Chapitre 15

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L'aprèm a été rapide. Je suis sortie de l'hôpital après avoir signé un formulaire. Apparemment, les frais de mes soins ont été mis sur le nom d'Ayan. Je suis restée ébahie face à cette découverte. Peut-être qu'il n'est pas aussi méchant qu'il veut bien le faire paraître ? Est-ce possible que ça soit lui qui m'a conduite à l'hôpital ? Dans tous les cas je ne compte lui devoir quelque chose. Je suis capable de m'entretenir moi-même et je n'ai nullement besoin de son argent, d'ailleurs ce que je vais faire, c'est de le lui rendre une fois à la maison.

« Ce n'est sûrement pas tes quelques pièces qui vont augmenter sa fortune. »

Quoique quelques sous de ma part ne vont absolument rien lui faire mais c'est clair que ça va nourrir ma fierté déjà affaiblie.

En sortant de l'hôpital, je soupire en me remémorant de la grève depuis ce matin. Il faut vraiment que je me trouve une quatre roues.

Je suis autant surprise que heureuse lorsque je vois maître Omar descendre de sa voiture accompagné par Annie qui tient un bouquet de fleurs. Lorsqu'ils arrivent à mon niveau, Annie me sourit et me donne le bouquet de fleurs.

— Félicitations ! Dit-elle avant de céder la place à notre patron.

— Le contrat a été signé mademoiselle Barry et cela grâce à vous. Merci infiniment.

— Je n'ai fait que mon travail rien de plus.

— Vous n'étiez pas obligée mais vous l'avez quand même fait. Ceci dit, c'est quand même assez surprenant que vous ayez réussi à le convaincre.

— Ça n'a pas été facile.

Coupant court à notre conversation, Annie me propose de me déposer en chemin. Je me suis contentée de leur indiquer le quartier sans pour autant préciser que je vis chez Ayan. De toute façon, ça n'a aucune espèce d'importance pour eux mais je prends quand même mes précautions.

***

La maison semble être vide d'âme tant elle est calme, enfin c'est ce que je pensais jusqu'à ce que j'entends les cris de Yacine après un Yacine taché de peinture de toutes les couleurs. Derrière eux, Karim rigole en se tenant le ventre tandis que Rüzgar en retrait de permet d'afficher une tête désespérée. Cette famille m'étonne de jour en jour.

— Yacine ça suffit maintenant.

Tout le monde se tourne vers la provenance de cette nouvelle voix. En haut des marches, Ayan se tient debout, les sourcils plus froncés que d'habitude. Il a une mine furieuse ce qui refroidit Yacine en un temps record.

— Décidément, soupiré-je en roulant des yeux.

— Ne la ramène pas toi, m'intime t-il.

Je lève les yeux et balaie l'air d'un revers de la main comme si je chasse une mouche alors que j'efface ses paroles sans importance. Ça semble l'énerver puisqu'il agrippe sauvagement la rambarde. La pauvre, on dirait qu'elle va céder d'un moment à l'autre.

Yacine suit Jenna sans broncher comprenant que son oncle est proie au démon de la colère. Même ce gamin de sept ans a compris qu'il fallait éviter la provocation mais aujourd'hui, je crois que mon esprit enfantin étant de retour, je suis plus enclin à la provocation. C'est plus fort que moi.

— Ça sent le brûlé ici, vous ne trouvez pas ? Dis-je en m'adressant aux frères aînés d'Ayan.

Ils se regardent sans comprendre où je veux en venir. Je fixe Ayan et souris.

— Ah non, c'est un certain Kanh qui est en colère, ris-je.

Ayan contracte sa mâchoire au point de casser ses dents.

Un Hiver à 100°Où les histoires vivent. Découvrez maintenant