Chapitre 12

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La tension grimpait en flèche, j'attendais de voir comment les choses allaient évoluer. L'instant d'après la sorcière de Carine s'est approchée de moi pour me défier.

_ Maïda, répète encore tout ce que tu as dit.

_ Tu es une grosse menteuse Carine, c'est moche de voir une vieille mère comme toi qui ment encore aussi impunément.

Elle a levé la main au même moment pour me gifler mais j'ai vu son geste à temps. J'ai frappé son bras et attrapé ses cheveux avec force.  Elle s'est mise à hurler de douleur et ses copines ont voulu intervenir.

_ Un pas de plus je tord son bras !

Dis-je avec hargne.

_ Maïda pourquoi tu es comme ça ? C'est quoi ton problème au juste ? Tu es trop jalouse ce n'est pas bien.

Quand elle a dit cela, je l'ai relâché brusquement et je me suis tournée vers elle ensuite en frottant les mains.

_ Moi , jalouse ? De qui ? Dis-moi un peu Carine, quand tu vois tes ongles tordus là, tes mains larges comme pour les maçons, ta grosse tête avec les cheveux qui commencent au milieu là, tu me vaux ?

_ ....

_ C'est à toi que je m'adresse petite , tu me vaux ?!

_ ...

_ Tu ne parles plus ? Si c'est pour mentir à tes copines, ta bouche sort comme la diarrhée. Icchhhh, à ta place j'aurais honte. Carine la menteuse !

Elle m'a toisé et ses copines se sont retournées pour partir.

_ Ehhh c'est déjà fini ? Vous partez comme ça mes amies ? Pourtant on s'amusait bien. Courtelina ehhhh toi, ramasse tes vieilles babouches là !

Dis-je à l'une des amies de Carine.

Elle s'est exécutée et s'est mise à marcher à grands pas pour rejoindre ses copines.

Quand elles sont parties, j'ai entendu des acclamations dans mon dos. Stupéfaite, je me suis retournée au même instant pour croiser le regard de Malik.

Il ne manquait plus que lui, pfff.

La seconde suivante, j'ai croisé les mains sur ma poitrine en l'observant sans trembler.

Malik: Je savais qu'il y'avait quelque chose entre toi et cet homme. Franchement tu me déçois Maïda !

Moi: Apparemment tu t'ennuies énormément dans ce village !!! Je suis ta star Malik ?

Malik: Ne joue pas à ça avec moi. J'ai bien vu à quel point le fait qu'elle fasse allusion à cet idiot t'a chamboulé.

Moi: Idiot ? De qui tu parles même au juste ? Car le seul idiot que je connaisse c'est toi !

Dis-je en le pointant du doigt.

Malik: Maïda ne me provoque pas !

Moi: Je ne ferais rien de tel, tu peux t'en aller. Allez ouste !!!

Il m'a fixé avec une colère évidente pendant une dizaine de secondes avant de prendre à nouveau la parole.

Malik: Qu'est-ce qu'il a de plus que moi ?

Moi: Qui ça ?

Malik: Arrête tes gamineries Maïda, je veux savoir ce qu'il a que je n'ai pas. Pourquoi tu lui accordes autant d'intérêt ?

Moi: Approche !

Il s'est rapproché de moi directement. Dès qu'il est arrivé à ma hauteur, j'ai repris la parole.

Moi: Tu veux vraiment savoir ?

Il a hoché la tête. Je me suis approchée plus près de lui et je me suis penchée à son oreille ensuite.

Moi: Lui, c'est un homme . Un vrai, il a cette beauté remarquable et des manières gracieuses, son toucher est doux, son odeur est envoûtante. Il sait mettre mes sens en éveil juste par sa présence et il peut faire perdre la tête à n'importe quelle femme rien que par son aura. De toi à moi, dis-moi si tu le vaux.

Pendant que je m'exprimais, je pouvais ressentir sa respiration s'accélérer signe qu'il était en colère. Quand je me suis tue, j'ai voulu m'éloigner mais il a passé son bras autour de ma taille pour me maintenir près de lui.

Malik: Ne fais pas l'erreur de tomber amoureuse Maïda. Si ça se trouve il a peut-être une femme qui l'attend en ville.  Ça signifiera qu'il se servira de ton corps juste pour ses besoins. Est ce réellement ce que tu veux ?

Moi: ....

Ses paroles m'ont touché.

Malik: Tu mérites mieux que ça Maïda, il est encore temps de faire marche arrière.

Je me suis défaite de son étreinte et j'ai reculé de quelques pas.

Moi: Tu es juste jaloux Malik !

Malik: Je te parle ainsi parce que je t'aime. Je veux ton bien c'est tout.

Moi: Quand tu essayais de me violer tu voulais aussi mon bien ? Tu me fais pitié !  Tu vois ce corps ? Jamais tu ne l'auras, continue à te toucher en pensant à moi car ça ne va jamais se matérialiser dans ta vie.

À peine j'achève ma phrase que je me mets à ramasser ma bassine en hâte pour quitter les lieux. Je suis énervée car même si j'ai essayé de jouer à la dure, il a réussi à me toucher avec ses mots.

*
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                    ~ En soirée ~

Je profite de l'absence de ma mère pour rejoindre Akhram à notre point de rencontre habituel. Lorsque j'arrive , je constate qu'il n'est pas encore là. Ça m'inquiète, je me mets à réfléchir.

Est-ce qu'il s'est désintéressé de moi ? Cette idée me perturbe car je me suis déjà attachée à lui. Je n'ose pas imaginer dans quel état je serais si demain on se séparait.

En pleine réflexion, j'entends des bruits de pas dans mon dos et me tourne au même instant.

Oufff, il est enfin là.

Sans hésiter, je me jette dans ses bras et l'embrasse avec fougue. Mon geste le surprend mais il se laisse aller et répond à mes baisers avec passion.

Quand il s'écarte, je le regarde intensément.

Akhram: Tout va bien ?

Moi: Tu comptes me quitter un jour ?

Il semble surpris par ma question et prends un temps de réflexion avant de me répondre. Cette attente me pousse à tirer des conclusions hâtives.

Moi: Donc c'est vrai......tu ..

Il m'interrompt.

Akhram: Retire cette idée de ton esprit Maïda.

Moi: ....

Akhram: Je comptais te faire part d'une nouvelle et puisque tu as soulevé le sujet en premier c'est une bonne chose.

Moi: Qu'est-ce qu'il y'a ?

Mon coeur bat la chamade , je redoute ce qu'il s'apprête à me dire.

Akhram: Je vais retourner en ville dans deux jours et je voudrais que tu viennes avec moi.

Moi: En ville ?

Akhram: Oui !

Moi: Tu veux que je parte avec toi ?

Je lui pose la question en le fixant d'un air ahuri.

LE DESTIN DE MAÏDAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant