Chapitre 3

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OLIVIA

          Minho n’est vraiment pas mon genre. D’après ce que j’ai observé, il est assez arrogant et prend un malin plaisir à me snober depuis tout à l’heure. Je ne le connais que depuis une petite heure mais j’ai besoin de lui pour ce mariage, comme lui a peut-être besoin de moi pour mettre fin aux rumeurs. Tout se mélange dans ma tête mais je ne vois aucune autre solution. J’essaye de réfléchir aux points positifs et négatifs de mon plan tout en écoutant la conversation des deux amis.

— Je n’ai pas de solutions pour l’instant. Je prendrais ce hiatus, c’est ma responsabilité. Je ne sais absolument pas quelles sont les sources de ces articles mais je prendrais des mesures pour protéger notre groupe Félix. Comme tu viens de le dire, c’est mes problèmes et je ne dois pas vous embarquer dedans.

— Minho. Tu ne dois pas non plus les affronter tout seul.

— J’ai une idée.

Les deux hommes se sont retournés brusquement vers moi et ont attendu une suite. Que je n’avais pas. Oups. Incapable de prononcer quoi que ce soit de plus, j’avais pensé trop fort et il était impossible de faire marche arrière.

Dans la pénombre, je n’arrivais pas à distinguer quel regard m’avait adressé Minho cette fois-ci. Du jugement ? De la haine ?

— Qu’est-ce que vous racontez ? demanda Minho, intrigué par ma prise de parole si soudaine

Du jugement, donc.

         Tout mon corps était en feu, je brûlais intérieurement alors que mon corps avait froid depuis plusieurs minutes. Je devais essayer quand même, je n’avais qu’un seul objectif dans ma tête depuis notre rupture. Le reconquérir. Je guérissais petit à petit de ma rupture avec Cameron mais je l’aimais toujours comme au premier jour. Il n’y a pas un seul moment où je ne pense pas à ce que nous serions devenus si la rupture n’avait pas eu lieu.

Je ne serais sûrement pas en train de demander à un inconnu de se faire passer pour mon petit-ami.

          Et tout est de ma faute, c’est moi qui ai mis fin à cette relation, mais j’avais les preuves, sous mes yeux, qu’il aimait une autre femme que moi. Comme si notre histoire n’avait pas d’importance à ses yeux. Je savais qu’il voyait encore Monica, il rentrait tard, se levait tôt. Il restait avec moi pour l’appartement et le confort d’une relation déjà bien entamée. De mon côté je ne faisais plus aucun effort, tourmentée entre mon travail et ma relation, je m’accrochais à nos derniers moments de tendresse comme à une bouée de sauvetage.

Je l’aimais mais quelque chose n’allait plus, je pensais qu’après cette pause tout reviendrait comme avant mais ça non plus.

      Des larmes salées coulaient sur mes joues rougies par le froid. Félix me prit dans ses bras, il ne me demanda pas de justification à mes pleurs si soudain. Minho, lui, resta assis sur sa chaise, impatient à l’idée de découvrir mes idées.

— J’ai un deal à vous proposer.

— Sans façon, je ne vous connais pas.

— Pourtant, ça réglerait votre souci, j’insiste en me donnant un air nonchalant.

Il croisa ses jambes et inclina sa tête, prêt à m’écouter.

— Sortons ensemble. J’ai besoin d’un cavalier pour aller à un mariage, ça ne durera que quelques jours. Je vous le promets.

      Il sauta de sa chaise et commença à rassembler ses affaires pour partir. Félix se renversa en arrière, se retenant de rire aux éclats. C’était si drôle que ça ? Est-ce qu’il pense que je suis une de ses fans, prête à tout pour l’approcher ?
 
   J’ai attrapé la jambe de Minho pour le bloquer mais il secoua son bras pour se défaire de mon étreinte.

— Tu ne comprends vraiment rien. La situation va s’empirer si l’on fait ça. Tu ne sais pas dans quel genre de milieu tu t’embarques. C’est une idée débile, oublie.

— On se tutoie maintenant ?

— Ne joue pas à ça avec moi.

      Nos regards se sont croisés, et j’ai vu une détermination farouche dans ses yeux. Il était sérieux, plus sérieux que je ne l’avais jamais vu. J’ai lâché sa jambe, me rendant compte que je ne pouvais pas le forcer à faire quelque chose qu’il ne voulait pas. Nous sommes restés là, silencieux, la tension entre nous aussi palpable que l’air avant un orage.

J’ai vite attrapé une serviette en papier, un stylo et j’ai écrit mon numéro. Je ne veux pas lâcher l’affaire, je veux me prouver que Cam ressent encore quelque chose pour moi. Qu’il jalouse l’homme qui tiendrait ma main lors de son mariage.

     J’ai glissé le papier dans sa main et je me suis levée, me retrouvant face à face avec Minho, un peu trop proche de son visage pour pouvoir le saluer. Mes pieds se sont tournés et je suis partie.

     Sur le chemin de l'appartement, je pensais à ce que je venais de faire.  Mes parents m’ont toujours affirmé que j’étais une petite fille très têtue. J’aimais atteindre mes objectifs et je faisais tout pour y arriver.

COMPANY │Lee Know - Stray KidsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant