2) Nel

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10  ans plus tôt

« aller dépêche toi Nihsah !
- si tu continue à me dire de me dépêcher je te jure que c'est pas le seau que je vais balancer à la rivière mais toi Mala ! »
Je ne pu m'empêcher de rire face à sa menace, pourtant très réaliste.
À notre retour au village, nous étions passé chez notre mère déposer l'eau et sommes repartis aussi vite que possible, car c'était un jour important pour le village. Chaque année, un paquebot s'arrête dans la ville de Suez à côté du canal, tous les villages à moins de 30 kilomètres y viennent pour récupérer de la marchandise. Deux personnes sont donc chaque années élus pour s'occuper d'une équipe chargées de nos produits. Et cette années c'est nous ! J'entendais déjà grand-mère criée, dans tous ses états :
« je continue à penser que mettre deux jeunes filles, âgées de 13 et 15 ans à la tête d'une expédition qui définira la survie de notre village pendant les 6 prochains mois est une très mauvaise idée ! Père souriait
- ça ne t'arrive donc jamais de mesurer tes mots mère ? a t'il répondu
- oui ou bien de nous faire confiance... toutes les personnes présentes pour le départ de notre groupe se tournèrent vers nous en entendant mon commentaire.
- tu ne pouvais pas attendre encore un peu avant d'attirer l'attention ? Me murmura ma soeur.
- ah ! Mes chères filles ! Venez donc dans mes bras !
- ohhh comme c'est mignon... elles font encore câlins câlins avec leurs papas. Preuves qu'elles sont trop jeunes ! Cria un homme qui faisait partis du groupe. Père changea immédiatement d'expression et se rapprocha lentement de Duma, ce derniers va vite regretter ses paroles aucuns doutes là dessus.
- j'ai pas bien entendu ce que tu as dis... ce que tu as dis de mes filles.
- chef... je...
- tu ...?
Le coup de point partis très vite et ma petite sœur sursauta. Duma saignait mais ne réagit à peine mais s'empressa de baisser les yeux.
- bien comme je te le disais plus tôt grand-mère, je penses que mes filles sont suffisamment fortes et autonomes pour gérer le convoi, repris notre père, alors en route ! Ne traînez pas. »
Les au revoir furent rapide et nous pûmes enfin partir pour notre première mission, le sourire aux lèvres.

Quelques heures plus tard les chariots s'arrêtèrent enfin, nous venions d'arriver au port. Une centaine d'autres villages tous accompagnés de leurs convois étaient posés devant le quai. Le bateau, le gigantesque bateau plutôt, venait d'arriver. Il devait au moins contenir miles conteneurs tous plus grands les uns que les autres. Il fallait bien qu'on admette que la responsabilité était assez énorme.
« c'est quand vous voulez les filles. C'est pas qu'il fait chaud mais... Nous pressa un des gars de Duma, je crois qu'ils nous en voulaient toujours pour le coup de point. Ma sœur se tourna vers, le regard tranchant :
- et les gars c'est pas de notre faute si Dim l'a offensé ok ? Alors calmez vous, on était juste en train de repérer où on allait se poser.
Nihsah ne cesserait de m'étonner. Moi autant je leurs aurais cassé la gueule mais je n'aurais jamais pu leurs répondre comme ça.
- on commence à descendre la colline, on vous attends en bas pour savoir où se ranger alors.
- alors t'en penses quoi chère grande soeur ?
La vue était magnifique, nous étions sur une colline qui surplombait le port et des palmiers entouré le canal d'un bleu profond. Le soleil était au zénith et il faisait une chaleur à mourrir.
- je nous mettrais bien là bas dis-je en lui pointant du doigt la seule zone vite près du bateau.
- ça me va, allons-y. »
  Pendant que le groupe chargeait nos provisions, nous en avons profité pour découvrir le bateau, c'était un vrai labyrinthe avec toutes ces grosses boites ! Cela faisait bien 10 minutes que nous marchions quand nous avons entendu un énorme bruit, à plusieurs reprises. Le regard de ma soeur aussi perplexe que moi me confirma que je n'étais pas folle alors je pris le devant pour trouver d'où cela provenaient. Arrivé devant un conteneurs en particuliers, nous nous aperçûmes que le son venait de l'intérieur.
« peut-être que c'est juste des la marchandise qui est tombée contre la parois non ?
Comme à son habitude, ma soeur pris un malin plaisir à me contredire :
- non. Moi je pencherais pour quelqu'un de bloquer à l'intérieur.
- mais n'importe quoi, tu t'imag...
Mais impossible de finir ma phrase, Nihsah était déjà en train de l'escalader pour trouver l'ouverture. Des bruits de pas se rapprochaient et il était hors de question d'attirer l'attention alors que nous étions en mission pour notre père.
- on y va maintenant ! Descends de là, je sais que, aussi bien que moi, tu les a entendu arriver alors viens !
- fais moi gagner du temps s'il te plaît Malaïka ! J'ai bientôt finis de l'ouvrir...»
Mon cœur résonnait dans mes tympans et une vague de chaleur m'enveloppa soudain lorsque j'aperçus deux hommes qui arrivaient. Armés qui plus est. Je fis le vide autour de moi. Je faisait confiance à ma soeur plus qu'à n'importe qui donc si elle me demandait de les retenir je devais les retenir. Je n'entendis même pas ce qu'ils se disaient, mais c'est quand ils la pointèrent du doigt que j'eu un déclic et je bondis littéralement sur le premier homme. Je lui mis un coup de pied dans la poitrine en le faisant tomber en arrière et abatis mon poing dans son nez. Ce dernier ce mis à saignait abondamment et l'homme jura de douleur. Avant que le second poussa un cris d'alerte je le fis tomber à la renverse et sa tête se cogna violemment sur le sol. Plus aucuns des deux ne bougeaient.
« Et ben tu vois, c'était pas si compliqué. ( j'étais à deux doigt de la taper ) mais viens voir ce que j'ai trouvé moi.
Un peu septique, je décida de quand même monter. Ma sœur me hissa sur le dessus du conteneur et me fis signe de regarder dans l'ouverture qu'elle avait faite. La première chose que je vis fut... et ben rien justement. Il n'y avait aucun cageot de nourriture contrairement aux autres, seulement des pommes pourries qui jonchaient le sol. Je m'apprêtais à me moquer d'elle quand autre chose attira mon attention. Une...
- petite fille ?!
Elle était recroquevillée sur elle même dans un coins. Je n'arrivais pas à la distinguer dans l'ombre mais elle n'avait pas l'air éveillée. Peut-être qu'elle n'était même plus vivante... Ma sœur sauta finalement dedans pour aller la voir et s'avança doucement vers elle. Je mis tous mes sens en alerte de peur que quelqu'un nous surprenne. Si ils nous attrapent et que notre père apprend que pour notre première mission nous nous sommes fais arrêter... ça va chauffer !
« ne me touchez pas... murmura soudain la petite fille me tirant de mes pensée. Je finis par rejoindre ma soeur pour la voir de plus près, elle devait avoir un ou deux ans de moins que Nihsah soit une dizaine d'années, et pourtant elles me parraissait tellement... plus grande ?
- ne t'inquiète pas, on ne va pas te faire de mal, on va même te sortir de là !
Tout en prenant la gourde d'eau dans le sac de ma soeur je lui demanda son nom.
- Nel.
- drôle de nom ! Tiens boit.
- je ne veux pas de votre eau et je ne veux pas de votre aide non plus ! Fichez moi la paix, je veux juste crever en paix...
Son commentaire me stoppa net dans mes mouvements tout comme ma soeur, comment une jeune fille de dix ans, certes qui était bloqué dans un conteneur peut avoir envie de mourrir ? Qu'a t'elle bien pu voir dans sa vie pour avoir une pensée pareille ?
- pourquoi veux-tu... Mais ma soeur me coupa la parole.
- d'où vient ton prénom ? Nel.
La jeune fille paru surprise de la question. Elle hésita un instant puis répondis finalement :
- ça vient de Nelastreim, un prénom en langue ancienne qui veut dire « fille du ciel ». Pourquoi ?
J'attendais tout comme elle la raison de sa question.
- tu viens donc de « la terre centrale » cette langue ancienne était celle des Européens. Moi c'est Nihsah et elle, ma grande soeur, Malaïka.
- tu as raison pour mon lieu de naissance et vos prénom non plus ne sont pas communs, ils ont une signification aussi ?
Nel avait l'air de s'être détendue avec nous, un des grands pouvoirs de Nihsah !
- son prénom, répondis-je en désignant ma soeur, signifie « princesse noire » en Swahili et le mien signifie « ange ». Notre mère est originaire de la Tanzanie et les a donc choisis dans sa langue "ancienne" comme tu dis.
- rien que ça... mais c'est très jolies.
- c'est bien beau tout ça mais faudrait qu'on y aille sœurette, les gars doivent nous attendre.
- Mais on ne va pas la laisser ici ?!
- et bien on l'emmène ! Aller viens là je te porte si tu veux. Mais lorsque que ma main attrapa son bras, pourtant délicatement, je poussa un cris de douleur : ma main venait de se brûler.
- c'est toi qui m'a fais ça ?! Sale petite...
- tu n'avais qu'à pas me toucher ni me traiter comme une gamine. Je peux sortir d'ici toute seule.
- caractère de cochon mais n'en pêche qu'elle maîtrise le feu...
- merci pour ton commentaire, je n'avais pas remarqué, dis-je en fusillant ma sœur du regard.
Nel se trouvait déjà à l'extérieur du conteneur prête à s'enfuir, il était or de question de la laisser s'échapper comme ça. Pas sans plus de réponse. En un bond je me trouvais moi aussi sur le toit, suivis de près pas ma sœur.
- tu as le bolas 1 de papa sur toi ?
- Mala... que compte tu faire avec ?
- toujours a te méfier hein ? Donne le moi et vite ! Elle finis enfin par le sortir de sa poche et me le tendis, tout en parlant :
- imagine que c'est une espionne du seigneur du feu ? Elle pourrait mettre le feu au port ou pire te tué en de temps trois mouvements !
- raison de plus pour l'attraper, maintenant tais toi et laisse moi me concentrer. Je fis le vide dans mon esprit et me focalisa sur ma cible, ce qui était difficile sachant que cette dernière s'avère être une enfant de dix ans qui courrait au milieu des villageois des autres tribus. Trois... deux... un... ma sœur poussa un cris
- bien joué ! J'y vais, avant qu'elle ne réussisse à brûle la corde. »

