Chapitre 9

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Nous étions toujours à l'extérieur, dans un endroit assez isolé. Jordan me disait tellement de choses étranges, sous l'emprise de l'alcool... Mais je préférerais ne pas y prêter attention car il ne pensait pas réellement ses paroles.

Moi : Jordan arrête, je sais très bien que tu ne penses pas ce que tu dis. Tu es SAOUL !

Jordan : Mais - non voyons... *chuchote*

L'état de Jordan s'aggrava, son visage, habituellement rayonnant, était désormais marqué par des rougeurs, ses yeux étaient si rouges et enflammés. Sa respiration était légèrement saccadée, et une odeur d'alcool émanait de son haleine, chaque fois qu'il parlait et ses pas étaient si désordonnés mais malgré tout, il semblait être dans un état de bonheur, ses soucis du quotidien s'étant dissipés dans le brouillard de l'alcool.

Jordan : Gaby, au début, je te voyais seulement comme un adversaire, mais maintenant, je réalise à quel point tu es quelqu'un de bien. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais je me sens vraiment chanceux de t'avoir rencontré et d'avoir pu échangé ne serait ce que quelques mots avec toi. Qui aurait cru que je me serai attaché à toi aussi vite...

Le visage de Jordan était rouge pivoine, j'aimerai y croire mais ce n'est qu'un rêve sur le point de se terminer. Jordan est juste ivre, il regrettera toutes ses paroles lorsque son état reviendra à la normale.

Jordan : Gaby, dis quelque chose ! *m'attrapa l'épaule violemment*

Son expression avait totalement changé, il était rempli d'haine et de tristesse... Il avait mit toute sa force sur mon épaule mais la douleur était si indifférente.

Moi : Je ne veux pas que tu aies de regrets.

Jordan : Je t'aime Gabriel, je t'aime ! Essaye de le comprendre. J'ai passé tellement de temps à essayer de te battre, à te voir comme un rival, à te considérer comme quelqu'un que je devais surpasser à tout prix. Chaque défi, chaque confrontation, chaque débat et chaque moment où nos chemins se croisaient, je pensais que c'était la compétition qui me motivait. Mais en réalité, il y avait quelque chose de plus profond, quelque chose que je refusais de voir. J'ai essayé de lutter contre ces sentiments et de les ignorer, parce que je pensais que ce n'était pas possible pour moi. J'ai grandi en pensant que j'étais hétérosexuel, que mes relations seraient simples et conformes à ce que la société attendait de moi. Mais te rencontrer a tout changé. Chaque moment passé avec toi, chaque échange de regards, chaque parole échangée m'ont fait réaliser que ce n'était pas juste de l'admiration ou du respect. C'est de l'amour... *rougis de honte*

En entendant cette déclaration, mon cœur se mit à battre frénétiquement, comme s'il voulait s'échapper de ma poitrine. Chaque mot résonnait en moi, bouleversant toutes mes certitudes. Je ne pouvais me contenir, mes désirs prenaient le dessus, je devais écouter mon propre cœur. Sans plus attendre, je fis un pas en avant, réduisant la distance qui nous séparait. J'attrapais doucement le visage de mon rival entre mes mains et, sans dire un mot, posa mes lèvres sur les siennes.

Il me fixa, d'un air étonné et embarrassé, ses joues toutes rouges et ses yeux gonflés, mais l'odeur de l'alcool se déployait, me ramenant à la raison. Jordan caressa mes cheveux puis colla son visage au mien. Je le repoussa calmement puis lui dit :

- Jordan, pardonne moi. Tu es ivre mais je n'ai pas pu résister et je t'ai embrassé. Tu oublieras sûrement tout ce qu'il s'est passé vu ton état mais c'est mieux ainsi. Je ne veux pas que tu m'en veuilles lorsque tu reprendras conscience.

Jordan ne disait plus un mot, il était très étourdi et sa température ne fait qu'augmenter...

Moi : Tu n'habites pas loin d'ici normalement, montre moi le chemin.

Jordan : Non ! *dit-il étant éploré*

Moi : Pourquoi tu es dans cet état ? J'en ai vu des personnes ivres mais alors toi, je ne comprend pas... Tu es vraiment spécial Jordan.

Jordan : Je ne veux pas que tu partes, je ne veux pas oublier ce qu'on a vécu cette soirée.

Moi : Jordan... Tu me fais croire que tu es sincère mais je sais que ce n'est pas réel. Alors je t'en prie ne dis plus un mot. Montre moi où tu habites, je dois vite te raccompagner avant qu'une personne  nous aperçoive à cette heure si tardive...

Jordan : Alors, promet moi une chose.

Moi : Je t'écoute.

Jordan : Si dès que le jour se lève, j'oublie tout ce qu'il s'est passé cette nuit, fais en sorte que je m'en souvienne et réexplique moi tout je t'en prie.

Moi : ... Je ne sais pas

Jordan : Promet le moi.

Moi : D'accord. (pardonne moi...)

Je le raccompagna jusqu'à chez lui, il n'arrêtait pas de me sourire tout le long, il était si beau, si doux, si bienveillant, si attachant... Dommage que ce ne soit pas réellement lui. J'aurai aimé que cet instant s'arrête pour toujours et que je puisse être heureux avec lui, mais c'est injuste. Je sais que le véritable Jordan m'en voudra énormément s'il venait à apprendre notre petite « aventure » de ce soir.

De la haine à l'amour.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant