Chapitre 1 : Est-ce vraiment une image divine ?

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PDV Denki

Le bruit assourdissant de la pluie contre les fenêtres de l'hôpital accompagne le silence tendu qui règne dans cette chambre. Je suis allongé sur un lit hospitalier, dans une pièce d'un blanc épuré.

"C'est d'une tristesse." Me dis-je mentalement, en jetant un autre coup d'œil autour de moi.

Je pousse un soupir à fendre l'âme de quiconque pourrait l'entendre. La tristesse s'impose sur mon visage d'ordinaire jovial.

"Je suis vraiment con, pourquoi est-ce que je n'ai pas dormi au bureau ?" Je me questionne à moi-même, dans un murmure sans équivoque.

Tandis que le moment est propice à la réflexion, de légers coups se font entendre sur la porte. La poignée s'enclenche avec un grincement presque inaudible.

« À quoi bon de toquer si vous n'attendez pas la répo..."

N'ayant même pas le temps de finir ma phrase, l'image divine de la salle de réveil fait sa réapparition. Afin d'être convaincu de ne pas rêver, je me pince la peau au niveau de mon bras droit.

"Bon, une chose est sûre, je suis bel et bien réveillé."

"Bonjour, M. Kaminari. Je suis l'infirmier en charge du service postopératoire." Explique ce dernier tout en avançant dans la pièce, son attention entièrement focalisée sur le dossier qu'il tient dans ses mains.

Je l'observe des pieds à la tête, sans aucune discrétion. Il est vêtu d'une longue blouse blanche qui arrive au niveau de ses genoux et qui est déboutonnée. En dessous, un pull fin couleur crème qui met parfaitement en valeur ses abdos pas trop prononcés. Un pantalon noir accompagne le restant de sa tenue vestimentaire. Il porte des crocs, cela casse un peu son charme magnétique et polaire, mais je peux passer outre vu que nous sommes dans un établissement de soins. Pour ce qui est de son physique, c'est simple, il est tout juste...

"MA...GNI...FIQUE !" Je m'exclame dans un murmure.

Aussitôt, des rougeurs prennent place sur mes joues. Je ne m'attendais pas à ce que mes pensées dépassent la barrière de mes lèvres. Je me sens tellement gêné, surtout que je ne connais rien de lui, même si ce n'est pas l'envie qu'il m'en manque.

Il lève instantanément son regard dans ma direction, et je me sens tout bête, comme un enfant pris en faute par l'un de ses parents. Il porte des lunettes dans une forme presque ronde, avec une monture fine. Et là, je suis complètement sous le charme. Ses pupilles à l'apparence unique, celle de droite est grise tandis que celle de gauche est turquoise. Sa chevelure est de la même trempe que la couleur de ses yeux, blanc à droite et rouge à gauche. Les dieux grecs paraissent si fades face à cette vision qui n'est plus si irréelle que ça désormais.

L'infirmier se tient aux abords de mon lit et j'arrive à sentir cette délicate odeur qui émane de lui. Il porte un parfum avec de légères notes florales, ce qui n'est pas forcément commun pour un homme. Mais c'est franchement appréciable, ça souligne un peu plus ce côté unique qui le définit.

"Je m'excuse par avance si je vous dérange, mais il était nécessaire que je vienne voir l'évolution de vos blessures." Explique-t-il d'une voix douce qui sonne agréablement à mon oreille.

"Ah... euh... oui, bien sûr."

Je bafouille comme un adolescent lorsqu'il parle avec l'élu de son cœur pour la première fois. C'est complétement stupide à mon âge. Je me sens si bête d'un coup.

"Vous me permettez de commencer par ausculter et vérifier les cicatrices au niveau de votre torse et de vos côtes ?"

Je n'ose plus rien dire de peur de bafouiller de nouveau. À la place, je retire le haut d'hôpital dont je suis vêtu. Inutile de dire que je me sens atrocement gêné face à son regard professionnel et inquisiteur.

Finalement, il se retourne afin d'aller se désinfecter les mains. Du coup, par curiosité, je laisse glisser mes yeux en commençant par le haut de sa nuque, sur laquelle je brûle d'envie de déposer mes lèvres. Je continue mon voyage visuel au niveau de son dos, tandis que j'imagine le parcourir du bout des doigts tout en le faisant frissonner d'extase. Mon exploration se termine à cet instant, car il se retourne dans ma direction, tout en frottant ses mains de ce liquide translucide.

Lorsqu'il revient près de moi, je peux sentir son souffle chatouiller mon épiderme ainsi que ses doigts froids, ce qui me provoque une sensation indescriptible, mais ô combien délicieuse.

Il continue son auscultation tandis que je tente de résister avec toute l'ardeur dont je suis capable afin de ne pas flancher. Désormais, ce sont mes côtes qui passent sous son regard expert. Jamais un simple contrôle médical ne m'a fait autant d'effet.

"Les cicatrices se referment doucement et elles sont très belles, n'ayez crainte."

Je souffle, mais pas de satisfaction, c'est plutôt du soulagement. En effet, j'étais à pas grand-chose de me laisser contrôler par ces envies primaires. De plus, comment ne pas succomber face à une si belle créature ? C'est presque un crime.

"Je vais devoir vous embêter encore quelques minutes, M. Kaminari."

"Pas de problème, d'ailleurs, je me sentirais plus à l'aise si vous m'appeliez par mon prénom : Denki."

Il ne faut surtout pas me demander ce qu'il vient de me prendre, je l'ignore moi-même.

"Avec grand plaisir, Denki."

Un sourire discret, empli de sincérité, prend place sur son visage. Il a passé un pacte avec le diable pour être aussi beau et séduisant ? Ou alors, il a d'excellents gènes.

Il se place au bout du lit, du côté gauche, puis remonte lentement le pantalon que je porte. Ses doigts froids rencontrent de nouveau ma peau, et je frissonne légèrement face à ce contact imprévisible. Il regarde sous toutes les coutures mon pied, en le retournant délicatement afin de ne pas me causer trop de souffrance. Je l'observe prendre une paire de ciseaux pour couper le fin bandage, puis retirer ce que je présume être un pansement.

Il me fixe une fois de plus dans les yeux, faisant passer tout le professionnalisme qui le caractérise dans cet échange.

"Pour ce qui est de votre pied, nous avons été dans l'obligation de vous opérer. Votre cheville était complètement écrasée et nous avons dû mettre des vis ainsi que des plaques. Les vis restent à vie, en revanche, pour ce qui est des plaques, il faudra les retirer d'ici à deux ans, à moins qu'il y ait un souci et qu'il faut les enlever avant le délai prévu." Explique l'infirmier avec toujours le même ton de voix.

Il a ce don de réussir à me mettre parfaitement en confiance, et j'apprécie énormément.

Tout en prenant le matériel qu'il a amené en arrivant, il désinfecte avec minutie la plaie, puis referme cette dernière et habille ma cheville avec un nouveau bandage.

"J'ai également oublié de vous préciser que c'est interdit de poser le pied par terre, si vous avez besoin de vous lever du lit, n'hésitez surtout pas à sonner. Nous sommes là pour ça."

"Je n'y manquerai pas."

Il sourit tendrement et je sens mon cœur battre plus fort.

"D'ailleurs, appelez-moi par mon prénom aussi : Shoto. Cela sera plus agréable pour la suite."

Puis il sort de la chambre sans plus de cérémonie, et je retrouve cette monotonie d'avant son arrivée. J'ai presque envie d'utiliser ce fameux bouton afin de le faire revenir, mais cela serait mal, n'est-ce-pas ?

"Et si je venais de rencontrer l'amour à l'hôpital ?" Dis-je à haute voix, en m'interrogeant moi-même.

Je dois avoir regardé trop de séries qui se passent dans un cadre hospitalier à mon avis, franchement, il n'y a qu'à la télévision que ce genre de choses arrivent...

Sparkling love 〚Sans alter〛〚Todokami〛Où les histoires vivent. Découvrez maintenant