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Morgan.

Je suis dans une pièce sombre, froide, avec des murs métalliques qui reflètent la lumière crue des néons au plafond. Des sangles me maintiennent sur une table d'examen, et je sens des aiguilles s'enfoncer dans ma peau. Autour de moi, des hommes en blouses blanches prennent des notes, leurs visages impassibles. L'un d'eux se penche sur moi, ses yeux brillants de curiosité clinique.

— Cobaye 2417, murmure-t-il en inscrivant quelque chose sur son carnet. Commençons la séquence de stimulation neuronale.

Je ressens une douleur fulgurante dans ma tête, comme si mon cerveau était broyé.

Je veux crier, mais aucun son ne sort de ma bouche.

Je vois des flashs de lumière, des images floues de moi, plus jeune, subissant les mêmes tortures. J'ai l'impression de revivre un souvenir, mais c'est impossible... n'est-ce pas ?

Soudain, je suis transporté dans un autre endroit, un laboratoire différent mais tout aussi oppressant.

Je me vois, à douze ans, attaché à une autre table. Je supplie qu'on m'épargne, mais mes cris se perdent dans le vide.

Les hommes en blouses blanches discutent de mon potentiel, de ma capacité à endurer la douleur.

Je sens une injection froide dans mon bras, et tout devient noir.

Je me réveille en sursaut, le corps tremblant, le souffle court.

La cellule est plongée dans une pénombre oppressante, seulement éclairée par la faible lueur de la lumière de surveillance.

À côté de moi, Eden dort encore, son visage marqué par la fatigue.

Je passe une main sur mon visage, essayant de chasser les images de mon esprit.

C'était si réel. Comme si c'était vraiment arrivé. Mais ça ne peut pas être vrai... n'est-ce pas ?

Je passe plusieurs heures à ruminer ces pensées, incapable de me débarrasser de ce sentiment de déjà-vu, quand Alex arrive avec notre ration de nourriture.

— Vous allez bien ? se préoccupe-t-il.

— Ça pourrait aller mieux mais on va se contenter de ce qu'on a. soupire Eden.

— Tu peux pas nous donner une clef, qu'on puisse sortir d'ici ? s'agace Rebekah.

— Je n'ai pas accès aux clefs de mon père, il garde le trousseau sur lui.

Il faut que je parle à Alex de mes cauchemars, peut être que c'est lié aux tests neurologiques.

— Alex, j'ai fait un rêve étrange, dis-je en baissant la voix. C'était comme si je me souvenais de quelque chose... J'avais douze ans, et j'étais dans un de ces laboratoires. Ils faisaient des tests sur moi.

Alex me regarde, l'air sérieux. Il jette un coup d'œil par-dessus son épaule avant de répondre.

— Ça doit être un effet secondaire des tests. Ces cauchemars... ils peuvent être très réalistes. Les substances qu'ils utilisent pour stimuler ton cerveau peuvent provoquer des souvenirs ou des hallucinations très vivaces.

— Mais c'était tellement réel, insisté-je. Et ce sentiment de déjà-vu... comme si je l'avais vraiment vécu.

Alex semble hésiter un instant.

— Écoute, Morgan. Ne te laisse pas envahir par ces cauchemars. Ils jouent avec ton esprit, mais tu dois rester fort. Ne perds pas de vue la réalité. Si tu te perds dans ces cauchemars, ils auront gagné.

Je hoche la tête, mais une part de moi reste troublée. Ces cauchemars, ces souvenirs... s'ils étaient plus que des hallucinations ? S'ils étaient réels ?

Les néons m'éblouissent et des hommes en blouses blanches bougent avec une précision robotique, leurs visages impassibles comme des masques de métal.

Un homme se penche sur moi, ses yeux perçants examinant chaque réaction. Il murmure :

— Ça va, Morgan ?

Je ne comprends pas.

Des éclairs de douleur fusent dans ma tête, comme si mon cerveau était broyé. Je tente de crier, mais aucun son ne sort de ma bouche, mes lèvres formant des mots muets.

Les visages des hommes deviennent flous et se mélangent dans un tourbillon d'images. Je vois des éclairs de lumière vive et des ombres mouvantes. C'est comme si la pièce se déformait autour de moi, se transformant en un dédale de métal et de douleur.

— Morgan, tout va bien ?

Je recule par peur mais je heurte le mur de ma cellule. Les murs se resserrent autour de moi, l'air devenant lourd et suffocant.

Eden me prend la main et me regarde sérieusement.

— Je... je ne sais plus ce qui est réel, dis-je, ma voix tremblante. Je ne peux pas différencier le rêve de la réalité. Je dois me réveiller !

L'angoisse me submerge. Je commence à me taper la tête contre le mur, espérant m'éveiller de ce cauchemar infini. Les images de douleur et de terreur se mélangent à la réalité, et je suis pris au piège entre les deux mondes.

— Arrête ! Tu vas te faire mal ! S'il te plaît Morgan, restes avec nous. Tu ne rêves pas, nous sommes bien là. tente de me rassurer Alex.

Je ferme les yeux puis les rouvre doucement, regardant Alex et Eden à tour de rôle.

Ma respiration se stabilise enfin et je m'assois en prenant ma tête dans mes bras.

— Je dois partir, mon père arrive. Bon courage. se retourne brusquement Alex avant de s'enfuir.

— C'est juste une hallucination, tu vas t'y faire. rassure Rhett.

Le froid de la pièce me rappelle à la dure réalité, mais je peine encore à démêler le vrai du faux. Le murmure des néons est presque hypnotique, comme une mélodie lugubre qui accentue ma confusion.

— Je... je ne sais pas si je peux faire face à ça encore longtemps, dis-je en tremblant.

Rebekah, assise dans un coin de la cellule, m'observe avec une expression entre l'inquiétude et de la douceur.

— Ne te laisse pas abattre, Morgan. Nous sommes tous dans le même bateau, dit-elle, sa voix douce mais teintée d'une fermeté que je ne comprends pas encore bien.

Je veux lui répondre, mais le poids de la fatigue me pousse à fermer les yeux un instant. Les souvenirs des aiguilles et des hommes en blouses blanches me hantent encore.

Quand je les rouvre, Judith est maintenant debout, ses mouvements erratiques et ses cris incompréhensibles se faisant entendre, brisant le silence pesant. Elle se déplace de manière désordonnée, semblant complètement perdue.

— La douleur... les cris... je ne peux pas. elle gémit, sa voix éraillée résonnant dans la cellule.

Gary, le plus bavard du groupe, tente de calmer Judith. Ses paroles sont une tentative maladroite de réconfort, mais ses explications sur les théories des tests ne font qu'ajouter à la confusion générale.

— Ne t'en fais pas pour elle, murmure Rhett à Eden. Judith a perdu pied à cause des expériences.

Les scientifiques arrivent et prennent Rebekah par le bras. Elle ne se débat même pas. Comme si elle s'était habituée à cette torture.

— Cobaye 6194, les tests vont être douloureux. prévient Monsieur Heller.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 18 ⏰

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