Chapitre 3

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Unwritten — Natasha Bedingfield
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Deux jours plus tard

Aujourd'hui, je rejoins les filles pour une journée consacrée à notre bien-être. Effectivement, Maggie a réussi à nous convaincre de prendre rendez-vous dans un institut de beauté du coin pour prendre soin de nos ongles. J'ai horreur de ça, mais mon amie m'a persuadée d'essayer. Et puis, selon elle, il existe des techniques qui ne sont pas superficielles. Tant mieux car je souhaite garder mes ongles naturels le plus possible.

Arrivées au salon, je suis tout de suite happée par les effluves de dissolvants mêlés à ceux des vernis. Un mal de crâne me prend tandis que je grimace. Katherine me rassure en me disant que c'est normal et que je vais rapidement m'y habituée.

Nous nous installons toutes les trois chacune à une table et nous nous laissons nous faire chouchouter par les prothésistes ongulaires. Étant donné que je n'ai jamais fait ça de ma vie auparavant, je fronce les sourcils et fais des grimaces, ce qui fait bien rire les filles.

— Arrête de faire cette tête, Maya ! Tu verras, tes ongles seront magnifiques ! glousse Maggie en choisissant avec attention la couleur de son vernis.

— J'ai hâte de voir le résultat ! ne puis-je m'empêcher de répondre.

Lime à ongles, lampe à UV, couches de vernis, ... J'observe chacun des gestes faits par la prothésiste ongulaire avec attention. Concentrée, elle a le visage fermé et les sourcils froncés. Ses traits plutôt juvéniles me font comprendre qu'elle doit avoir dans la vingtaine.

— Alors qu'est-ce que je vous fais aujourd'hui ? me demande-t-elle en levant la tête vers moi.

Je jette un coup d'œil paniqué aux filles qui s'empressent de me conseiller. Je vais partir sur ce qu'on appelle un gainage. C'est une technique qui consiste à renforcer les ongles en utilisant une couche de gel et plusieurs de vernis. Ainsi, je ne les abîme pas et ça me convient.

— On part là-dessus, s'il vous plaît !

Je choisis une couleur discrète, à savoir un blanc tirant vers le nacre avec un peu de paillettes. Lorsque mes ongles sont finis, je les contemple, fascinée. Je ne les ai jamais vus aussi... beaux. Moi qui avais pour habitude de me les ronger, me voilà fière d'en prendre soin.

— Merci beaucoup, c'est magnifique ! m'enthousiasmé-je.

La prothésiste ongulaire me remercie chaleureusement.

— Ravie que ça vous plaise autant !

Nous nous levons pour payer puis sortons du salon en ayant un énorme sourire plaqué sur les lèvres. Alors que nous marchons dans la rue sans réel but, mon téléphone vibre dans ma poche, mon cœur s'emballe. Depuis deux jours, je parle avec Elijah par SMS. Nous faisons connaissance à notre rythme et ça me plaît. Pendant nos conversations, j'ai appris qu'il était adepte du football américain et rêvait d'avoir une bourse universitaire afin de poursuivre au niveau professionnel. À la rentrée, il fera ses débuts à Berkeley et intégrera l'équipe de l'université.

Il m'a également confié qu'il avait grandi au Canada dans la ville de Toronto jusqu'à ses onze ans mais qu'avec le travail de sa mère, il a dû venir aux USA. Militaire gradée dans l'armée de l'air, sa mère a accepté un poste plus intéressant dans une base située dans le Maryland. Je trouve ça plutôt stylé.

J'aime beaucoup lui parler. C'est simple, naturel comme si nous nous connaissions depuis un temps. C'est exactement ce que je souhaite : une relation sans prise de tête où l'on apprend à se connaître à notre rythme. Et puis, la perspective de passer l'été avec lui m'enchante.

A summer to get to know youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant