L'inspecteur Potter mène l'enquête

Une cavale

James prit une grande inspiration. Il se leva si vite qu'il fit sursauter Lily.

- "Ils savent que je suis de votre côté. Il faut partir."

Lily le regarda légèrement hébétée mais se reprit vite.

- "Par la fenêtre, j'ai repéré un chemin..." Elle s'interrompit pour voir si son compagnon de fuite allait dire quelque chose mais il haussa juste les sourcils. – "Oui, bon j'avais du temps à tuer..."

- "Parfait, allons y vite alors".

James savait qu'il ne pourrait pas rentrer chez lui, heureusement il avait un plan.

- "Je connais un endroit, suivez moi". Lily hocha la tête et sans demander son reste grimpa sur le rebord de la fenêtre à sa suite. Quelques instants plus tard, ils entendirent l'agent de sécurité entrer en trombe dans la chambre qu'ils venaient de quitter. Il était moins une.

- "Il va falloir sauter et atterrir dans la poubelle juste en dessous". Expliqua la jeune femme. Heureusement pour eux, la poubelle était bien pleine et pourrait amortir leur chute. James regarda sa complice, lui prit la main et ils sautèrent ensemble.

Pendant ce temps-là, Sirius, au poste de police assistait impuissant au branle-bas de combat qui se déroulait dans le commissariat. Prince était d'ailleurs furax et faisait les cent pas en hurlant des directives pour retrouver les fugitifs. Il supprima le dernier texto envoyé à James et mit de l'ordre dans ses dossiers pour faire semblant d'être occupé.

- "BLACK ! Que faites vous ?"

- "Je range commissaire". Répondit il du tac au tac en essayant de rester le plus neutre possible.

-  "Si vous croyez que je ne sais pas que vous avez prévenu Potter, vous vous fichez le doigt dans l'œil jusqu'au coude ! Vous êtes mis à pied avec effet immédiat si vous ne me dîtes pas tout de suite où ils vont !"

Sirius fit semblant de réfléchir, mais bien évidemment, il préférait perdre son poste plutôt que de trahir son meilleur ami.

-" Je suis désolé, rien ne me vient. » Si le commissaire pouvait fumer des oreilles, il l'aurait fait.

- « Bien, donnez moi votre insigne et votre arme. Restez chez vous jusqu'à nouvel ordre ! » Sirius avait déjà entamé le geste pour lui donner ses effets et lui rétorqua :

- « Ça tombe bien, j'avais envie de me mettre au scrapbooking. » Et sans attendre la réponse de son chef, il quitta le commissariat en priant pour que son meilleur ami trouve une bonne cachette.

James regarda à droite et à gauche de la rue s'ils n'étaient pas suivis. Apparemment, ils avaient réussi à échapper au barrage de police à son plus grand bonheur et ils se dirigèrent vers sa cachette qui se trouvait quelques rues plus loin. Lily le suivait sans dire un mot. Elle ne savait pas trop quoi lui dire, après tout, la ville le recherchait comme un suspect maintenant, lui qui avait toujours obéit à la loi, se retrouvait criminel à cause d'elle. Au fond, elle se sentait un peu coupable. Ils coururent encore pendant 15 minutes environ et ils arrivèrent dans une rue étroite et sombre. Il prit une clef de sa poche intérieure et la rentra dans la serrure d'une petite maison coincée entre deux autres. On aurait dit qu'elle était écrasée par ses voisines et elle ne payait pas de mine. Il la fit entrer tout en regardant derrière eux et il referma la porte.

La jeune femme se permit de reprendre sa respiration, elle ne se rappelait même pas d'avoir arrêter de respirer. Elle attendit dans l'entrée sombre et James écoutait pour voir si personne n'arrivait. Mais rien, il n'y avait que leurs respirations qui interrompaient le silence. James relâcha ses épaules et alluma.

Lily en fut abasourdie, ce n'était pas du tout le taudis qu'elle imaginait ! L'extérieur n'avait l'air que d'une maison abandonnée, mais en réalité, l'intérieur était richement décoré et propre !

