1 : début de la survie

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Le monde courait à sa perte, je le savais déjà.
J'ai toujours été un gars bizarre, et ma réputation à l'école avait toujours été celle d'un psychopathe. J'étais seulement pragmatique.

J'observais, chaque jour, le monde qui continuait dans sa lancée de destruction, toujours plus obstiné dans ses pratiques héritées des époques précédentes. On a voulu se simplifier la vie, et au fur et à mesure qu'on résolvait des problèmes, d'autres surgissaient, toujours plus gros, avec toujours plus d'enjeux.

Les épidémies et les pandémies en faisaient partie. Depuis le début, que ce soit de l'épidémie saisonnière de grippe qui n'existait qu'au travers de messages de prévention à la radio, ou des pandémies meurtrière comme la Peste Noire ou la Grippe Espagnole, ayant fait dans l'Histoire plus de 200 millions de morts. Mais depuis plusieurs décennies, on s'en moquait. Une épidémie, c'était un évènement d'actualité, un truc qui se passe encore une fois dans un pays lointain que beaucoup ne savent même pas placer sur une carte et qui va encore nécessiter une aide humanitaire.
C'est seulement au moment où ce sont vos proches qui s'effondrent sous la maladie qu'on se rend compte à quel point c'est terrible.

Je m'appelle Gwenaël, j'ai 15 ans. Je suis quelqu'un qu'on a diagnostiqué précoce, et légèrement autiste. En gros, j'ai une capacité de réflexion plus développée et une manière de penser bien différente des autres de mon âge. Nous avons d'autres choses beaucoup moins pratiques, mais les énumérer serait trop long.
Ma famille habite à Lorient, pendant ces vacances de la Toussaint, j'étais chez mon parrain, à Bourges. J'ai un frère qui malheureusement n'a pas pu venir, à cause des études.

La pandémie d'U4, pour Utrecht, la ville où ça a commencé, et 4 pour 4eme génération, avait débuté fin octobre, au début c'était seulement des gens se plaignant de migraines, puis d'asthénie. Puis c'était des gens qui mourrait soudainement d'hémorragie. Des centimes, des milliers de gens qui se précipitaient vers les hôpitaux, ne faisant que répandre encore plus l'infection. Le personnel soignant a été infecté à son tour, et bientôt plus personne n'a été là pour prendre en charge les malades toujours plus nombreux. La population de malade a été remplacée par une population de cadavres. La société n'a pas tenu 7 jours.
Le site du ministère de l'intérieur continuait d'afficher les mêmes instructions devenues inutiles :
- rester calme
- ne pas paniquer
- porter des gants et des masques respiratoires
- éviter tout contact avec les contaminés
- abandonner sans attendre les maisons ou appartement touches par le virus
- ne pas manipuler les cadavres
- rejoindre un R-point.

2 Novembre

Je m'étais réveillé, une fois de plus seul, en sueur après un cauchemar. Mon parrain était décédé le 28 octobre, il y a déjà 4 jours. Je me souviens, l'entendre convulser dans sa chambre, s'étouffer dans son propre sang. Il m'avait ordonné de rester hors de la pièce, de ne surtout pas l'aider. Il ne voulait pas que je tombe malade à mon tour. J'ai suivi ses ordres, en faisant abstraction de toutes les pensées qui me venaient à l'esprit.

L'électricité ne fonctionne plus depuis hier, et les communications ont sautés. Je n'ai eu aucune nouvelles de mes parents, ni de mon frère.
Je pense qu'ils sont eux aussi morts, comme tout les autres.

Je me lève et prend mon petit déjeuner. Il avait fait le plein en prévision des vacances. J'ai de quoi tenir encore 12 jours. Le problème viendra de l'eau.
Je devrais aller en ravitaillement, mais la question du virus est toujours présente. J'ai appliqué les conseils que nous avait donné une experte nommée Lady Rottweiler sur le forum de WOT (Warrior of Time), un jeu en réseau auquel je jouais parfois plus de 5 heures par jour. Je me rappelle de ses moments assez sympas passés avec Chevalier Adrial et Spider Snake, il y avait aussi une fille qui s'appelait Koridwen que j'appréciais. Moi, j'étais connu sous le pseudonyme de Lone Wolf, ou le joueur qu'on ne connaissait que de nom, car personne n'a jamais effectué de mission avec moi, personne, et les gens avec qui j'échangeais sur les forums était déjà des privilégiés.

U4, la pandémie de trop.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant