Chapitre 27

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Un long chapitre de 5000 mots pour me faire pardonner de ma longue absence. Maintenant que les examens sont finis, je vous assure que je publierai régulièrement.

Bonne lecture !

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« J'aimerais savoir, comment te faire confiance ? Comment savoir si ce n'est pas toi qui me ment ? Qu'est-ce qui prouve qu'on est frère ?

Assis en haut d'une colline et les pieds balançant dans le vide, un jeune garçon aux longs cheveux noirs observait la ville de Buenos Aires ensevelie sous l'obscurité de la nuit. Les lumières ressemblaient à de petites graines de maïs vues d'en haut. Ô combien Buenos Aires était belle mais il ne s'était jamais senti à sa place. Non, quelque chose le persuadait qu'il avait été mieux ailleurs, avec d'autres personnes mais où et qui, ça, il l'ignorait.

— Je ne sais pas comment tu parviendras à me faire confiance petit frère, répondit son interlocuteur derrière lui, le regard brillant de malice. Mais je sais que si tu doutais réellement de mes intentions tu serais déjà parti Ayan.

Ayan étira ses lèvres en un fin sourire. Sans regarder le garçon qui prétendait être son frère, il devinait aisément que ce dernier souriait. Il l'avait vu tellement sourire qu'il s'était demandé comment il faisait. Ça faisait un long mois qu'il avait recouvré l'usage de ses cordes vocales et pour cela, il ne remerciera jamais assez son dit oncle de l'avoir énervé. Force était d'admettre que quand il regardait Karim, il ne ressentait aucune animosité vis-à-vis de ce dernier. Au contraire, l'attention que lui portait le jeune garçon, l'amour qu'il lui transmettait réchauffaient le cœur glacé de l'amnésique. Dans l'océan d'incertitude qu'était devenue sa vie, remplie d'une faim insatiable de réponse et enchaînée par les démons d'un passé dissimulé par le voile de l'inconnu, il était certain d'une chose : Karim l'aimait d'un amour inconditionnel et sans limite.

Ce garçon qu'il trouvait bizarrement tout le temps souriant, qui aimait dessiner et qui paraissait idiot la plus part du temps ne pouvait qu'être son frère. Le regard malicieux de Karim, son esprit vif, son optimisme, son côté plaisantin lui étaient familier. Il reconnaissait chacun de ces aspects sur Karim mais ne les situait pas exactement dans le temps et dans l'espace. La désagréable impression de déjà vu lui tordait le ventre d'une manière fort désagréable.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment j'ai eu cet accident ? Demanda Ayan sans un regard pour son frère.

La question réitérée une énième fois par son cadet de trois ans arracha un soupire à Karim. Il ôta ses mains de ses poches et s'approcha d'Ayan à pas feutrés. Le parfum One Million de Karim lui titillant les narines l'indiqua que ce dernier s'était accroupi près de lui, un peu éloigné du bord. En grand observateur, il avait réussi à savoir que ce dernier était acrophobe.

— Je te l'ai déjà dit, dit Karim avec une douceur infinie, il faut que tu t'en souvienne toi-même. La séance chez la psy aurait marché, ajouta Karim avec un sourire moqueur.

— Merci mais non merci. Elle a des seins aussi gros que des montgolfières et souriait pour un oui ou un non, expliqua Ayan.

Karim explosa d'un rire cristallin à cause du qualificatif utilisé par Ayan. C'est vrai qu'en réfléchissant, il se rendit compte qu'elle en avait de biens gros ce qui faisait le plaisir de leur oncle d'ailleurs.

— C'est à cause d'elle que tu t'es disputé avec-

— Le pervers à quatre yeux ? Oui !

Karim rigola de plus belle. Sans s'en rendre compte et d'une façon nonchalante, Ayan parvenait à faire le clown et Karim savait qu'il risquerait sa vie s'il lui attribuait un tel adjectif. Karim se calma et suivi le regard de son frère. Celui-ci observait le ciel parsemé de milliers d'étoiles et le croissant de lune resplendissant.

Un Hiver à 100°Où les histoires vivent. Découvrez maintenant