Prologue

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the angel of 8th ave. — Gang of Youths
***

Ça y est, c'est le grand départ.

Aujourd'hui je rejoins ma mère à Chesapeake City, ma ville de naissance. Je suis à la fois excitée et anxieuse à l'idée de la retrouver. Ça fait au moins six mois que je ne l'ai pas vue. Mes parents se sont séparés lorsque j'avais onze ans, j'en ai dix-huit maintenant. La séparation est due au fait que ma mère n'aimait plus mon père comme avant. Ils se sont quittés en bon terme et ont refait leur vie chacun de leur côté. Lorsqu'il m'ont annoncé leur divorce, j'ai refusé car je souhaitais que l'on reste une famille soudée. Mais j'ai vite compris que ça ne marchait pas comme ça.

J'étais très naïve...

— Maya, dépêche-toi ! J'ai promis à ta mère que tu serais arrivée pour le dîner ! m'appelle mon père.

J'attache mes cheveux bruns à la va-vite et me regarde dans le miroir : mes yeux sont rouges à cause de mon allergie au pollen mais c'est supportable grâce à mon antihistaminique. Après avoir appliqué du mascara noir sur mes cils et parfumé mes vêtements, je suis fin prête.

— J'arrive !

J'attrape ma valise et quitte ma chambre. Juste avant de descendre, je jette un dernier coup d'œil à ma chambre. Je ne la retrouverai probablement pas avant longtemps car j'ai été acceptée à l'université de Columbia et je serais hébergée sur place. Lorsque j'ai reçu la lettre d'acceptation, j'ai fondu en larmes. J'ai tellement bossé dur pour y arriver que je n'y ai pas cru tout de suite. Comme quoi, les efforts payent ! Et puis, je ne suis jamais allée à New York, ça sera l'occasion de découvrir la ville qui ne dort jamais.

Je descends les escaliers en traînant ma valise derrière moi et croise le regard de mon père qui s'empresse de vouloir m'aider. Je refuse gentiment en souriant, il sait que je peux me débrouiller seule.

J'habite à Baltimore avec mon père et sa compagne, Julia, ainsi que son fils Oliver que j'aime appeler Ollie. Je les aime beaucoup. Oliver a huit ans et déborde d'énergie. C'est parfois un peu fatiguant. Quant à Julia, elle est très gentille et n'a jamais cherché à remplacer ma mère. Au contraire, elles s'entendent bien et prennent souvent des nouvelles l'une de l'autre.

Vient le moment de partir. J'enlace Julia puis fais un gros bisou à Ollie qui me regarde avec de grands yeux.

— On se revoit bientôt, lui dis-je en lui ébouriffant les cheveux.

— Tu me le promets ?

Pour appuyer ses dires, il me tend son petit doigt. J'enroule aussitôt le mien autour en souriant.

— Bien sûr.

Je finis par rejoindre mon père dans son pick-up après avoir placé ma valise dans le coffre. Nous voilà partis. D'ici, il y a environ soixante miles, soit une heure de route. Les deux villes ne sont pas loin l'une de l'autre et pourtant, le contraste est fort. Chesapeake City est une petite ville où il fait bon vivre, tout le monde se connaît et le centre historique a son charme. Quant à Baltimore, c'est une métropole où l'on peut parfois se perdre tant elle est immense.

Pendant le trajet, j'ouvre la fenêtre et apprécie la chaleur du soleil sur mon visage. Nous ne sommes que début juin et il fait déjà chaud. Dans le Maryland, le climat varie de doux à chaud, c'est agréable.

Mon père met la radio et tapote le volant au rythme de la chanson qui résonne dans l'habitacle. Il s'agit d'une chanson du groupe Gang of Youths que j'aime écouter en ce moment.

— Tu vas revoir Maddie et Katherine, ça doit te faire plaisir.

Ce sont mes meilleures amies d'enfance. Je les connais depuis la maternelle, nos mères sont amies et sont tombées enceintes au même moment. Ça fait donc six mois que je ne les ai pas vues malgré le fait que nous nous parlons tous les jours sur différents réseaux sociaux. Et puis elles ont aussi été acceptées à l'université de Columbia. On se suit jusque dans nos études, si ça ce n'est pas de la vraie amitié !

