Chapitre 53

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Le lendemain matin

#Maïda

J'avais passé la nuit à veiller sur Hiram, espérant un miracle qui ne venait pas. Au petit matin, je savais qu'il était temps d'informer nos familles de la situation, mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir une profonde appréhension. Que devais-je leur dire ? Qu'Akhram avait tenté de nous tuer ? Que leur fils était un psychopathe ? Non, c'était bien trop compliqué. J'avais donc dû trouver une explication plus acceptable, une version qui rendrait la situation moins horrible.

Les parents d'Hiram arrivèrent les premiers, leurs visages trahissant une inquiétude profonde. Je pouvais lire l'anxiété dans leurs yeux, et la culpabilité me rongeait alors que je m'apprêtais à leur mentir. J'avais opté pour un accident de voiture, une histoire banale, mais bien plus facile à avaler. Ils réagirent avec une inquiétude compréhensible, mais le soulagement de ne pas avoir à leur révéler la vérité me pesait sur la conscience.

— Comment va-t-il ? demanda sa mère, la voix tremblante.

Je me pinçai les lèvres, cherchant des mots apaisants.

— Les médecins font de leur mieux. Il est stable pour l’instant.

Son père, visiblement préoccupé, se tourna vers moi.

— Et toi, comment te sens-tu ?

Je forçai un sourire, bien que cela me coûtât.

— Je vais bien. Juste… fatiguée.

C'était un mensonge, mais je n'avais pas le cœur à leur confier ma douleur. Ils avaient besoin d'espoir, pas d'un fardeau supplémentaire.

À cet instant, ma mère entra, l'air alarmé. Elle balaya la pièce du regard et, lorsqu'elle comprit, une lueur de compréhension passa dans ses yeux. Elle s'approcha de moi et prit doucement ma main.

— Maïda, ma chérie, je suis là pour toi, murmura-t-elle.

Je lui lançai un regard reconnaissant, mais mon esprit était toujours préoccupé par Hiram et les événements de la veille. Akhram était toujours en liberté, et je savais que la menace n'était pas écartée.

Les parents d'Hiram prirent place autour de son lit, leurs visages marqués par la fatigue et l'angoisse. Je restai en retrait, submergée par un tourbillon de culpabilité et de détermination. Leurs murmures résonnaient comme une mélodie lugubre, tandis qu'une colère sourde grandissait en moi. Akhram ne pouvait pas s'en sortir aussi facilement. Je savais que j'avais besoin de l'aide de Nika, sa femme.

À cet instant, je me sentais comme une naufragée sur un radeau fragile, accrochée à la lueur d'espoir que représentait Nika. Mes pensées oscillaient entre angoisse et rage. Je devais me préparer à affronter l’homme qui avait causé tout cela. Lorsque je vis Akhram entrer dans l’hôpital, une vague de colère m’envahit.

Il avançait avec une arrogance insupportable, comme s'il était le roi de ce monde, ignorant le désespoir qui l’entourait. Mes poings se serrèrent. Comment osait-il se présenter ici, après ce qu’il avait fait ? Chaque pas qu'il faisait vers le bâtiment où se trouvait Hiram était un affront, une provocation que je ne pouvais tolérer.

Je sortis en douce pour l'attendre à l'extérieur. Dès qu'il me vit, un sourire suffisant se dessina sur ses lèvres.

Moi: Qu'est-ce que tu fais ici ? crachai-je, ma voix trahissant la colère que je tentais de réprimer.

Il m'observa avec une désinvolture arrogante.

Akhram: Je suis ici pour voir comment va Hiram. Ce n’est pas un crime, si ?

Je sentis le sol se dérober sous moi. Ce sourire, ce regard indifférent, tout cela me brûlait.

Moi: Un crime ? C'est exactement ce que c'est, Akhram. Tu sais très bien ce qui s'est passé, et tu devrais avoir honte de te montrer ici.

