01 ; Coming back from the dead

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La journée avait été difficile, déjà au réveil, j'avais fini dans la table basse, mais ensuite... Un enfer. Que des commandes aux quatre coins de la ville avec un vélo ayant fini par crever car personne ne savait jeter les choses à leurs places. Seule chose positive, j'étais revenu avec une énorme commande de sushi car un gars avait visiblement changé d'avis sur son repas. J'avais d'ailleurs prévenu Jake qui devait quitter son service à l'hôpital quelques heures plus tôt, je lui avais dit de rien manger car j'allais revenir avec quelque chose, ce qui semblait lui aller.

Jake m'avait un peu sauver la vie. Initialement j'étais son patient, enfin j'étais un gars dans le coma, végétant dans son hôpital après m'être fait tiré dessus, mais quand je m'étais réveillé, il avait été là. M'aidant à reprendre le dessus sans jamais vraiment me mettre la pression. Il avait été top, même si il était un peu comme moi au final quant à comment j'avais pu finir ici. Sur ce point il avait aucune raison à me donner. Un gars payait mes soins, venait visiblement, mais avait arrêté en apprenant que j'avais perdu la mémoire sur presque toute ma vie. Ça me semblait un peu bizarre parce que si il me payait mes soins, c'était forcément quelqu'un d'important dans ma vie, mais... Peut-être la peur de faire face au néant de mon cerveau ? De ma mémoire ? Aucune idée. Mais il avait au moins été là à la fin, quand j'avais du sortir.

Il avait proposé spontanément de m'héberger, au début quelques jours et puis la colocation avait commencé. Il m'avait permit de trouver un travail, même si c'était qu'être livreur chez Uber Eats, mais c'était un début et puis, il avait un ami américain qui était kiné et qui avait pu m'aider pour l'aspect mécanique.

Et puis surtout... C'était un Beta. Réapprendre tout ça ayant été difficile aussi, ce qu'était ma nature, le fait que je sois parfois incapable de me contenir, que c'était plus fort que moi. Il avait toujours été là pendant mes chaleurs, me rassurant à chaque instant jusqu'à ce que je sois vraiment autonome. Mais partir ? Non. On s'entendait trop bien pour le faire et puis comme il l'avait dit, tant que j'avais pas retrouvé la mémoire, c'était pas non plus une bonne idée de me laisser tout seul dehors. Il pouvait arriver des trucs, pas toujours les plus évident. Surtout si je commençais à retrouver la mémoire. Disons qu'il faisait pas mal d'heure sup avec moi.

M'accueillant donc, il s'était un peu jeté sur la bouffe alors que je filais sous la douche. C'était parfois une épreuve, car je voyais des choses qui ne faisait toujours aucun sens, qui faisait comme un vide en moi. Déjà il y avait la cicatrice sur mon torse, d'après lui j'avais reçu une balle dans le dos, elle était ressortie prêt du coeur, l'épargnant, mais fragilisant une artère qui avait du se rompre à l'hôpital. Du moins c'était ce que disait mon dossier médicale. L'hémorragie avait du provoquer un arrêt assez long pour impacter mon cerveau et ma mémoire, mais impossible de savoir si ça serait temporaire ou définitif. Et puis il y avait une cicatrice assez basse et celle là... Je la touchais souvent, c'était le plus gros spectre dans ma vie. La plus grosse raison d'angoisse. C'était la preuve d'une césarienne. J'avais donc déjà accouché, mais impossible de savoir si j'avais un enfant en vie ou si il avait été mort né. Juste... C'était ancien et j'avais visiblement subit des séances de lasers pour l'effacer, comme si mon corps avait de l'importance. Au fond de moi je me disais que je ne devais pas avoir d'enfant, sinon je m'en souviendrais, mais l'importance que je portais à cette cicatrice...

Pourtant rien sur internet. Il y avait bien parfois des articles, mais vide. Pourtant on savait comment je m'appelais, ça n'avait pas changé, ça avait même été confirmé par mon dossier médicale, mais pas de réseau sociaux, pas de famille, pas de recherche. Qui que j'ai été, je n'avais peut-être pas autant d'importance et c'était pas grave car j'étais du genre assez résilient, le genre à savoir aller de l'avant. C'était juste cette grossesse qui m'inquiétait... Quoi que Jake le disait souvent, j'avais 24 ans, quoi qu'il ait pu se passait, au vu de la guérison, j'avais du accoucher jeune et c'était même pas impossible que ce soit quand j'étais mineur. J'avais peut-être abandonné l'enfant et c'était peut-être pas plus mal.

I promise you ; Hyunlix - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant