Sparkling love 〚Sans alter〛〚Todokami〛

Chapitre 6 : Moment fraternel

PDV Shoto

Depuis son départ du service, je passe mon temps à jeter un œil sur l'horloge ou sur ma montre. Le temps passe à une telle lenteur, c'est difficilement tenable. Je n'ai qu'une envie, c'est de lui envoyer un message pour aller le retrouver.

"Résiste, Shoto, tu lui avais dit que tu attendrais qu'il soit rétabli."

Honnêtement, j'ignore totalement si je serai capable de faire preuve de bon sens si jamais il me propose de le rejoindre. Il a réussi à m'envoûter et à me rendre addict à lui. C'est fou quand même d'en arriver à ce stade.

Je suis passé plusieurs fois devant la chambre qu'il occupait, une certaine nostalgie faisant son apparition pile à cet instant-là. Il me manque tellement, je regrette de ne pas avoir osé lui faire part de ce que je ressentais à son égard. Sûrement par crainte de l'effrayer, d'après ce que j'ai compris, il a vécu beaucoup de relations toxiques.

Alors que je suis dans mes pensées, assis à mon bureau tout en contrôlant mes prochains plannings, j'entends toquer avec une certaine vigueur.

"Je ne sais même pas pourquoi tu prends la peine de frapper, alors que tu n'attends pas ma réponse pour entrer." Dis-je en parlant à voix basse, mais suffisamment fort pour être entendu.

"Ne fais pas ton bougon, p'tit frère, j'viens voir comment tu vas." Répond mon grand frère Toya d'un ton détaché.

Je lève les yeux en l'air, plus pour la forme qu'autre chose. Je ne lui avouerais certainement jamais, mais j'apprécie de le voir et de passer du temps avec lui.

"D'ailleurs, Fuyumi ne devrait pas tarder. En revanche, Natsuo est trop occupé à roucouler avec son Keigo, comme d'hab quoi."

"Ah, parce que toi, ça ne t'est jamais arrivé de roucouler par hasard ?" Je questionne d'un air taquin.

Il se rapproche de moi pour finalement passer ses bras autour de mon cou, et m'écrase de tout son poids.

"C'est la vieille époque ça, p'tit frère. Emi me ferait la peau, si j'osais ne serait-ce que flirter légèrement avec une autre femme."

"Bizarre parce qu'avec moi, ton épouse est adorable." Je le titille exprès dans l'unique but de l'embêter un peu.

Il s'est relevé et part en direction d'une des deux chaises en face de moi.

"Et toi ? Les amours, c'en est où ?" Demande Toya avec un intérêt non feint.

"J'ai possiblement rencontré quelqu'un..."

Mon frère lève les bras en l'air, comme si c'était une victoire que j'ai enfin retrouvé un intérêt à l'amour. D'un côté, il n'a pas entièrement tort, ça fait un moment que je suis célibataire. Ma toute dernière relation s'est mal terminée et je n'avais pas envie de me replonger à corps et à cœur perdu dans une histoire d'amour. Sauf que là, ça m'est clairement tombé dessus sans que je m'y attende.

"...il était dans mon service ces jours-ci. Dès que je l'ai vu, j'ai ressenti une forte attraction envers lui." Je me confie aisément, soulagé de pouvoir enfin en discuter avec Toya.

"Eh ben, j'y croyais plus. J'avais même parié avec Natsuo et Fuyumi que tu finirais vieux garçon." Explique-t-il en rigolant face à la tête que je fais.

"Tu ne perds rien pour attendre."

"Oh, ne le prends pas mal, tu sais bien que nous t'aimons, p'tit frère. Sinon, parle-moi de celui qui t'a tapé dans l'œil."

"Il est tout simplement adorable, on pourrait parler des heures qu'il ne se lasserait pas de m'écouter. Puis, juste sa présence suffit à me rendre heureux. C'est sûrement cliché, mais peu m'importe." Dis-je sur un ton rêveur.

Des coups se font à nouveau entendre et je suppose que c'est ma chère sœur qui nous a rejoints. Elle entre doucement, fermant avec délicatesse la porte.

"Tiens, Fuyumi, tu ne devineras jamais ! Shoto est piqué !" Avoue-t-il en chantonnant joyeusement, tout en se balançant en arrière avec sa chaise.

"Oh, mais c'est une excellente nouvelle, je suis si heureuse pour toi." Dit-elle de sa voix toujours aussi douce.

D'un coup, je ne sais plus où me mettre. J'ai posé mes coudes sur mon bureau en verre, tout en cachant ma tête dans mes mains, complètement dépité. Cette fois, c'est au tour de ma sœur de se rapprocher de moi, en posant avec compassion et tendresse sa main sur mon épaule.

"Il était temps que tu puisses trouver quelqu'un. J'ai à peine vu ta tête, mais le peu que j'en ai vu, tu avais l'air transformé. Tu ne penses pas que le moment est venu de tourner la page ?" M'interroge-t-elle, cherchant à me faire comprendre que je mérite d'être heureux, probablement.

"Je ne sais pas Fuyu, je suis complètement perdu et apeuré. J'ignore même si ce que je ressens est légitime et réciproque. J'ai peur de le faire fuir si je tente quelque chose qui ne lui convient pas."

"Et si pour une fois dans ta vie, tu fonçais sans te soucier des qu'en dira-t-on ? Tu as une chance sur deux que cela fonctionne, c'est toujours mieux que de rester dans ton coin à te morfondre et à attendre que le temps passe."

Ses paroles m'atteignent plus que de raison et je suis prêt à mettre ma main à couper que c'est ce qu'elle recherchait.

"Je suis entièrement d'accord avec notre chère Fuyumi. Si tu l'aimes et que tu tiens à lui, fonce ! N'oublie pas que chaque diamant finit par trouver un acquéreur." Conclut Toya avec un clin d'œil.

"C'est bon, vous avez gagné, je vais lui envoyer un message."

En guise de victoire, Toya tend son bras à travers le bureau et Fuyumi le rejoint dans son élan en tapant dans sa main. Ils font vraiment la paire, c'est indéniable.

Je sors mon téléphone de la poche de ma blouse, puis je déverrouille l'écran en m'empressant de toucher l'icône des messages.

"Denki,

Cela fait peu de temps que tu es sorti de l'hôpital, mais je ressens déjà le manque de ta présence en ces lieux. Tu illuminais l'endroit chaleureusement et joyeusement. Je n'ai qu'une hâte, c'est de pouvoir te retrouver."

Afin de prouver mes dires, mais surtout pour éviter des discussions interminables sur le sujet, je tends le portable en leur direction.

"Satisfaits ?"

"Totalement." Répliquent en chœur Fuyumi et Toya.

Ils vont avoir ma peau ces deux-là...