi. Je lui ai dit de partir. Je lui ai dit... »

Ron secoua la tête. « C'est pas de ta faute. Je parie qu'il prévoyait de s'en prendre à elle depuis qu'il n'a pas réussi à la tuer dans la Chambre des Secrets. Il s'y est pris comme ça pour qu'on ait à regarder... à la voir... » Les mots ne sortirent pas.

Hermione passa les bras autour de Ron. « Attends. Peut-être que les professeurs vont trouver quelque chose. On ne peut pas arrêter d'espérer. » Une plainte inarticulée s'éleva du lit, et tous les trois se figèrent un moment, regardant les parents de Ginny et Madame Pomfresh se pencher sur le lit. Soudain, il vint une idée à Hermione, presque trop affreuse pour qu'elle l'envisage. Elle eut une exclamation de surprise, et pensa un instant qu'elle allait tomber dans les pommes. Harry lui serra le bras d'une poigne d'acier.