Chapitre 10

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A55 — English Teacher
***

Elijah

Deux jours plus tard

Je lui ai fait une promesse et je vais la tenir.

Profiter de cet été avec elle et mes potes.

Elle m'a entendu jouer, mettre une partie de mon âme à nu. Personne, pas même Connor, ne m'a déjà vu gratter les cordes de ma guitare. J'ai réagi de manière sèche parce que je ne m'attendais pas à ce que quelqu'un me surprenne dans un moment aussi vulnérable. Mes parents ne savent pas que je joue et tant mieux. S'ils viennent à l'apprendre, ils seraient capables de me confisquer l'instrument pour que je sois obligé de me concentrer sur le football américain, mon unique préoccupation selon eux.

Honnêtement, ça m'agace.

— Elijah ? On mange, mon grand !

La voix de mon oncle me tire de mes songes. Je bats des cils, quitte ma chambre et me rends dans la salle à manger. Lorsque je m'assois à table, le repas est déjà servi. La télé en fond résonne dans la pièce tandis que mon oncle nous sert une part de gratin de pâtes. Je le remercie pour le repas puis commence à manger.

— Tout va bien ? me demande-t-il, soucieux en remarquant mon mutisme.

Pendant que je prends une bouchée de pâtes, je hoche la tête.

— Oui, ça va. T'es allé pêcher aujourd'hui ?

À l'entente de ma question, ses yeux pétillent de joie.

— Avec Richard, oui ! Nous avons eu de bonnes prises. J'ai du poisson pour au moins une semaine.

— C'est Susan qui va être contente.

Elle tient une petite brasserie dans le centre et ne jure que par le commerce de proximité et les produits locaux. Lorsqu'elle en a l'occasion, elle achète le poisson que mon oncle pêche. Ça lui permet de se faire un peu de blé et de participer au commerce de la ville. D'ailleurs, les poissons de mon oncle sont connus de Chesapeake City.

— Tu m'étonnes !

Nous mangeons en nous racontant notre journée. Nous buvons un verre. Au cours de nos diverses conversations, je mentionne Maya. Aussitôt, mon oncle hausse un sourcil, un petit sourire en coin.

— Dois-je en conclure qu'il se passe quelque chose entre vous ?

Je ne peux pas m'empêcher de sourire en repensant aux moments que j'ai partagé avec la belle brune. Elle rend mon été supportable.

— Je crois.... Non, j'en suis sûr.

— Mon petit Elijah amoureux... J'aurais tout vu !

Je roule des yeux, un peu gêné. Il enchaîne :

— Et cette Maya... Elle te rend heureux ?

Si elle me rend heureux ? Vraiment ?

Elle égaye mes journées, m'a encouragé à jouer et chanter, embrasse terriblement bien et me retourne le cerveau... Évidemment qu'elle me rend heureux. Je ne sais juste pas encore comment l'exprimer, il est encore trop tôt.

— Eli ? Elle te rend heureux ? réitère-t-il.

— Oui.

Il acquiesce en me disant qu'il ne m'a jamais vu avec autant d'étincelles dans les yeux. Puis il me raconte les amours de jeunesse qu'il a eu. Je l'écoute avec attention, comme pendu à ses lèvres. Mon oncle n'a eu qu'un véritable amour de jeunesse qui s'est transformé en la promesse d'une vie commune : Rosie, sa femme. Elle est décédée il y a plusieurs années après s'être battue contre un cancer très agressif. Je l'adorais, c'était une femme incroyablement généreuse et détérminée à se battre.

A summer to get to know youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant