Morgan.
La douleur irradie de mon bras là où l'aiguille a percé ma peau. Le docteur Heller, ce sadique en blouse blanche, retire la seringue et note quelque chose sur un clipboard, le visage impassible.
Une sensation de picotement se répand dans ma tête, et je lutte pour ne pas céder à la panique.
À côté de moi, Eden grimace, ses yeux fermés alors qu'elle essaie de résister à la même douleur.
— Cobaye 8036 réagit à la douleur
— Le cobaye 2417 à l'air d'être plus fort mentalement.
Les gardes nous détachent et nous traînent hors de la salle blanche, de retour dans l'obscurité oppressante des couloirs.
Chaque pas est un effort, mais je serre les dents.
Eden est silencieuse, mais je sens sa peur à travers les rares moments où nos regards se croisent.
De retour dans nos cellules, les gardes nous jettent sur le sol avant de claquer les portes.
Je m'assieds, les muscles endoloris par la tension et la peur.
Eden s'affale contre le mur de sa cellule, tremblante.
Un homme s'approche avec un plateau de nourriture. Il le glisse sous les barreaux de nos cellules.
Purée et saucisses avec une bouteille d'eau. Ça pourrait être pire. Je m'approche du plateau et commence à manger, sentant mes forces revenir peu à peu.
— Mange, Eden, dis-je en la regardant. Il faut reprendre des forces.
Elle hoche la tête, attrape son propre plateau et commence à manger en silence.
Le repas passe en un battement de cœur, et le silence lourd s'installe à nouveau entre nous.
— Je suis désolée d'être si chiante, dit-elle finalement, brisant le silence. Je te promets qu'en réalité je ne suis pas comme ça. Je n'ai pas mes repères, ça me rend anxieuse.
Je soupire, posant ma bouteille d'eau vide à côté de moi.
— On est dans le même cas, pourtant je ne suis pas chiant, dis-je en haussant les épaules. Peut-être qu'on va sortir de là, ou peut-être qu'on est destinés à mourir ici. On y peut rien, il faut l'accepter.
— Arrête d'être si pessimiste, tu me démoralises, réplique-t-elle, sa voix tremblante de frustration.
— Je suis juste réaliste, boucle d'or, rétorqué-je avec un demi-sourire.
— Arrête avec ces surnoms à la con, grogne-t-elle.
Je m'allonge sur le sol dur, fixant le plafond sombre.
— Comment vous vous appelez ? demandé-je alors aux autres détenu.
— Moi c'est Rebekah, me répond la blonde. La folle c'est Judith, le calme c'est Rhett et le bavard c'est Gary.
Je tourne mon regard vers Judith, dont les yeux noirs semblent constamment chercher quelque chose dans le vide. Sa voix tremblante et ses cris intermittents sont perturbants, et je comprends maintenant pourquoi Rebekah l'a qualifiée de "folle". Elle est perdue dans un monde qui lui est propre.
Rhett, l'homme aux cheveux blonds et aux yeux noirs, est effectivement très calme. Il est assis dans un coin de la cellule, observant la scène avec une tranquillité déconcertante. Son silence est paisible, mais je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'il cache derrière ce masque de sérénité.
Quant à Gary, il est assis en tailleur, le visage illuminé par un sourire effervescent. Son bavardage incessant et ses théories extravagantes ne font qu'accentuer son rôle de "bavard" parmi nous. Ses paroles semblent parfois sans but, mais il y a une sorte d'énergie contagieuse dans sa manière de parler qui attire l'attention.
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Projet Écho [en pause]
RomanceCaptif d'un projet sinistre, Eden et Morgan se réveillent dans des cellules sans aucun souvenir de leur enlèvement. Leur quête de réponses les entraîne dans une course contre la montre, où chaque indice découvert les rapproche un peu plus de la véri...