« On va devoir rester ici jusqu'à ce qu'on trouve une solution... » Elle sursauta prise dans ses pensées.

« J'avoue que je ne m'attendais pas à ça. » Il sourit timidement.

« C'était une maison d'une amie à ma grand-mère que j'adorais. Et elle m'aimait beaucoup. Je venais souvent la voir, beaucoup plus que ses propres petits enfants. Alors elle m'a donné cette maison avant de mourir. » Lily allait rétorquer que la police allait les retrouver si un notaire avait l'adresse sur l'acte d'héritage mais il la coupa. « Elle m'en a fait don et son petit-fils en est légalement le propriétaire, j'ai conclu un accord avec lui, j'ai juste le double des clefs et je m'en occupe pour lui, il vit à l'autre bout du pays et c'était un fardeau pour lui. Je crois qu'il n'a même pas la télé, s'il voit que je suis recherché, il ne dira rien vu que je lui rend ce service.»

« Et donc, tu viens souvent ici. » Il acquiesça. « Personne n'est au courant ? »

« Je crois que même Sirius n'est pas au courant, où s'il l'est, ça doit être une information que je lui ai donnée il y a des années. Quand bien même il serait au courant, je lui confierais ma vie, jamais il ne dira où je suis. »

« Ces gens sont dangereux, il pourrait craquer sous la violence... » James ricana à cette idée, la faisant froncer les sourcils.

« Je pense que si Sirius se retrouve avec un tortionnaire, c'est ce dernier qui aura le plus mal crois-moi. Il est capable d'en rendre plus d'un chèvre quand il veut. » Elle ne semblait toujours pas rassurée. « Si ça peut te rassurer, j'ai d'autres cachettes, on pourra bouger tous les 2-3 jours.»

« On ne va pas passer notre vie à fuir ! » Elle ne pouvait imaginer une telle vie. « Il faut arrêter le Dr Loisiel au plus vite, une fois le trafic démantelé et révélé au grand jour, nous pourrons restaurer nos réputations ! »

James ouvrit le frigo le plus rempli que Lily n'ait jamais vu et lui proposa une bière qu'elle refusa d'un geste. Il insista en mode : « on ira nulle part aujourd'hui alors relax. » Et elle finit par accepter.

« Je n'imagine pas passer ma vie en cavale non plus, rassure-toi. » Il bu une gorgée en s'asseyant sur un canapé blanc et moelleux. « Pour le moment, il nous faut des infos, ce Docteur doit s'attendre à ce que l'on débarque chez lui pour trouver des preuves. Je ne pense pas qu'on trouvera ça dans un tiroir de son bureau. »

Lily le regardait, fascinée, il semblait penser à voix haute et elle trouvait ses remarques pertinentes. Elle le fixait surement depuis bien trop longtemps car il la dévisagea attendant qu'elle réponde. Elle secoua la tête tout en s'asseyant à son tour.

« Ok, d'après mes recherches, il a 3 résidences dans le pays et 2 à l'étranger. »

« Ça paye bien sa branche dis-donc... »

« Tu penses à une reconversion ? » Se moque-t 'elle gentiment.

« Enlevé et torturé des enfants ce n'est pas mon délire désolé. Où se situent ses résidences ici? Je ne pense pas qu'il irait jusqu'à mettre ce genre de papiers dans une résidence à l'étranger, ça ferait beaucoup trop de trajets... »

« Je suis d'accord, il y en a une à Kensington, mais l'alarme est extrêmement sophistiquée, je n'en ai jamais désarmé de telle avant. »

Il hocha la tête pour montrer qu'il comprenait.

« Et les autres résidences, ont-elles un système aussi puissant ? » Lily répondit par la négative. James sourit. « Pourquoi protéger cette maison d'une telle manière et pas les autres ? »

« Parce que quelque chose de très très important y est caché. » Il but une nouvelle gorgée et se tourna vers elle.

« Je crois que notre cambrioleuse va encore frapper. » Et ils trinquèrent en souriant.