L'honnêteté, ou le brin de réflexion

101 3 84
                                    

Aux pingouins qui m'ont cru ; à ceux qui le voudraient. Aux autres, qui ont compris la satire, soyons sérieux un instant.
C'est bel et bien dans ce but que j'ai rédigé ces quelques lignes, ces chapitres toujours organisés autour de thématiques au sujet desquelles j'avais envie de m'exprimer : de la dépression auto diagnostiquée jusqu'à des idéologies politiques que j'estime douteuses en passant par ce délire de la therianthropie.

Le titre "Je suis spécial" était réfléchi, aussi bien que les sujets divers et variés dont je me suis généreusement moqué.
Il met en valeur cette recherche de mise en lumière, chose très commune aujourd'hui ; cette envie d'attirer l'attention, positive ou non : d'être enfin sous quelques projecteurs. "Regardez-moi" crie la génération la plus jeune et influençable. "J'existe" hurlent les wokes les plus perdus et réactionnaires, qui se laissent enrôler dans des dérives aussi sectaires qu'insultantes envers des valeurs fondamentales telles que la liberté d'expression.

J'aborde ici les présomptions de maladies mentales que beaucoup vont se trouver après avoir consommé le contenu d'un tel sur tel réseau ; je n'ai que peu de respect pour vous.
J'aborde la censure, la cancel culture : à vous qui votez ces mesures et qui avez l'âge de les comprendre, j'en ai encore moins à votre égard.

Point par point, repassons brièvement sur chacune des thématiques.
La dépression est une maladie dont il est difficile de sortir et les atteints ne sont pas les premiers à crier leur diagnostic- car diagnostic il y a- sur tous les toits, à qui veut l'entendre, et surtout à qui ne veut pas.
On me reproche de ne pas la comprendre, ce qui est fort ironique.
Non, je tiens bien à souligner la différence entre un mal être passager propre à l'adolescence, et quelque chose de plus grave, profond et singulier. Peut-être est-ce toujours avec cette même optique de recherche d'attention, de compagnie, de compassion ou que sais-je, que beaucoup vont, sur les réseaux surtout, s'en prétendre atteints.

Vous pouvez vous sentir mal ; vous êtes légitimes, vous et moi avons nos hauts comme nos bas, mais s'il vous plaît, cessez de vous approprier des maladies qui, heureusement pour vous, ne sont pas les vôtres. Profitez d'une existence facilitée par cette absence salvatrice, ou chargez vous de cette peine si vous la voulez : ne revenez pas, lassés de cette vie et de cette réalité, après quelques semaines, poussés à bout par celle-ci.

Quitte à aborder des troubles, revenons sur le tdi. On m'a demandé en commentaire plus tôt si je savais ce qu'il en était : si je sais qu'il est répertorié, je sais surtout qu'il est difficile de diagnostic car encore méconnu. À ceux qui se prétendent souffrants : restez encore un peu. S'il est méconnu, d'où tirez-vous vos connaissances, si ce n'est de pseudos professionnels, toujours en ligne ? Je parle bien de vos témoignages en vidéos ultra courtes de plusieurs parties. J'évoquais l'attention : nous y sommes, ni plus ni moins. Qui êtes-vous pour vous prétendre porteurs d'une nouvelle vérité scientifique ? Qui êtes-vous, pour penser que vous en savez plus à votre sujet, au sujet de votre cerveau, que des médecins qui y ont consacré leur vie ? Allons donc.

Vous n'êtes pas les messies, envoyés pour une mission divine, celle de normaliser ce dont vous êtes persuadés de souffrir. Car, avec vous, l'auto persuasion est telle que vous en écrivez des livres, présentant ce que vous croyez être des fragments de vous. Vous vous trompez, et c'est avec un peu de peine que je vous l'affirme. Il est sincèrement triste d'être perdu au point de s'imaginer tellement brisé. À nouveau, laissez les combats qui ne sont pas les vôtres être menés par ceux qui en possèdent les armes.

Vous pouvez quitter une bataille sur laquelle vous vous êtes imposés, et reprendre une vie sereine. Si vous souffrez un jour réellement, si la déprime se change en une dépression ou en un autre trouble, vous mènerez une guerre contre vous-même et un ennemi que vous connaîtrez à peine et dont vous parlerez peu, réservant une information aussi précieuse à vos plus proches.
《 On a des mots pour dire une peine légère, mais les grandes douleurs ne savent que se taire 》, a dit Sénèque, et cette dualité résume une curiosité présente chez vous : pourquoi s'étendre sur un si grand malheur publiquement, si ce n'est pour donner les armes à tout passant de les retourner contre vous ? Vous manquerez de mots quand et si votre cas s'aggrave, alors gardez les de côté, pour ne pas leur faire perdre leur sens. Je ne dis pas qu'il ne faut pas en parler : faites-le avec parcimonie, à ceux qui sauront vous aider. Ce n'est pas ce à quoi servent les réseaux, mais le rôle de vos familles et de professionnels de la santé. Vos ressentis ne sont pas la vérité, brute et objective, mais reflètent votre état d'esprit à un instant T, et évolueront avec vous.

Je suis spécialOù les histoires vivent. Découvrez maintenant