  La petite était, grâce à l'une de mes plantes, maintenant endormis dans l'un de nos chariots avec la marchandise. Nous avions rejoint le reste du groupe et Nel avait soulevé de nombreuses questions. Je leurs avais fais vite comprendre qu'il valait mieux pour eux se taire et avancer. Je commençais déjà à culpabiliser de l'avoir endormis et attaché mais c'est ont jamais, elle n'avait pas l'air si inoffensive que ça.
  Le voyage fut moins long qu'à l'allée et notre groupe arriva vite chez nous.
« Déchargez tout dans la grange les gars, on se retrouvera ce soir pour la fête, nous on doit aller déposer la petite dans un endroit calme. A mon grand étonnement ils m'obéirent vite et nous pûmes ma sœur et moi la déposer chez nous rapidement. Une chance ni notre mère ni notre père n'étaient présents. Cinq minutes, dix minutes, bientôt une heure passèrent sans un aucuns signe de vie. Il fallait absolument qu'elle mange mais elle daignait à se réveiller. Puis enfin, elle commença à ouvrir les yeux. Nihsah lui sourit et lui dit :
- bienvenue au village chère fille du ciel ! »

1 bolas : arme de jet, lasso constitué de 3 cordes et de 3 boules servant à immobiliser sa proie.

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