Il haussait les épaules, feignant l'innocence.

Akhram: Je ne suis pas responsable de ce qui arrive. Hiram a fait des choix…

Cette phrase résonna en moi comme un coup de feu. Je me précipitai vers lui, ma rage bouillonnant.

Moi: Ne parle pas de choix. C'est ta faute ! Tu nous as mis dans cette situation, et maintenant, tu fais le show ?

Il se redressa, surpris par mon attaque verbale, mais il ne perdit pas son sourire. Au contraire, il sembla s’amuser de ma colère, comme si j’étais une simple distraction dans sa journée.

Akhram: Oh, Maïda, dit-il d’un ton moqueur, ta passion est touchante, mais tu sais aussi bien que moi que le monde ne tourne pas autour de ton chagrin.

Je l’ignorai, ma rage montant d'un cran. Je me rappelai mon fiancé, allongé dans ce lit d’hôpital, inconscient et vulnérable à cause de lui.

C’était insupportable.

Moi: Tu te moques de moi ? m’écriai-je. Tu penses pouvoir jouer les innocents ici ? Tu es un monstre ! Je te hais.

Son regard devint sombre.

Akhram: Tu ne disais pas ça quand je te couvrais baisers, quand tu jurais d'amour pour moi. Tout ce qui arrive maintenant est de ta faute Maïda et si mon frère meurt, tu auras sa mort sur ta conscience.

Je n'ai pas supporté et je l'ai giflé.

Il a réduit la distance restante entre nous et m'a saisie brusquement par les épaules, me forçant à lever les yeux vers lui. Son visage, déformé par la colère, était bien trop proche du mien. Je pouvais sentir la tension dans ses muscles et l'adrénaline qui pulsait en moi me donnait envie de fuir, mais je ne pouvais pas bouger.

Akhram: Tu oses me gifler Maïda ? grogna-t-il, sa voix basse et menaçante. Comme si tu étais la victime ici ?

Ses doigts se resserrèrent sur mes épaules, la douleur devenant de plus en plus intense. Mais au lieu de crier, je me contentai de le fixer, refusant de montrer ma peur. Il voulait me briser, me faire plier sous sa domination, mais je ne lui donnerais pas cette satisfaction.

— Si Hiram meurt, continua-t-il, ses yeux brûlant de haine, ce sera sur toi, Maïda. Tu as tout gâché. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu ne m'as jamais aimé comme tu le prétendais. Tu n’es qu’une hypocrite, une arriviste.

Je serrai les poings, refusant de céder à la panique qui montait en moi.

Moi: Je t'aimais, crachai-je, ma voix vibrante de colère. Mais toi, tu n'as fait que me mentir. Hiram est dans un état critique par ta faute, et tu oses encore me faire porter la responsabilité de tes actes ?

Son rire rauque résonna dans le couloir désert. Il me relâcha brusquement, me faisant chanceler en arrière.

Akhram: L'amour, Maïda ? Il secoua la tête avec mépris. L'amour n'est qu'une faiblesse. Je t'ai appris cela, et maintenant tu veux jouer les saintes ? Tu m’as utilisé, tout comme j’ai utilisé Nika. Nous sommes tous coupables dans cette histoire.

Je suffoquai sous le poids de ses paroles, chaque mot un coup de poignard. Comment avais-je pu être aussi aveugle ? Je ne reconnaissais plus l’homme qui se tenait devant moi. Tout ce qu’il représentait maintenant, c’était la manipulation et la destruction.

Akhram: Je vais t’écraser, murmura-t-il en s’éloignant, ses yeux me lançant un dernier regard perçant. Et tu ne verras même pas d’où le coup viendra.

Il tourna les talons et s’éloigna dans le couloir, me laissant là, tremblante mais déterminée. Je savais que ce combat n’était pas terminé. Akhram devait tomber, et je devais protéger Hiram, coûte que coûte.

LE DESTIN DE MAÏDAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant