#Maïda
En fin d'après-midi, ma mère réussit à me convaincre de retourner à l'hôtel pour me rafraîchir et changer de vêtements. Je n'étais pas pour l'idée de laisser Hiram seul, mais en même temps, je ne voulais pas la contredire.
Maman : (avec une voix douce) Maïda, tu ne peux pas rester dans cet état. Prends juste un moment pour toi. Hiram comprend.
Moi : (fronçant les sourcils) Et s’il lui arrive quelque chose pendant que je ne suis pas là ?
Maman : (soupirant) Il est en sécurité, je te le promets. Et puis, tu sais qu’il aurait voulu que tu prennes soin de toi aussi.
Ses mots résonnèrent en moi. Je savais qu'elle avait raison, mais l'inquiétude me taraudait l'esprit.
Maman : Je vais rester avec lui.
Moi : Hum...
Après quelques minutes d’hésitation, je finis par céder.
La route jusqu’à l'hôtel me parut interminable, chaque minute éloignant davantage Hiram de moi. Une fois arrivée dans ma chambre, je pris une rapide douche. L’eau chaude apaisa mes muscles tendus, mais mes pensées restaient accrochées à lui.
Je me séchai rapidement et m'habillai d'une tenue plus confortable. En regardant ma réflexion dans le miroir, je réalisai que mes yeux trahissaient mon anxiété. Je ne pouvais pas me permettre de perdre ma force, pas maintenant. Hiram avait besoin de moi.
À mon retour, je le trouvai assis près de la fenêtre.
Moi : Comment il va ?
Maman : Toujours aucun changement.
Moi : Mince !
J'étais abattue.
Maman : Vu que tu vas un peu mieux, viens t'asseoir, j'aimerais discuter avec toi.
Dit-elle d'un air grave.
Moi : (m’asseyant lentement) Qu'est-ce qui se passe ? Tu as l'air sérieuse.
Maman : (prenant une profonde inspiration) Tu sais, je ne suis pas née de la dernière pluie. J'ai pu noter des tensions entre toi et Akhram, j'aimerais que tu me dises la vérité.
Mon cœur se mit à tambouriner dans ma poitrine. J'inspirai profondément avant de prendre à nouveau la parole.
Moi : J'ai connu Akhram au village, bien avant Hiram, et on s'est fréquentés sans jamais aller au niveau du...
Je me tus, n'osant pas achever ma phrase devant ma mère.
Maman : Jésus ! J'en étais sûre. Mais comment as-tu pu faire une chose pareille ?
Moi : Maman, Akhram m'a menti. À cause de lui, j'ai failli aller en prison. C'est Hiram qui m'a aidée. Je l'aime, maman.
Maman : Je veux que tu me racontes tout maintenant, plus de cachotteries.
Dit-elle d'une voix froide.
Moi : D'accord.
La seconde d'après, je me mis à lui relater ma rencontre avec Akhram et celle avec Hiram. Elle m'écoutait, affichant de temps à autre des expressions sur son visage. Quand je me tus, elle resta silencieuse durant un moment.
Moi : Maman, je tiens à Hiram, il m'aime et on devait se marier. Akhram a tout gâché. À cause de lui, on a failli mourir et Hiram se retrouve entre la vie et la mort.
Maman : Si j'avais su dès le début, je n'aurais jamais accepté que tu épouses Hiram.
Moi : Mais maman !
Maman : Stop, il s'agit de deux frères, Maïda. Tu es entrée dans cette famille et, à cause de tes choix égoïstes, tu risques de les diviser.
Moi : (me levant) Tu es de quel côté, maman ?
Maman : (soupirant, avec une expression mélancolique) Je ne suis pas contre toi, Maïda. Je suis juste préoccupée par ce que cela pourrait signifier pour cette famille. Tu sais combien la loyauté est importante pour eux.
Moi : (les larmes aux yeux) Tu penses vraiment que je voulais causer du tort ? Je n'ai jamais voulu que cela se passe ainsi. Akhram a manipulé tout le monde. Hiram n’est pas comme lui, il est bon, il m’aime sincèrement !
Maman : (fronçant les sourcils) Mais regarde dans quelle situation tu es. Akhram a été blessé dans son amour-propre et il est prêt à tout. Je te rappelle qu'il a tenté de vous tuer.
Moi : Je sais, mais que suis-je censée faire maintenant ?
Maman : Il est temps de dire la vérité. M. Akakpo et son épouse nous ont accueillis à bras ouverts dans leur famille. Ils méritent de savoir ce qui se passe.
Moi : Si je fais ça, Hiram sera condamné. Je ne peux pas me lever et accuser leur fils sans preuve. Ça sera ma parole contre la sienne, et ils croiront qui, d'après toi ?
Maman : (s'approchant de moi, avec un regard inquiet) Je comprends que cela te fasse peur, mais il faut que tu penses aux conséquences. Si tu ne dis rien, Akhram continuera à manipuler la situation à son avantage. Tu dois protéger Hiram avant tout.
Moi : (m’inquiétant) Et si ma vérité ne fait qu’aggraver les choses ? Si cela crée encore plus de conflits entre eux ? Je ne veux pas être celle qui brise cette famille.
Maman : (avec fermeté) Et que penses-tu qu’il se passera si tu restes silencieuse ? Ils continueront à vivre dans l'illusion. Ils méritent de savoir à qui ils ont affaire.
Moi : Je ne peux pas ! Je ne peux pas faire cela ! Si je dis la vérité, je risque de tout perdre. Hiram, notre amour… tout sera fini.
Maman : (pleine de compassion) Parfois, Maïda, il faut prendre des décisions difficiles pour préserver ce qui compte le plus. Cela pourrait être la seule chance pour Hiram de s’en sortir et de se protéger d’Akhram.
Moi : (les larmes aux yeux) Je ne sais pas si j’en suis capable. Je me sens tellement perdue.
Maman : (m’attrapant par les épaules) Écoute, ma fille. Tu n’es pas seule dans cela. Je suis là pour te soutenir, mais tu dois d’abord être honnête avec toi-même et avec eux. Si tu veux qu'Hiram guérisse, il faut qu'ils sachent ce qui s'est réellement passé.
Moi : (murmurant) Et s’ils ne me croient pas ? S'ils me rejettent ? Je ne sais pas si je peux prendre ce risque.
Maman : (avec une voix douce) Mieux vaut une vérité qui blesse qu'un mensonge qui rassure.
Moi : (réfléchissant un instant, les mains tremblantes) J'ai tellement peur. J’ai peur de ce qu'Akhram pourrait faire, et peur de perdre Hiram.
Maman : (d'une voix réconfortante) La peur fait partie de la vie. Mais rappelle-toi, le courage n'est pas l'absence de peur, c'est agir malgré elle. Tu es plus forte que tu ne le penses.
Moi : (hésitante) Tu crois vraiment que je peux le faire ?
Maman : (avec détermination) Oui, je le crois. Je suis là pour t’accompagner. Dis-leur la vérité.
Moi : D'accord, maman. Je le ferai.
Maman : C'est bien, tu as pris la bonne décision.
Je l'écoutais d'une oreille, la peur m'avait envahie jusqu'aux os.
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LE DESTIN DE MAÏDA
Kurgu OlmayanUne histoire basée sur des faits réels et Imaginaires....