— Oui ! J'ai hâte de les retrouver. Elles passent l'été là-bas cette année.

— Super. Tu vas pouvoir profiter de tes vacances avant la rentrée.

La rentrée... Période la plus stressante pour moi. En général, je ne dors pas beaucoup la veille et ressemble à un zombie le jour-J. La rentrée, ça implique de rencontrer de nouvelles personnes, de découvrir des matières et des professeurs. Mais aussi un tout nouveau campus que j'ai eu la chance de visiter pendant les portes ouvertes en octobre dernier.

**

Lorsque mon père se gare devant la maison et se tourne vers moi pour me faire un câlin, je lui adresse un grand sourire. Je le serre dans mes bras si fort qu'il me demande de relâcher un peu la pression.

— Maman va vouloir que tu viennes boire le café, lui dis-je en reculant.

— Possible. Allons-y, je vais la saluer.

Dès l'instant où je sors de la voiture, une légère brise effleure mon visage. Une odeur de pelouse fraîchement coupée vient chatouiller mes narines, le voisin a certainement tondu son jardin.

Je récupère ma valise puis nous traversons le jardin. Ma mère habite dans une maison américaine typique : il y a un étage, un grand garage et un jardin assez grand pour y accueillir les voisins lors d'une fête. Les pièces sont spacieuses, la décoration est simple et agréable. Et bonus : la maison n'est pas très loin de la rivière Back Creek. Petite, j'adorais pêcher avec mon père là-bas.

En bref, je m'y sens bien à chaque fois que je viens.

Ma mère nous ouvre et nous salue chaleureusement. Notre ressemblance me frappe à chaque fois : nous avons le même nez fin, une peau laiteuse similaire et des yeux noisette intenses. Seuls les cheveux nous différencient. Les siens sont lisses et châtains tandis que les miens sont ondulés. Je dois ça à mon père.

— Ma chérie ! Tu vas bien ? me demande-t-elle en claquant un baiser sur ma joue.

— Bien ! Et toi ? Tu es rentrée plus tôt du travail ?

— Ça va. Oui, je n'avais pas de consultation cette après-midi.

Ma mère est vétérinaire dans sa propre clinique. Elle est connue en ville pour être la meilleure de la région. Je suis très fière d'elle.

Je salue Mango, le petit chat qu'elle a secouru il y a peu. Du coin de l'œil, je l'aperçois enlacer mon père. Ils échangent quelques mots puis, comme si elle avait lu dans mes pensées, elle lui propose de boire du café. Mon père accepte sans discuter.

— Maya, j'ai aéré ta chambre et parfumé tes draps ! m'informe ma mère.

— Merci maman !

Pendant qu'ils partent dans la cuisine, je monte ma valise pour commencer à ranger mes affaires dans ma chambre. Lorsque j'y rentre, de doux effluves de lavande envahissent mes narines. Je souris en fermant les yeux, appréciant ce moment.

Je contemple la pièce d'un regard attentif. La fenêtre ouverte laisse entrer la douce brise d'été et fait virevolter les rideaux en lin. D'ici, je peux entendre les chants mélodieux des oiseaux. Souvent, ils s'installent dans l'arbre proche de la maison, si je tends suffisamment le bras, je peux le toucher du bout des doigts.

Ma petite bibliothèque où sont stockés quelques romans ne compte toujours pas beaucoup de livres : il va falloir que j'y remédie en allant à la librairie tôt ou tard. Ma chambre est l'endroit où je me sens le mieux. C'est douillet et rassurant. Des posters de groupes de rock ainsi que quelques polaroïds avec mes amies sont accrochés aux murs.

Je m'étale sur mon lit dans un soupir d'aise puis fixe le plafond. J'entends le rire de ma mère suivit par celui de mon père et ne peux pas m'empêcher d'esquisser un mince sourire, malgré le léger pincement au cœur que je ressens. Machinalement, mes doigts s'enfoncent dans les draps parfumés. Je ferme les yeux.

Je sais d'avance que je vais passer un bel été.

***
HELLO 🌊 🌞

ON SE RETROUVE POUR UNE ROMANCE D'ÉTÉ HIHI <3

J'espère que le prologue vous plaît💗

Bisous,

Nolwenn

Instagram 📸 : nolwenn_gautier

A summer to get to know youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant