Chapitre 15

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Le lendemain matin je me retrouvais en compagnie de Sophie à la pause sur notre banc fétiche, discutant de tout et de rien.

_ Et pendant que je voyais mon malheur à rentrer avec un simple teeshirt, elle me donna son manteau et son écharpe...

Ça faisait déjà un moment que Sophie et moi on se connaissait et comment vous dire à quel point je la racontais tout, je n'accorde pas ma confiance facilement mais avec elle c'était différent. Elle dégageait quelque chose d'indescriptible. A ce stade de notre relation je pouvais la considérer comme ma... meilleure amie.

_ Wow qu'est ce que c'est romanesque, mima t-elle en mettant le revers de sa main sur son front simulant l'évanouissement, mon petit doigt me dit qu'il y aura bientôt quelques choses et tu sais que mon petit doigt ne me ment jamais.

Je savais qu'elle allait rapporter ça à l'amour. Sophie est une grande romantique bien que je lui connaisse personne je pense qu'elle en est encore à rêver du prince charmant, mais si telle est le cas je crains qu'elle ne finisse sa vie seule.

_ pouff tu exagères toujours tout toi c'est pas croyable.

_ bien évidemment il est clair que moi je prendrai le risque de sortir sous une température de merde pour donner mon manteau au premier venu

Sachant parfaitement que cette conversation ne nous mènera nulle part je changeais de sujet.

_ j'ai entendu des filles de ta section discuter d'une espèce de liste, c'est quoi cette liste ?

_oh... c'est une liste des garçons les plus beaux de l'académie...

Je me retournais vers elle pour voir si elle était sérieuse et apparemment oui, je partis dans un fou rire incontrôlé c'était plus fort que moi

_ ça suffit arrête de rire, se vexa t-elle

J'essaye de me reprendre et d'articuler:

_ je suis désolé mais je n'ai plus entendu parler de ce genre de choses depuis le collège

_ oui bon ça va! je te mettrais en dernière position tu verras.

Après cette phrase je répartis de nouveau dans un fou rire, et elle me rejoignit.

Il était déjà l'heure de repartir en salle.

La journée était très vite passée , ma montre indiquait 15h lorsque j'arrivais chez les Harris.
Et c'est la nounou qui m'ouvrit la porte.

Je n'avais jamais eu l'occasion de détailler, elle est petite, brune, nageant dans la quarantaine. Elle avait un visage toujours neutre, à part lorsqu'elle s'occupait d'heaven , là ce visage de marbre laissait place à une profonde douceur, elle avait un petit côté maternel un peu comme ci c'était sa fille.

J'arrivais devant la porte lorsque j'entendis une mélodie à l'intérieur. C'est celle que je l'avais demandé d'apprendre.

Elle a joué bien un peu trop bien, c'est étrange soit j'étais vraiment le meilleur des professeurs ou soit j'avais devant moi un enfant prodige. J'avais mon oreille collé à la porte lorsqu'une vague d'émotion m'envahit. Je sais pourquoi mais sa manière de jouer m'était familière. C'était la première fois que je l'entendais, c'était tout simplement parfait.

Son père m'avait menti elle avait eu des cours, le contraire est impossible, elle a déjà joué du piano auparavant. Pourquoi un tel mensonge ?

Lorsque la musique s'arrête, j'ouvris la porte et entra, elle se tourna et sourit et tapota la place à côté d'elle pour que je m'asseye, elle retroussa ces manches et tourna face à l'instrument dans une posture bien droite et laissa ces doigts se balader sur le clavier.

De l'autre côté de cette porte tout me semblait irréel mais là assis à côté d'elle, à me demander comment on peut être aussi talentueuse, je n'arrive toujours pas à comprendre à vrai dire je me suis perdu dans sa musique et je n'ai aucune envie de retrouver le chemin.

Elle avait fini et j'étais encore hypnotisé, là elle me tendu sa feuille et un stylo, reprenant mes esprits et voyant ce qu'elle me tendait je souris .

Je la donnais donc son A. Elle était heureuse.

_ C'était magnifique mon amour

Monsieur Harris venait de faire son apparition dans l'embrasure de la porte et applaudissait avant de remettre ces mains dans la poche.
Il s'approcha et déposa un baiser sur le front de sa fille.

_ Ça fait un moment que je t'avais pas vu aussi investi, je suis très heureux

Il se tourna ensuite vers moi et fit signe de le suivre hors de la pièce

_ Excusez moi de vous avoir menti ainsi monsieur Yann

Je ne m'attendais pas à ce qu'il puisse m'avouer ça aussi facilement mais il poursuivit

_ Ma fille est passé par plein d'épreuves, elle est née muette, elle communiquait avec nous grâce à la musique. Sa mère l'avait tout appris elle l'avait appris à jouer du piano et elle adorait ça Jusqu'au jour où cette dernière est décédée elle est morte dans un accident de voiture lorsqu'elle avait 12 ans et depuis ce jour elle n'a plus jamais voulu jouer. Je voulais juste la revoir pianoter comme avant, en fait je ne vous ai pas vraiment choisi pour lui apprendre à jouer mais je vous ai choisi parce que je savais que ça réveillerai quelque chose en elle.
Quand je vous ai vu jouer au programme A vous m'avez vaguement rappelé la manière de jouer de ma fille lorsqu'elle était petite c'est à peu prêt pour ça que je vous ai choisi.

Je ne savais pas quoi répondre à une telle confession que dire...

_ je... je... ne sais vraiment pas quoi dire

_ je comprends mais sachez que je ne veux pas pour autant que vous vous éloignez, vous m'inspirez confiance et je veux que vous m'aidiez pour la suite...

_ Comment ça ?Quelle suite ?

_ Vous le serez en temps et en heure mais en attendant je veux que vous continuez, ma fille a besoin de vous

Il retourna dans la chambre d'Heaven et je le suivis, à l'intérieur il la demande ce qui lui ferait plaisir et elle se leva et me pris par la main et montra la porte de la chambre  en tendant à monsieur Harris un petit papier.
Bien évidemment je ne comprenais rien.

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AU BOUT DU CHEMIN Où les histoires vivent. Découvrez maintenant