Projet Écho [en pause]

4.

Morgan.

Je pense à Eden et à ce qu'elle a dû endurer, essayant de faire abstraction de la douleur lancinante que je ressens moi-même.

Les cris de désespoir que nous avons entendus pendant les tests résonnent encore dans ma tête. Les photos et vidéos étaient insoutenables, et malgré ma tentative de garder mon calme, j'ai senti une défaillance s'installer, même si je me suis efforcé de ne rien montrer. La dernière image de la jeune fille se suicidant restera à jamais gravée dans mon esprit.

Eden est recroquevillée dans un coin, son visage blême et marqué par l'horreur des épreuves. Je m'approche d'elle, cherchant des mots de réconfort, mais avant que je puisse dire quoi que ce soit, la porte s'ouvre brusquement.

Un jeune homme que je n'avais jamais vu entre, l'air nerveux et jetant des coups d'œil inquiets par-dessus son épaule.

— Qui es-tu ? demandé-je, sur mes gardes.

— Alex, répond-il précipitamment. Je travaille ici... enfin, mon père m'oblige à suivre cette voie de scientifique. Je n'en peux plus de faire souffrir les gens comme vous.

Eden lève les yeux vers lui, méfiante mais curieuse.

— Pourquoi es-tu ici alors ? questionne-t-elle, la voix tremblante.

— Je voulais vous avertir, murmure Alex. Ce projet... il est bien plus sinistre que vous ne le pensez. Ils essaient de créer une nouvelle génération de soldats, mais ce n'est pas tout...

— Quoi ? interrompt Eden, les yeux écarquillés. Dis nous en plus, s'il te plaît.

Alex hésite, jetant un coup d'œil rapide vers la porte.

— Vos parents...

Il est interrompu par un appel strident. La voix de son père résonne dans le couloir, exigeante.

— Alex ! Reviens immédiatement !

— Je suis désolé.

Il nous lance un regard triste avant de rejoindre le docteur Heller.

Il disparaît aussi vite qu'il est apparu, nous laissant avec plus de questions que de réponses.

— Il disparaît toujours quand on a besoin de lui, ce sale gosse. bougonne Gary.

— Pourquoi il a parlé de nos parents ? Ils connaissaient ce projet ? Demandé-je à Eden.

— J'en sais rien, je suis complètement perdue.

— Peut-être que vos parents étaient des cobayes eux aussi. Insinue Gary avec nonchalance

— Arrête de dire des bêtises, rétorque-t-elle, visiblement agacée. Si nos parents avaient été des cobayes, on l'aurait su. Et puis, ça doit laisser des séquelles...

— Ou peut-être qu'ils étaient des scientifiques. admet-je.

— Non, je refuse de croire qu'ils auraient pu faire du mal aux autres.

Eden me fixe, les yeux remplis de confusion et de peur. Je réalise que je suis peut-être allé trop loin, mais avant que je puisse dire autre chose, les gardes reviennent et nous ordonnent de nous lever.

— Oh non... ils ne peuvent pas me laisser dormir avant ? En plus, j'ai envie de faire pipi. râle-t-elle.

Ils nous escortent une fois de plus vers la salle des tests. Cette fois, le visage impassible du docteur Heller est encore plus glaçant.

— Aujourd'hui, nous allons tester vos réactions à la douleur physique, annonce-t-il d'un ton froid.

Nous sommes attachés à des chaises, des électrodes fixées sur nos crânes.