Chapitre 11.A - Kiera -

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 Nous venons de traverser le chemin. Nelli nous a fait porter de la poudre blanche pour que nous en mettions sur toute la longueur de la dalle. Il en a même prévu un sac plein de l'autre côté dans l'attente de l'installation des barrières amovibles pour sécuriser la passerelle.

Nous voilà donc devant les deux ouvertures. Je ne sais pas laquelle prendre et je ne vais pas la jouer à « plouf-plouf ». Alors je décide de me diriger vers la droite. Je m'approche doucement de l'ouverture, je scrute tout. Un piège peut être facilement caché et je peux mourir tout aussi vite que l'air qui entre dans mes poumons. Alors je fais attention, j'utilise mon piolet pour tâter le sol. La lumière se répand dans toute la pièce, je peux donc voir sans me promener avec une torche. Je suis entrée seule pour la première exploration, les garçons savent parfaitement comment je fonctionne. Si j'ai besoin d'aide ils le sauront, cependant, c'est un labyrinthe, je dépose des bâtons lumineux sur mon passage pour me retrouver en revenant sur mes pas.

Je suis toujours impressionnée par l'ingéniosité de nos ancêtres. Je parcours le chemin tranquillement, par moment je reviens sur mes pas parce que j'ai atterri dans un cul de sac. Je change la lumière de vert à rouge, pour indiquer que ce chemin n'est pas à prendre Je finis par arriver près de la paroi rocheuse et j'y découvre une grotte.

Je le reconnais, je flippe un peu, alors je sors mon arme. Je sais bien que je ne vais pas croiser de zombies ou des loups, mais des chauves-souris c'est une possibilité. Mes sens sont en alerte, je m'avance lentement en tenant ma lampe. Soudain, j'entends un craquement, ce qui m'arrête net. Mes yeux regardent un peu partout, j'éclaire la grotte, mon cœur bat comme un fou dans ma cage thoracique et mon sang afflue à mes tempes. Mes prunelles se baissent et je comprends pourquoi j'ai eu peur. Je suis en train de marcher sur des os. Il n'y a en a pas juste un ou deux, mais des centaines disposés partout sur le sol. L'envie de rebrousser chemin est irrésistible, mais je continue. Les sacrifices humains étaient quotidiens chez les Mayas, ce ne sont pas les premiers corps que je trouverai et pas les derniers, c'est certain.

Je reprends une lente respiration, puis continue de me diriger vers le fond de la grotte. Je me retrouve devant un trou, mais une corniche est sur ma gauche, je me penche et il y a bien une ouverture au fond. Je sors un scrape que j'ai dans ma poche, puis j'enroule ma lampe autour de mon poignet et me lance.

L'espace est vraiment réduit, je prends un risque j'en ai conscience, mais je veux vraiment savoir ce qu'il y a de l'autre côté. Je sors mon piolet afin de l'utiliser en cas de chute, mais cela ne s'avère pas utile. Je parviens de l'autre côté avec plus de facilité que je ne le pensais. J'éclaire de nouveau le couloir, il y a des os partout là aussi. Je recommence le même procédé que dans le labyrinthe, mais pas de nouveau piège. Je descends les escaliers avec précaution pour arriver dans une crypte. Un trou dans le plafond permet à la lumière d'entrer révélant une stèle avec un disque solaire. Je m'en approche avec douceur, puis nettoie un peu.

— Qu'est-ce que c'est que ça ? me demandé-je.

Je fais attention à ne pas prendre appui sur cette dernière et l'examine avec attention. Mes doigts se posent sur le disque, il semble pouvoir coulisser, alors avec douceur j'appuie dessus. Il bouge et me révèle un nouveau contenant. J'hésite à le prendre. Est-ce que si je le prends, il va y avoir une réaction en chaîne comme dans Indiana Jones ? Est-ce que c'est une bonne idée ? Je n'aurai pas d'aide si jamais... Et puis cela pourrait tous nous mettre en danger. Mon attention reste figée sur la boîte. Je fais le tour de la stèle, puis éclaire de nouveau l'ouverture qui s'est faite.

