Chapitre Final La Question

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L'atmosphère était de plus en plus palpable, tendue et lourde.

Léo décida de fermer son auberge, et alla chez lui. Décidé à quitter la ville, pour lui, pour Élise, tant pis pour le bâtiment, la vie est plus importante ; étaient ses pensées quand il arriva chez lui.

Ils allaient bientôt manger, Élise aimait bien mettre les couverts. Une fois rentrer ils pouvaient manger directement.

Presque aussitôt fermée, la porte s'ouvrit brusquement dans un fracas, faisant sursauter Élise et Léo. Un homme déboula sans toquer, une fois rentré, l'homme les regarda fixement, les yeux injectés de sang. Léo ne savait comment réagir, trop surpris pour faire quelque chose.

Élise était assise sur le second lit, le plus éloigné de la porte d'entrée; Léo était juste à côté de la porte.

L'homme se mit à crier, qu'il savait, il le savait, qu'il cachait une enfant, une vampire. Léo abasourdi par le discours de ce fou, se tourna vers Élise, mais elle affichait une expression qu'il ne lui avait pas encore vu...

Une pensée lui traversa l'esprit, et il se mit à douter, c'est une vampire ? Elle ? Pourquoi ? Comment ? Elle a déjà tué ? Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête, il perdit l'équilibre un instant, avant de se reprendre.

Élise ne disait rien, elle l'observait...

L'homme continua à déblatérer son discours, qu'il cachait une vampire, et qu'il allait le prouver. Léo se tourna vers lui, et il le vit sortir quelque chose de sa poche.

Sa respiration se bloqua, son esprit se vida. Seul son regard bougea, passant de sa main, tenant cette objet, à Élise ; Élise à cette objet.

L'homme lança l'objet sur Élise, l'objet cassa à l'impact, échappant un cri de douleur à Élise, Léo grinça des dents.

L'objet cassé, répandu son contenu sur Élise, elle fixait toujours Léo, dans les yeux, sans se préoccuper de l'inconnu, ni de la substance sur elle.

Élise,  senti la substance sur sa peau, et...

Ses cheveux blonds, changèrent de couleur, pour devenir un noir sombre. 

Ses yeux également, bleu clair pour devenir écarlate, ses pupilles rondes devinrent amandes... 

Ce regard changé, ne lâcha toujours pas Léo, qui changeait de couleur face à cette révélation.

Élise affichait une expression tellement déchirante, en plus de la pression qu'elle ressentait.

 Qu'allait-il choisir ?

Que devait-il faire ?

L'homme le ramena sur terre, en hurlant qu'il était un traître à l'espèce humaine.

Qu'il allait le dénoncer lui, et ce monstre.

Que pouvait-il faire ?

La regardée brûler comme les autres ? Même innocente ? Si elle l'était ? L'entendre crier qu'elle n'avait rien fait ? Jamais tué ? Elle était encore une enfant, que savait-elle ? La voir pleurer, et se perdre avant de s'éteindre ? La voir le haïr avant de partir ? L'entendre hurler jusqu'à son dernier souffle ?

Ou la sauver ? La regarder dans les yeux et la rassurer comme il l'avait fait auparavant ? Qu'elle pouvait compter sur lui ? Lui faire confiance ? Il l'avait accueilli mais pourquoi ? La regarder et sourire, en disant tout va bien ? Même si il ne le pensait pas ? Que pouvait-elle faire ? Seule ? Face à cette ville devenue folle ?

Léo se mordait la lèvre inférieure jusqu'au sang, ne savant quoi faire. La dénoncer ? S'enfuir ?

Il ferma les yeux et se mordit plus fort la lèvre, tremblant des poings fermer, à s'enfoncer les ongles dans la peau.

Elle le regardait toujours, les yeux fixés sur sa lèvre mordue, ses poings serrés à sang, et son expression, perdue. Elle ne savait pas non plus qu'elle expression elle affichait... 

Sa gorge était sèche, pâteuse, elle n'arrivait pas à sortir un mot, à ouvrir la bouche, ni à sourire, pour dire que tout allait bien. Elle savait déjà que cela allait arriver, cela allait forcément finir par arriver. Arriver à ce qu'elle redoutait le plus...

Puis d'un coup Léo ouvrit les yeux, décidé. Élise le regarda, les larmes aux yeux, prête à recevoir la sentence, elle avait déjà accepté sa fin. Ses larmes, ses cris, qu'elle avait déjà trop sentis, elle n'avait plus la force de les supporter...

Elle le regarda, et sourit, acceptant son choix.

Léo la fixa un instant sans bouger, puis se dirigea vers la table...

L'homme cria que s'il ne se décidait pas, il allait faire venir les habitants pour les brûler tout les deux. Il lui mettait la pression, pour qu'il craque.

Léo réagit rapidement, il prit une fourchette sur la table, puis ...

Il sauta avec sauvagerie sur l'homme, il ne put faire un bruit de plus.

Léo lui planta la fourchette dans l'oeil, voyant la taille des dents se rétrécir, en lui couvrant simultanément la bouche pour éviter qu'il n'émette un bruit.

L'homme gémit de toute ses forces, gesticulant comme il pouvait, face à cette douleur insupportable. Ses yeux se remplir rapidement de larmes, et de sang pour l'oeil blessé. Mais Léo imposant, ne lui laissait pas l'espace de se débattre. Il prit une serviette pour lui fourrer dans la bouche, pour étouffer ses cris. Et de sa main, maintenant libre, il prit un couteau...

Élise voyant toute la scène, resta là interdite, sans bouger. Seules ses larmes tombaient à flots. Sa respiration était étonnamment calme, sereine, en contraste totale avec la scène qui se déroulait sous ses yeux.

On entendit des gloussements, des mélanges de sons, des bras qui se débattent, de l'eau qui coule, des gouttes d'eau qui tombe au sol. Et la scène d'horreur s'arrêta, laissant place à un léger silence, rempli de respirations hachées, de gouttes d'eau, et de sanglots.

Léo se releva, épuisé mentalement, son front ruisselant de transpiration. Il se tourna, et regarda Élise. Il lui dit souriant, que c'était bon, tout allait bien maintenant, en contraste avec les tâches de sang qui imprégnait ses vêtements...

Elle pleura encore plus et s'approcha de lui, afin de le serrer dans ses bras.

Il pensa à la retenir, pour éviter de la salir, mais... Ce n'était pas grave, il pouvait bien lui acheter d'autres vêtements. Donc il l'accueilli à bras ouverts, lui aussi les larmes aux yeux.

Elle sanglota un moment, pendant que Léo lui caressait la tête en murmurant que tout allait bien maintenant.

Une fois calmés, ils décidèrent de se changer, et de prendre le stricte minimum. Il prit Élise dans ses bras et partirent.

Ils quittèrent la maison, puis la ville, afin d'échapper à toute cette folie. Ils allèrent vers l'Est, en direction de la montagne, pour changer de ville, ou de pays, afin de ne plus jamais revivre cela.

Une Rencontre InattendueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant