The Ghost of You {UA Malec}

Chapitre 3 : Visite surprise

Bonjour à tous ! Comme d'habitude, voilà le chapitre du vendredi, une fois encore sur Ghost of You qui m'inspire pas mal en ce moment ! J'espère qu'il vous plaira, bonne lecture à tous ! 

**************

"AAAAAAAARGH" fut la seule parole cohérente que le médium nu, trempé et glissant dans son bac de douche, fut capable de prononcer. Ses bras décrivirent des moulinets inutiles dans le vide autour de lui et son corps s'arqua, cherchant à retrouver un équilibre précaire qu'il venait subitement de perdre. Dans un accès de réflexes, ou plutôt de chance, le noiraud parvint malgré tout à agripper son rideau de douche comme si son existence tout entière dépendait du morceau de tissus humide, ce qui n'était pas tout à fait loin de la vérité. Le rideau se décrocha par le coin droit sous le poids mort du corps tombant d'Alec mais finit par tenir bon, sauvant la vie du médium in-extremis. Sa nuque se trouvait à quelques centimètres à peine du rebord du lavabo, son corps tendu, accroché au drap de douche prêt à céder à tout moment, la barre à laquelle il était suspendu grinçant dangereusement sous son poids. Il venait de passer à deux doigts de la mort. Encore quelques centimètres à peine et il se serait fait le coup du lapin dans sa salle de bain. Quelle triste mort c'aurait été pour lui que d'avoir glissé dans sa douche. Il n'osait imaginer la suite de la scène : après quelques jours sans nouvelles, ses parents ou Helen auraient finit par s'inquiéter et ils auraient appelé les secours ou seraient venu d'eux même pour le découvrir dans sa salle d'eau, étendu sur le carrelage, nu comme un vers, le corps à moitié en décomposition et le pommeau de douche encore activé. Il coupa d'ailleurs l'eau en se redressant, tremblant de tous ses membres, pour éviter de gaspiller et de faire grimper sa facture dès le premier soir dans sa nouvelle maison. Avec une infinie précaution, Alec se glissa hors du bac de douche, veillant à ne plus glisser, et il s'empara d'une serviette chauffée pour se sécher rapidement et calmer ses tremblements. Il côtoyait la mort régulièrement de part son don et de part la vocation qu'il avait choisis, mais manquer de mourir n'en restait pas moins perturbant et relativement marquant. Il s'en remettrait rapidement, évidemment. D'ici une heure ou deux il en rirait presque du comique de ce qu'il venait de vivre. Après tout, il y avait de quoi rire, pensa-t-il en nouant fébrilement une serviette autour de sa taille. C'est vrai, il avait quand même failli mourir à cause d'une paire d'yeux qui le regardaient depuis le plafond, il n'y avait pas de quoi en faire toute une hist....

Écarquillant les yeux quand il se souvint de pourquoi il avait chuté dans sa douche, Alec releva brusquement la tête vers le plafond de la salle de bain, s'attendant presque à revoir les yeux qui l'avaient observé un peu plus tôt. Pourtant, cette fois, il n'y avait plus rien que le plafond blanc. Rien, à part Alec et le silence. Fronçant cette fois les sourcils, le médium aux cheveux noirs mi-long réalisa que la radio n'émettait plus le moindre bruit. Plus de chansons, plus de grésillement, plus rien. Inspirant et soufflant tranquillement pour se calmer, le jeune homme réalisa qu'Helen avait eu raison, en fin de compte : il avait bien des colocataires. Au moins deux, supposa-t-il. L'un pour la radio, l'autre l'ayant observé à son insue. Et il avait affaire à deux petits malins, visiblement, si ces esprits étaient ceux qui lui avaient fait acheter l'huile et la harissa. Et dire qu'il avait dépensé près d'une soixantaine de dollars en pensant suivre de bons conseils. Il était vraiment trop naïf. Poussant un dernier soupir pour expirer ses frustrations et les derniers tremblements du choc qu'il venait de vivre et qui secouaient son corps, Alec retrouva une certaine sérénité et ses idées s'éclaicirent quelque peu. Il lui fallait prendre un problème à la fois et ne pas se laisser déborder. D'abord, s'habiller pouvait être une bonne idée. Certes, il était chez lui et pouvait faire ce qui lui chantait, mais s'il avait effectivement deux colocataires au moins, il serait plus respectueux pour eux, et pour lui, de revêtir de nouveaux vêtements pour tâcher de partir à leur recherche. Bien qu'au vu de la paire d'yeux qui l'avaient observé avec curiosité, le médium doutait franchement que les esprits apprécient qu'il recouvre son corps svelte de tissus superflu. Souriant quelque peu face à la pensé que les esprits seraient peut-être nus également, le noiraud enfila sa combinaison pyjama grenouille, empocha une bougie qu'il alluma, ainsi qu'un bâton d'encens, et il quitta l'étage pour monter une nouvelle volée d'escalier et se rendre au grenier. Sa capuche pelucheuse rabattue sur sa tête, le jeune homme se sentait comme un enfant, propulsé à l'époque où il jouaient à chasser les fantômes avec Helen, une vie dont il ne se souvenait qu'à peine, alors que son don n'était pas encore une donnée connue de son existence.