COMPANY │Lee Know - Stray Kids

Chapitre 2

OLIVIA
     

 J'ai pleuré, j'ai versé des torrents de larmes après avoir ouvert cette lettre. Il ne me restait plus que 3 jours avant d'envoyer ma confirmation. Notre confirmation. Il ne me restait que 3 petites journées pour trouver un prétendant, autrement dit 72 heures. J'ai retroussé mes manches et j'ai commencé à mettre de l'ordre dans ma chambre que j'avais laissé à l'abandon ces derniers jours.

        En passant ma main sous mon lit, je sentis un objet frôler mes doigts. Un cadre. Une photo de Cameron et moi, habillés chic avec un grand sourire. Je me rappelle très bien de cette soirée, les poings fermés de Cam trahissaient la dispute que l'on venait d'avoir. Elles devenaient de plus en plus fréquentes, et finissaient toujours de la même manière. Cameron était ferme, il voulait toujours avoir raison, et je lui laissais l'opportunité de contrôler ma vie.

       Le claquement de la porte d'entrée me fit sortir de mes pensées. Maya est enfin de retour. Je sors de ma chambre en trébuchant sur quelques vêtements jonchés sur le sol et allume la lumière pour l'accueillir. Je reste immobile face à ce qui se tient devant moi.

      Un homme, probablement son rendez-vous, grand, assez musclé pour m'aider à monter tous les meubles Ikea qui attendent dans le salon depuis des siècles. Il possède un tatouage sur sa main, un énorme papillon. Mes yeux s'arrêtent sur le lieu où ses mains se posent. La poitrine de ma meilleure amie. Ils se retournent tous les deux dans ma direction et se séparent aussitôt.

— Désolé de vous avoir dérangés, chuchoté-je d'un air niais

— Raph, voici ma coloc, Olivia. Olivia, voici mon...

— Je n'ai pas besoin de savoir, faîtes ce que vous voulez, je sors, pouffé-je

     J'ai adressé un clin d'œil à Maya qui s'est empressée d'emmener son rencard dans le salon et j'ai accouru vers la porte d'entrée. Une fois sortie, je me suis rendue compte que le temps était glacial et que j'étais seulement vêtue d'un pull d'une université à laquelle je n'ai jamais mis les pieds et de...

Mes pantoufles.

— C'est pas vrai.

        Comme je ne savais pas quoi faire à cette heure si tardive, je me suis dirigée vers un supermarché coréen pas loin de mon appartement. Toujours en pantoufles, j'ai choisi un sachet de nouilles et je me suis assise sur une table, seule, et dehors. Les rues de Seattle sont désertes à cette heure-ci.

      J'engloutis mon seul vrai repas de la journée quand deux hommes sortent du magasin. Cela fait une bonne vingtaine de minutes que je les vois rôder autour du même rayon. Assez intimidée par leur venue, je regarde mon téléphone pendant plusieurs minutes. J'alterne entre l'application météo et ma galerie. N'ayant aucun réseau social, ni de jeux, j'abandonne vite cette idée et pose mon téléphone, tout en écoutant la conversation d'à côté.

— Il faut vraiment qu'on trouve un moyen pour sauver ta réputation Minho, même si tout est faux.

— Je sais.

— Sérieux ? Tu penses à l'avenir du groupe ? Regarde ce qu'ils disent.

    Le blondinet tendait son téléphone à son ami, il fermât les yeux, aveuglé par la forte luminosité ce qui me fit sourire un instant.

— « Lee Know et Choi Seo-yeon mariés ? » ou encore « Lee Minho devrait-il être exclu de son groupe après les rumeurs de couple avec Choi Seo-yeon, ancienne actrice mise en examen pour trafic de drogues ? ».

— Arrête de lire ça Félix, c'est des conneries, et par pitié baisse ta luminosité tu vas me rendre aveugle.

     Je laisse échapper un rire qui me paraissait muet, jusqu'à ce que les deux hommes se retournent en ma direction.

— Ça vous fait rire ? déclara le supposé Minho

    Je me suis retournée, un peu surprise du ton qu'il venait d'employer. Il attendait une réponse et plongeait ses yeux noirs et vifs droits dans les miens.

— Pardon ?

— Excusez le, il est un peu sur les nerfs, déclara le blond en s'inclinant

    Son ami ne bronche pas, il me fixe toujours en agitant ses jambes. Le néon du magasin derrière lui clignote et le vent souffle sauvagement, emportant sur son passage les déchets parsemant les trottoirs. Mon corps frissonne, je me demande si je tremble à cause de la fraîcheur ou de l'inconnu qui plonge son regard froid dans le mien. Je me contente de sourire au blond, un peu embarrassée par le comportement de son ami.

      J'essaie de me réchauffer en agitant mes bras et mes jambes. Ce qui me vaut un regard dépréciateur du brun mais je n'y prête pas attention et admire la lune entourée d'étoiles.

     Mon ex va se marier. Mon ex. Celui avec qui je pensais finir ma vie, je souffre encore de son absence depuis notre séparation, il y a deux ans maintenant. J'ai l'envie de lui dire tout ce que j'ai sur le cœur avant qu'il n'enfile son alliance. Ça ne peut pas se finir comme ça.

Une voix rassurante me tire de mes pensées.

— Je vais chercher des boissons.

      Le blondinet pousse la porte et me laisse avec son ami. Celui-ci tapote sur son téléphone et ne m'adresse pas un seul mot. Ses pupilles dansent de droite à gauche, il passe sa main sur son front, comme offensé par ce qu'il vient de lire.

— Tout va bien ?

     Il m'observe une nouvelle fois avec le même regard, sans répondre à ma question. Sympa. J'ai l'impression qu'il m'analyse, dès que ses yeux se posent sur moi, il lève la tête vers les nuages, pensif. Comme s'il réfléchissait de quelle manière il allait m'assassiner sans laisser aucunes traces. Ce mystérieux personnage et son caractère bien trempé m'agacent déjà. Comment quelqu'un peut être aussi malpoli ? Ce n'est pas si dur de répondre à une question !

   Quelques minutes plus tard, son ami réapparut avec trois cannettes de soda et les posa fièrement sur la table.

— À la vôtre !

    Par précaution, je n'ai pas touché la boisson mais je partageais son enthousiasme. Le blond m'a demandé mon prénom et nous avons ensuite discuté de leur groupe de musique. Il parlait beaucoup mais c'était agréable, je n'avais pas l'occasion de me perdre dans mes pensées.

   Son ainé, Minho, est resté silencieux, il s'égarait quelques fois sur son téléphone. Engendrant la même danse des pupilles que quelques minutes avant. Il s'éloignait quelques fois pour passer des coups de fil. Felix soupirait à la vue de ce dernier.

— Que se passe-t-il ? demandé-je en chuchotant

— Minho est victime de rumeurs depuis quelques temps, notre groupe est très populaire et certains n'hésitent pas à nuire à notre réputation. Il est accusé d'avoir une relation amoureuse avec une femme. déclare-t-il en soupirant

— Et ? Quel est le souci ?

— C'est Choi Seo-yeon. Une ex-actrice très connue. Jusque-là tout va bien, mais il y a quelques semaines elle a été placée en garde à vue pour consommation de drogues. L'enquête a abouti à une conclusion bien pire que ce que j'imaginais. Depuis quelques années, elle et d'autres hommes s'occupent d'un commerce de drogues entre la Corée, le Japon et les Etats-Unis.

— Mais je ne comprends pas le rapport avec Minho ?

— Tu sais... Faux messages, photomontages, c'est facile maintenant de modifier des photos et ce n'est pas la première fois que nous en sommes victimes.

Il baissa les yeux.

— Mais vous êtes si connus que ça ? Je ne vous ai jamais vu nulle part, bafoué-je, confuse

    Felix m'expliqua vaguement leur parcours, et je l'écoutais avec attention tout en surveillant de loin son ami qui s'était éloigné.

   Quelques minutes plus tard, le principal intéressé réapparut de nouveau à la table et s'excusa de son absence. Enfin un peu de politesse.

— Alors ? demanda Félix, les bras croisés

— Je dois trouver une solution avant qu'ils m'imposent un hiatus. J'ai 3 jours.