Cicatrices de l'Âme

Chapitre 1 (suite) : À la Rencontre de l'Inconnu

Aujourd'hui, alors que je déambule dans les couloirs de l'école, un léger frisson traverse ma colonne vertébrale. Je serre un peu plus fort les bretelles de mon sac à dos, essayant de me concentrer sur la musique qui joue dans mes écouteurs. La mélodie douce et mélancolique me calme, me rappelant que j'ai encore mes passions pour me raccrocher. La peinture, c'est ma bouée de sauvetage. Dans les tourbillons de couleurs et de formes que je crée, je peux m'évader, laisser mes émotions s'exprimer librement. Mes tableaux sont un mélange de chaos et de tranquillité, reflétant le tumulte intérieur que je ressens.

Parmi mes rares amis, il y a Lina. Elle est différente de moi, extravertie et pleine de vie. Ses cheveux blonds ondulent joyeusement à chaque mouvement de tête, et ses yeux bleus pétillent de malice. Quand elle me parle, c'est comme si un rayon de soleil perçait à travers les nuages gris de mon existence. Elle est mon contraire en tout point, mais c'est peut-être ce contraste qui fait que notre amitié fonctionne.

Lina et moi nous retrouvons souvent après les cours pour peindre. Elle n'a pas la même passion que moi pour l'art, mais elle aime expérimenter avec les couleurs, éclabousser la toile sans vraiment se soucier du résultat final. Pour elle, c'est juste un moyen de se détendre et de s'amuser. Pour moi, c'est bien plus que ça. Chaque coup de pinceau est une tentative de comprendre, de donner un sens à ce que je ressens.

Aujourd'hui, Lina m'attend dans notre coin habituel de la cour de l'école. Elle agite la main avec enthousiasme dès qu'elle me voit approcher. Je lui souris faiblement en retour, reconnaissante de sa présence dans ma vie.

"Alia, tu ne devineras jamais ce que j'ai trouvé !", s'exclame-t-elle avec un éclat dans les yeux.

Je lève un sourcil, curieuse malgré moi. Lina a un don pour dénicher des trésors dans les endroits les plus inattendus.

"Quoi donc ?", je demande, essayant de cacher mon intérêt.

Elle sort de son sac un vieux livre à la couverture usée. Le titre est à peine lisible, mais je distingue les mots "L'Art de l'Aventure".

"Je l'ai trouvé dans la boutique d'antiquités près de chez moi", explique-t-elle, ses yeux brillants d'excitation. "Il parle de voyages, de découvertes et d'explorations artistiques. Ça pourrait nous inspirer, tu ne penses pas ?"

Je prends le livre entre mes mains, sentant la texture rugueuse de la couverture sous mes doigts. Une vague de chaleur traverse mon corps, comme si ce simple objet renfermait une promesse de quelque chose de plus grand.

"Peut-être bien", murmurais-je, plus pour moi-même que pour Lina.

En rentrant chez moi ce soir-là, je ne peux m'empêcher de penser au livre. Quelque part en moi, cette petite étincelle de curiosité semble s'embraser un peu plus fort. Peut-être que Lila a raison. Peut-être que ce livre est une porte vers quelque chose de nouveau, un moyen de briser la monotonie de ma vie.

Je me surprends à sourire en y pensant. Pour lapremière fois depuis longtemps, j'ai l'impression que quelque chose dedifférent pourrait arriver. Et cette pensée, aussi fragile soit-elle, me donnel'espoir dont j'ai tant besoin.