Retour à la vie

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Douze jours.
Elle était restée douze jours à l'hôpital, et elle ne l'avait vu qu'une seule fois, le premier jour. Elle pensait pourtant avoir senti sa présence, elle y avait cru en tout cas. Mais à chaque fois qu'elle avait ouvert les yeux, il n'était pas là. Et d'une certaine manière, elle en avait souffert. Elle se doutait qu'il culpabilisait comme jamais. Il fallait qu'elle le voit, qu'elle lui fasse comprendre que ce n'était qu'un accident. Elle ne pensait qu'à ça. Elle n'était même pas en colère, elle avait juste besoin de lui.
Elle était enfin sortie de l'hôpital. Jules l'avait ramenée chez elle. Elle avait encore mal et pouvait difficilement bouger sans ressentir une douleur franche difficilement tolérable, il allait falloir du temps et du repos, elle avait 1 mois d'arrêt pour commencer.
Elle avait mal, son corps lui semblait en feu mais elle ne pensait qu'à Pascal.

- Jules mon chat..

- Oui?

- Tu as vu Pascal récemment?

- Non pourquoi? Il est resté assez discret je t'avoue

- Oui je me doute. Dis-moi, est-ce que tu.... Tu veux bien me déposer chez lui?

- T'es sérieuse? T'as besoin de repos maman..

- S'il te plait... J'ai surtout besoin de lui parler

Jules soupira, il n'était pas certain que ce soit l'idée du siècle mais il accepta. Il déposa sa mère.

- Je t'attends?

- Non merci. Il me raccompagnera. On se voit demain

- Maman.... Je sais pas si c'est une bonne idée. T'es fatiguée, t'arrive à peine à marcher correctement, franchement je suis pas sûr que Pascal mérite que tu fasses autant d'efforts pour lui. Jules l'avait mauvaise et en voulait un peu à son futur beau-père malgré le fait qu'il l'adorait. Il savait qu'il n'avait pas vu sa mère, il l'avait compris, et que son silence la travaillait et elle n'avait pas besoin de ça.

- Jules. S'il te plaît. J'en ai besoin.

- Ok...comme tu veux.. j'ai prévu d'aller chez Lily ce soir, mais si tu as besoin...

- ça ira. Embrasse la pour moi.

Elle sortit difficilement de la voiture qu'elle regarda s'éloigner, se tourna et se dirigea vers l'appartement. Elle toqua.

Personne. Elle réitéra l'opération. La porte s'ouvrit. Il se figea. Elle était là face à lui. Il avait un peu picolé et il se demandait si c'était pas une hallucination même s'il était conscient et pas bourré. Elle le fixait, il avait une sale tête. Il ne parlait pas mais elle voyait ses yeux se remplir de larmes, prêtes à couler.

- Vous avez une sale tête Capitaine...

- Vous êtes sortie...

- Oui.. Et ... comme je vous ai pas vu à l'hôpital, je suis venue..
Elle luttait pour retenir ses larmes. Elle éprouvait un tel soulagement de l'avoir face à elle, elle sentit un poids immense disparaître de sa poitrine. Elle était pourtant venue le confronter, sans colère, cherchant des réponses.

Pascal se sentit libéré d'un poids énorme. Ses larmes fusèrent sans qu'il ne puisse les retenir. Enfin. Il avait été incapable de pleurer pendant tout ce temps. Il se sentit basculer. Complètement. Elle était face à lui. Elle avait fait l'effort qu'il avait été incapable de faire pendant ces dix derniers jours. Il tenta de cacher son visage pour dissimuler ses larmes, mais il s'écroula face à elle, tombant à genoux. Il la serra au niveau de la taille et posa sa tête contre son ventre.

- Je suis tellement désolé Florence... C'est de ma faute, tout est de ma faute!

- Je suis là ... Calmez vous, je vous en prie

Dans les montagnesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant