Cicatrices de l'Âme

Chapitre 4 (suite) : Les Cauchemars du Passé

Alia s'allongea sur son lit, ses yeux fatigués se fermant lentement. Les paroles réconfortantes de Lucas tournaient dans son esprit, mais la douleur et les souvenirs étaient trop puissants pour être ignorés. Elle espérait que le sommeil apporterait un peu de répit, mais dès qu'elle sombra dans l'inconscience, les cauchemars commencèrent.

Elle se retrouva dans la maison de son enfance, le décor étrangement distordu, comme un tableau dont les contours s'effacent. Les murs semblaient se rapprocher, l'enfermant dans un espace de plus en plus restreint. Les voix de ses parents résonnaient autour d'elle, d'abord en murmures indistincts, puis en cris stridents.

« Tu es inutile, Alia ! » hurlait son père, son visage se tordant de colère.

« Pourquoi ne peux-tu jamais rien faire correctement ? » ajoutait sa mère, les yeux remplis de mépris.

Alia tenta de fuir, de trouver une sortie, mais les murs se rapprochaient toujours. Elle se sentit étouffer, le poids des souvenirs l'écrasant. Les scènes de violence se succédaient : les gifles, les objets lancés, les portes claquées. Elle se revit, petite fille, tremblante et terrifiée, cherchant désespérément un refuge.

Puis, le rêve changea. Elle se retrouva sur le toit d'un immeuble, seule et désespérée. La ville s'étendait sous ses pieds, ses lumières scintillantes semblant indifférentes à sa souffrance. Le vent soufflait fort, hurlant à ses oreilles, et Alia sentit une profonde solitude l'envahir.

Elle s'approcha du bord, regardant en bas. La chute semblait si tentante, une évasion rapide de toute la douleur et des souvenirs qui la hantaient. Les voix de ses parents résonnaient encore dans sa tête, leurs critiques incessantes, leur manque de soutien. Elle se sentait inutile, perdue, et sans espoir.

« Peut-être que tout le monde serait mieux sans moi, » murmura-t-elle, les larmes brouillant sa vue.

Elle fit un pas en avant, puis un autre. Le vide l'appelait, promettant un silence éternel. Juste avant de basculer, une voix douce et rassurante retentit dans son esprit, celle de Lucas.

« Alia, réveille-toi. Tu es plus forte que tes cauchemars. »

Soudain, elle se réveilla en sursaut, haletante et en sueur. Son cœur battait encore à tout rompre, et les larmes coulaient librement sur ses joues. Le cauchemar avait été si réel, si terrifiant. Elle prit quelques instants pour se calmer, inspirant et expirant profondément.

Elle regarda autour de sa chambre, les murs familiers la réconfortant un peu. Son téléphone était toujours posé sur sa table de chevet. Elle le prit et relut les messages de Lucas. Ses mots étaient une ancre dans la tempête de ses émotions.

« Je suis toujours là pour toi, ne l'oublie pas. Tu es forte, et tu n'es pas seule. »

Alia se sentit légèrement apaisée par ces paroles. Elle savait que les cauchemars ne disparaîtraient pas du jour au lendemain, et que son passé continuerait à la hanter. Mais elle avait désormais une raison de se battre, une lueur d'espoir incarnée par l'amitié sincère de Lucas.

Elle prit son carnet et commença à écrire, exprimant ses peurs et ses espoirs à travers des mots. Écrire l'aidait à organiser ses pensées et à alléger le poids de ses souvenirs. Elle décrivit le monstre de son cauchemar, ses peurs d'enfant, et la voix de Lucas qui la ramenait à la réalité. Puis, elle écrivit sur le toit, sur la sensation de désespoir absolu et sur la voix de Lucas qui l'avait sauvée.

Après avoir écrit plusieurs pages, elle se sentit un peu plus légère. Elle savait qu'elle devait affronter ses démons, mais avec Lucas à ses côtés et son propre courage renaissant, elle se sentait prête à faire face. Alia éteignit la lumière et se recoucha, déterminée à ne pas laisser ses cauchemars définir son avenir.

Tandis que le sommeil la reprenait, elle s'accrocha à l'idée qu'elle n'était plus seule. Les étoiles pouvaient sembler lointaines, mais elles étaient là, tout comme Lucas, brillant dans l'obscurité pour lui rappeler qu'il y avait toujours une lumière, même dans les moments les plus sombres.