Chapitre 7 : au pied de Ta fontaine de jouvence

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Je cours, je cours, je cours. Je m'échappe. Mon cœur bat tellement fort que je l'entends résonner dans tout mon corps. Mon pouls s'est accéléré, j'ai l'impression qu'il va exploser mon cou par sa puissance. Je suis pieds nus, à peine habillée. Il fait noir, il fait froid, il fait humide. J'escalade des sortes de barrières, le peu de vêtements que j'ai sur le dos s'accroche à des barbelés. J'entends des voix, je crois qu'elles crient mon nom. Quelques aboiements les accompagnent. Ils se rapprochent de plus en plus, j'ai sûrement été repérée. Je les entends respirer tout près de moi. Leurs lumières m'aveuglent, leur force me semble invincible. Je suis pourtant déterminée à ne pas me laisser prendre. Ils m'attrapent. Je me débats et cours le plus vite possible... Je tombe dans une flaque d'eau, je suis toute trempée. La flaque d'eau mène à un étang. Je m'y dirige doucement pour ne pas qu'ils m'entendent. Je nage dans le noir pour atteindre l'autre côté. Les voix et les aboiements semblent plus étouffés, je pense être assez loin d'eux. Leurs chiens ont perdu ma trace. Tout est devenu très silencieux, ça me rend encore plus méfiante. Je sors de l'eau et me cache dans les hautes herbes au cas où. Je rampe dans la végétation boueuse pendant ce que je pense être une éternité. J'ai froid, je suis mouillée et sale. Je ne vois pas grand chose. La lueur des étoiles et de la lune, cachée par un ciel couvert, m'aide à peine à me diriger. Je suis assez loin pour être en sécurité, je pense. Un grillage élevé me sépare de la liberté. Je n'ai pas assez de forces pour grimper par dessus. Faute de pierre ou bout de bois à disposition, je creuse à mains nues en dessous de l'obstacle pour avoir une chance de le franchir. Mes ongles saignent, mes mains sont toutes pleines de boue et de coupures. Pourtant je n'abandonne pas jusqu'à ce que le trou soit assez grand pour laisser passer mon corps. Je me retrouve de l'autre côté du grillage. Je cours dans une plaine qui me semble déserte. Les nuages de la nuit ont totalement recouvert les étoiles et la lune, il fait maintenant trop noir pour que je ne voie quoi que ce soit. Les fourrés cachés me chatouillent les jambes, le sol inconnu me râpe les pieds, les branches d'arbre invisibles me griffent les bras. Je me cogne dans quelque chose. La faible clarté de la lune, échappée de derrière les nuages pour un temps, découvre un mur gigantesque. Je ne peux pas l'escalader, il est bien trop haut et je suis épuisée. Les voix m'appellent. J'entends leurs pas. Je vois leurs lampes torches. Les aboiements m'ont rattrapée. Leurs bras m'agrippent et me soulèvent sans peine. Quelque chose me pique le cou. Je n'ai plus assez de force pour me débattre. Mes yeux se ferment. C'est le noir complet.

BWIP BWIP BWIP BWIP BWIP

J'ai l'impression que quelque chose me grimpe dessus.

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Le noir disparaît avec une lumière envahissante. Une porte grince.

BWIP BWIP BWIP BWIP BWIP

Je suis à moitié réveillée.

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Pression ressentie sur mon épaule. Des mains sur le matelas.

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Visage touché. Baisers déposés sur la joue.

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Yeux complètement ouverts : ma chambre.

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Porte du garage claquée. Moteurs de voiture. Parents partis au travail.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 30 ⏰

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