Il n'y a pas de mécanisme de poids, je ne vois aucune plateforme.

Cela me rassure, alors je tente le tout pour le tout. Une petite prière aux dieux avant et je sors la boîte de son lieu de repos des cinq mille dernières années. Je la pose avec précaution par terre avant de l'ouvrir. Je m'attends à tout : un cœur, un foie, des fruits... avec cette civilisation tout était possible. Il y a des inscriptions dessus, je prends le temps de les déchiffrer.

— « À toi, Kukulkan, serpent à plumes, nous offrons humblement ce collier de jade en hommage à ta puissance éternelle et à ta bienveillance divine. Que sa présence éclaire nos chemins et guide nos prières vers les cieux. »

Un présent pour le dieu et puis pas n'importe lequel : un collier de jade ! Je n'ose pas le toucher, ma torche l'illumine pour me permettre de l'admirer. Une scène est gravée dessus : au cœur d'un temple majestueux, encadré de colonnes sculptées de glyphes sacrés, une cérémonie sacrée bat son plein. Un autel en pierres polies est orné de guirlandes de fleurs. Le prêtre principal, vêtu d'habits sacerdotaux, dirige la cérémonie, tenant un brûle-parfum d'où s'élèvent des volutes d'encens. Des officiants exécutent des danses et des chants sacrés autour de l'autel, accompagnés de flûtes et de tambours. Le roi et la reine, assis sur des trônes décorés, observent avec respect. Leurs couronnes de plumes et de jade témoignent de leur rôle de médiateurs entre le monde terrestre et le divin. Le prêtre a les yeux levés vers le ciel, invoquant les bénédictions des dieux. Cette scène illustre le lien sacré entre les Mayas et leurs divinités, leur compréhension profonde des cycles naturels, et leur dévotion spirituelle.

Ce collier est parfaitement conservé et je peux observer la scène sans problème. Il faut que je le ramène pour qu'il soit exposé au Mayan Museum. Je referme la boîte, il faudra revenir faire quelques clichés. Je ne sais pas encore comment Nelli va sécuriser ce lieu, mais il va parfaitement s'en sortir, comme toujours.

Je reviens sur mes pas, pendant quelques secondes, j'observe le trou, puis le contenant que j'ai dans les mains. Je coince de nouveau ma lampe, puis je me lance en serrant mon trésor contre mon corps. La peur est bien présente, mais j'essaie de me contrôler. Trembler dans une telle situation n'est pas conseillé et cela pourrait me faire perdre l'équilibre. Je me colle alors encore plus à la paroie et me lance.

Au bout de quelques minutes interminables, je parviens de l'autre côté. J'ai pris une suée de malade ! Une fois arrivée, je me retourne et je suis soulagée de me dire que je n'y retournerai pas.

Je rebrousse chemin en suivant les lampes lumineuses que j'ai disposées afin de m'aider à me repérer. Lorsque je reviens à mon point de départ, je suis soulagée. Je le reconnais, ce que je viens d'entreprendre était risqué.

— Alors ? demande Nelli en s'approchant.

Je lui tends la boîte, il la prend pour la déposer sur une table qu'il a visiblement installée.

— Eh bien, tu ne perds pas ton temps, ricané-je.

— Tu me connais, il faut être prêt à tout, ajoute-t-il en me faisant un clin d'œil.

Nelli est aussi subjugué que moi face au trésor que je viens de ramener, il en a presque les larmes aux yeux. Il prend des photos, fait quelques annotations dans notre journal de bord, puis dépose le contenant dans une de mes boîtes sécurisées. Il fait même attention à ce que Jace ne perçoive pas la combinaison. Je souris, Nelli n'est pas facile à duper lui non plus.

Il est temps de passer à la seconde ouverture.

Rends-toi au chapitre 11.B

Le coeur de Téotl - Romance Interactive -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant