Vivons Heureux, Vivons Cachés

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Il faisait nuit noire ce soir là. Des bruits de pas discrets se firent entendre dans une petite ruelle assez miteuse de Durham, deux personnes y marchaient silencieusement. Sherlock Holmes était accompagné de son grand ami, William James Moriarty. "Ami" était le statut qu'ils acceptaient de montrer à la société, -société que méprisait William au plus haut point-, mais en réalité, les deux étaient bien plus que ça. Ils étaient amoureux, non, même fou l'un de l'autre, attirés l'un à l'autre comme un aimant. Une alchimie plus que palpable envahissait la pièce s'ils avaient le malheur de se trouver tous les deux, accompagnés ou non. A chaque enquête ou même rencontre opportune, les deux passaient leur temps à flirter ensemble, c'était plus fort qu'eux, impossible à se contrôler.

Une semaine plus tôt, Sherlock rendit visite à William à l'université où il enseigne, et se lança pour faire le premier pas envers le jeune professeur, les deux amants s'étaient embrassés dans la classe de William, un baiser chaste, timide, tel deux adolescents découvrant les joies du premier amour. Évidemment, le cours était déjà terminé et les élèves vaquaient à leur occupation. Malgré les réticences de William concernant cette relation, il se disait qu'au moins, il pourrait surveiller le détective à sa guise, et faire disparaître les preuves s'il réussissait à faire tomber le Prince du Crime, Sherlock était intelligent, et William aimait ça. Au fond de lui, il voulait que Sherlock ne l'attrape, qu'il le fasse tomber, il veut que ce soit lui, et personne d'autre.

Le blond était profondément attiré par Sherlock, et ce depuis leur première rencontre sur le Noathic, scénario que le jeune comte n'avait absolument pas prévu dans son plan initial. Cet homme envahissait ses pensées, jour et nuit. Alors, autant allier l'utile à l'agréable comme on dit.. Jamais William n'aurait imaginé rencontrer une personne capable de le comprendre, de l'accepter, peu importe ses péchés et ses méfaits. Sherlock l'avait toujours soupçonné d'être le Prince du Crime, mais malgré tout, le détective l'aimait d'un amour sincère.

A ces pensées, William se stoppa net, les joues légèrement rosées, il réfléchissait vraiment trop. Sherlock, lui, continuait sa route, les mains dans les poches, comme à son habitude. 

-Ce repas était vraiment délicieux, tu ne penses pas Liam ?

Le détective se rendit compte que le jeune comte s'était arrêté de marcher, et se tourna vers lui, perplexe. 

-Liam?
-Ah.. Oui ! Ce n'est pas le genre de restaurant où je me rends à l'accoutumée mais... Oui c'était très bon. Merci pour cette soirée Sherlock. 

Répondit alors William, un doux sourire aux lèvres. Évidemment les deux se devaient d'être discrets. Hors de question de s'afficher dans un restaurant huppé face à d'autres nobles, expliquant pourquoi les deux s'étaient donnés rendez-vous dans une petite taverne discrète.

William, pour tenter de passer inaperçu, s'était habillé de façon plus sobre qu'à son habitude, mais restait toujours aussi élégant, ce qui intrigua son jeune frère Louis. Où pouvait bien aller William habillé de cette façon ? Mais par respect pour la vie privée de son grand frère, le cadet ne posa aucune question, même s'il avait déjà sa petite idée, à son grand malheur... Sherlock lui, portait toujours ses mêmes vêtements habituels, il n'aimait pas spécialement porter une cravate. Malgré leur désir de discrétion, ils eurent droit à quelques regards inquisiteurs dans la taverne où ils avaient diné. Deux hommes dégustant un repas ensemble, ce n'était pas commun, surtout que William, malgré ses vêtements sobres, n'en restait pas moins un noble et cela se voyait rien qu'à sa façon de se tenir à table. Mais les gens de la basse société finirent par les ignorer, après tout ce n'était pas leur affaire.
 
Sherlock remarqua, malgré la nuit noire, les joues rosies de son partenaire, ce qui le fit fièrement sourire, il savait qu'il était le centre de pensées du blond, et cela était clairement réciproque. William hantait les pensées de Sherlock, surtout depuis qu'il le soupçonnait d'être le Prince du Crime. Il s'approcha de William, toujours les mains dans les poches, et approcha son visage un peu trop près de celui de William. 

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