3.

14 3 0
                                    

Eden.

Je suis de nouveau dans la maison de ma tante, un lieu familier et chaleureux.

Ambre, ma petite sœur, rit aux éclats en courant autour du salon, ses boucles dorées rebondissant à chaque pas. Ma tante, la sœur de mon père, est assise sur le canapé, un sourire bienveillant aux lèvres. Tout semble paisible, parfait même, mais une ombre plane sur cette scène idyllique.

Soudain, le rire d'Ambre s'éteint et la maison change, se tordant et se déformant.

Je suis seule dans une ruelle sombre, les bruits de la nuit amplifiant ma peur. Je sens une présence derrière moi, une ombre menaçante qui se rapproche inexorablement. Le claquement des bottes sur le pavé résonne, un son qui fait écho aux battements affolés de mon cœur.

La scène change encore, je me retrouve devant notre maison, les lumières clignotantes des voitures de police illuminant la nuit. Des cris, des pleurs, des questions sans réponse.

Je m'approche de la porte d'entrée, mais quelque chose m'en empêche. Je sais ce qui m'attend à l'intérieur. Mes parents, ils sont en danger. Une scène que j'ai essayé d'oublier depuis des années, un cauchemar éveillé que je revivrai à jamais.

Je suis maintenant dans un couloir sombre, le même que celui du laboratoire. Les murs se rapprochent de moi, les visages de ma famille se fondant dans les ombres. La voix d'Ambre résonne, un appel désespéré que je ne peux ignorer.

Je cours, cherchant à la rejoindre, mais mes pieds semblent lourds, chaque pas me rapprochant de quelque chose de terrible.

La lumière vacille, et je me retrouve face au docteur Heller, son regard glacial perçant mon âme. Il murmure quelque chose que je ne comprends pas, et soudain la douleur explose dans ma tête, me clouant sur place.

Je veux crier, mais aucun son ne sort de ma bouche. Les électrochocs, les coupures, l'asphyxie, toutes les tortures que j'ai endurées se répètent dans une boucle infernale. Je vois le visage d'Ambre, ses yeux pleins de peur et d'incompréhension. Je veux la protéger, mais je suis impuissante, enchaînée par la douleur et la terreur.

Je me réveille en sursaut, le cœur battant à tout rompre. La réalité n'est guère plus douce que le cauchemar.

Les murs de la cellule sont toujours là, oppressants et inébranlables.

Je respire profondément, essayant de chasser les images de mon esprit.

— Tu faisais un rêve érotique pour gémir autant ?

— Très drôle. J'aurais préféré mais non, juste un cauchemar.

Les heures passent, et la lumière artificielle de notre cellule ne change jamais, rendant difficile de savoir si c'est le jour ou la nuit.

— On va passer à la phase extrême, ils semblent être forts mentalement, ces gamins. chuchote le docteur Heller à un scientifique.

— Quel âge ont les cobayes ?

— Le garçon 24 et la fille 20. lui indique-t-il.

Comment connaît-il notre âge ? Ça en devient flippant.

— Bien

— Ne vous en faites pas, ils sont majeurs cette fois-ci.

Parce qu'il y a déjà eu des enfants qui ont subi ces tests ? Mon dieu, les pauvres.

— Tu as entendu ? demandé-je fébrilement à mon voisin de cellule.

— Quoi ?

Il est sourd ou quoi ?

— Ils veulent nous faire passer des tests plus extrêmes.

— Génial. ironise-t-il.

Nous nous taisons lorsque docteur Heller vient à nous.

— Préparez-vous, annonce Heller d'une voix glaciale. La prochaine phase des tests commence.

— Reste calme, murmure Morgan alors que les gardes nous traînent hors de nos cellules. Et garde les yeux ouverts, il faut qu'on cherche des indices sur ce qu'ils nous font et pour pouvoir sor-

— Fermez-là.

Je hoche la tête, respirant profondément pour calmer les battements affolés de mon cœur.

Nous sommes installés de forces sur les mêmes chaises que l'autre fois, attaché avec des liens métallique.

— C'est quoi ça ? me méfié-je lorsque Docteur Heller me met une gélule dans la bouche.

— Ça auras pour effet de vous tranquilliser pendant l'épreuve.

Je recrache alors le médicament ce qui l'énerve.

— Arrête Eden. Tu les agaces plus qu'autre chose. soupire Morgan en face de moi.

Heller me met une gifle avant d'enfoncer le médicament dans ma gorge.

Je me sens humiliée, jamais je n'ai ressenti un tel sentiment.

Comme la dernière fois, ils nous mettent des implants sur le front et les tempes.

— On va diffuser des images et des vidéos pour voir vos réactions. Je vous interdis d'hurler, de fermer les yeux et de bouger. nous explique un scientifique.

Ça ne présage rien de bon.

Des images de la guerre défilent sous nos yeux, nous montrant les horreurs de la guerre.

Je retiens un vomis lorsque je vois des cadavres.

Qu'essaient-t-ils de prouver en nous faisant regarder ces images ?

L'écran change subitement pour une vidéo.

Un enfant se fait frapper par deux adultes, ils découpent le corps encore vivant du petit garçon qui hurle à l'agonie.

Je suis paralysée sur la chaise, n'émettant aucun son.

— Cobaye 8036 est stressé, son cerveau s'agite.

Mes yeux s'embuent de larmes lorsque je comprends enfin que les images sont réelles et que ce n'est pas qu'un film.

Je tourne la tête vers Morgan. Ces yeux sont fixés sur l'écran, il ne bouge pas. On entend seulement sa lourde respiration.

Les implants diffusent une légère électrocution me rappelant à l'ordre.

— Cobaye 8036, regardez l'écran.

Je ne peux plus. C'est trop dur. Les images sont tellement violente que je me vomi dessus sans que personne ne réagisse.

Alors que l'on vient de voir une jeune fille se suicider, l'écran se coupe puis les scientifiques nous injecte un liquide dans le bras.

Je me sens faible.

— Je pense qu'on peux réussir ce projet en continuant comme ça, monsieur Heller. En les poussant à bout, ils deviendront faible d'esprit et nous pourront les contrôler.

Nous contrôler ? Ils veulent faire de nous des pions ? C'est peine perdue, je ne suis pas assez forte pour subir ça.

Ils nous conduisent dans nos cellules avec le toujours le même repas.

Ça ne peux pas être ma fin. Il faut que je sorte de cet enfer pour Ambre, ma tante et mes parents qui me regardent du ciel.

Projet Écho [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant