ARCADIA ACADEMIE - [PUBLIÉ EN BROCHÉ ET EBOOK]

Chapitre 8 - Soirée sauvage

Samedi 14 octobre, 19h03
Dortoirs, Nymphéa

Les derniers jours de cours avaient laissé place à un doux week-end d'automne. Le soleil encore généreux avait permis aux étudiants de flâner en veste légère sur le campus toute la journée.

– Je t'ai jamais vu si bien habillé, ironisa Eve, allongée sur le lit d'Arsène, détournant son regard de son téléphone lorsque le brun sortit de sa salle de bain.

Le dress code de la soirée des firewoods avait été suivi à la lettre. Tous deux portaient des sweatshirts neutres, Eve y avait ajouté une jupe patineuse noire assortie à des collants opaques et des bottines.

– Tu devrais t'habiller plus souvent comme ça, ça t'éviterait de porter tes chemises froissées et ta cravate jamais serrée, ajouta-t-elle.

– Arrête un peu, je sais que vous êtes tous fans de mon style bohème-décontracté, lâcha Arsène en s'affalant sur le lit à côté d'elle.

– J'aurai plutôt dit style sans-abri décalqué mais bon.

Un oreiller vola droit sur la tête de la blonde qui éclata de rire. Puis Arsène se pencha vers sa table de nuit et en sortit une petite flasque contenant un liquide brun. Le bouchon rouge crissa au frottement du pas de vis, frictionnant avec la fine pellicule de sucre qui s'était formé sur son pourtour.

– Tiens, joins-toi à mes activités de sans-abri.

✶

Le duo se mit en route vers la forêt d'Arcadia une heure plus tard, le pas chancelant, éclatant de rire à chaque mètre. Ils étaient apparemment les seuls invités de Nymphéa car ils ne croisèrent personne sur le chemin. Les basses résonnaient déjà depuis l'extérieur, leur soirée était loin de passer inaperçue, quiconque s'aventurant près du gymnase pouvait entendre les échos de musique s'y échapper.

Arsène entraina Eve de son bras entremêlé au sien vers la porte en métal. Il y toqua trois coups. La porte s'ouvrit dans un lourd grincement, laissant apparaître un firewood haut de quasiment deux mètres, les toisant de haut en bas.

– Mot de passe ? s'enquit-il sur un ton froid.

Le brun fronça les sourcils. Jasper ne lui avait pas parlé d'un quelconque mot de passe, il lui avait juste précisé de ramener sa chaîne. Il releva alors la manche de son sweat, laissant apparaître l'étoile argentée enserrant son poignet. Cela sembla suffire au firewood qui acquiesça d'un coup de menton et se retira pour les laisser passer.

– C'est quoi ça ? le questionna Eve, découvrant avec quelques jours de retard la chaîne à son poignet.

– Rien, un truc que les firewoods m'ont filé pour accéder à leurs bâtiments, mentit le brun.