La Fille Du Clan - Tobirama Senju

16.

Tobirama fixa la porte longuement, un silence de mort se tenait dans la rue mais pourtant lui avait ses oreilles bourdonnantes tant sa tension grimpait en flèche dans chacun de ses vaisseaux sanguins.

Il ne savait même plus comment réagir, comme si ses sentiments explosaient en lui face à cette peur de ne plus mériter de la voir.

Ne plus lui parler, ne plus la taquiner, ne plus observer ses yeux bleus remplis de défi le toiser.

Il sentait encore la sensation du souffle de la jeune femme titiller son cou, de ses fines lèvres sur sa mâchoire le posséder, de ses doigts s'aggripant à son dos et à sa nuque en arrachant presque sa peau et ses foutus gémissements qui tournaient en boucle dans sa tête.

Tobirama avait l'impression de devenir fou de l'avoir abandonné, ravagé par sa haine d'avoir été interrompu dans ce moment où leurs respirations se mêlaient en un seul et même souffle et où ce qu'il pensait cacher sous leur disputes et moqueries se libérait enfin.

Il aurait pu la cajoler pendant des heures après ce moment, peut être même comprendre leurs sentiments ensemble dans les bras de l'un et de l'autre entre deux piques qu'il ce seraient jetés.

Mais à présent il se retrouvait tremblant et perdu devant cette porte fermée de la jeune femme alors qu'un autre s'occupait de la cajoler... la cajoler face aux larmes qu'il lui avait fait couler.

Les jambes relevés à son torse, Lyanne fixait l'eau de son bain d'un regard vide.

Être déçue était trop faible que pour exprimer ce qui tourmentait son esprit car son cœur lui saignait d'avantage et même l'eau bientôt froide n'arrivait pas à retirer cette croûte de sang qui se formait autour de ce dernier.

Elle tentait comme elle pouvait de frotter son corps et de retirer ses sentiments forts que le blanc de cheveux lui avait provoqué discrètement depuis de nombreuses semaines.

Elle sursauta quand quelqu'un toqua à la porte de la salle de bain mais se rappella que son ami Tao était là.

"Lili, ça va ?"

"O-oui."

"Tu n'essaies pas de te noyer dans ton bain hein ?" Reprit l'homme pour tenter de la faire sourire.

"Pourquoi ? Tu espères me faire du bouche à bouche ?" Répondit-elle d'un fin sourire.

"Si tu avais une queu entre les jambes je n'hésiterai pas mais la je passe mon tour." Ria ce dernier derrière la porte.

Un petit rire sortit de la salle de bain ce qui réchauffa le cœur de Tao.

Il s'installa sur le lit de la rousse un sourire coincé sur son visage en fixant le ciel par la fenêtre sur le mur à sa gauche, se plongeant dans des souvenirs lointains.

Il avait connu Lyanne qu'elle dormait encore dans un berceau alors qu'il n'avait lui même que 4 ans, son frère et lui avait toujours été copains dans leur groupe d'amis qui s'amusaient à se courir après et à se prouver l'un et l'autre leur force à décupler leur chakra grâce à leur environnement dans toutes sortes de jeux idiots voir même dangereux.

Il repensa adolescent, quand son ami, Mino, aux cheveux aussi flamboyant que sa jeune sœur avait commencer à faire palpiter son cœur par ses rires et ses contacts.

Il se souvenait à quel point il c'était perdu à ne pas comprendre pourquoi son corps entier bouillonait et tremblait seul avec lui, pourquoi alors qu'ils se connaissaient depuis des années il ne savait pas aligner deux mots sans bégayer.

Il c'était sentit sale, dégoûtant et horrible lorsque âgé de 15 ans, son intimité c'était durcit dans l'eau de la rivière alors que Mino c'était mit en boxer prêt à se jeter du petit ponton en bois en criant comme un fou.

Il remercia la rivière d'être assez sombre que pour cacher son propre corps mais maudit la force puissante dans les cieux de l'avoir fait ainsi... quel déshonneur pour un ninja que d'aimer les hommes.

C'était cette même année que Lyanne aussi futée qu'un renard avait devinée ce qui le rongeait de l'intérieur alors qu'elle n'avait que 11 ans.

C'était également les paroles de cette dernière qui le secoua jusque dans ses entrailles.
"Tu aimes les hommes ? Et alors ? On s'enfout des autres... ce qui m'importe c'est que tu sois heureux."
Il avait cru faire une crise cardiaque devant les paroles de la jeune fille mais avait ensuite pleuré toutes les larmes de son corps devant elle et devant les paroles simples mais dont il avait tant besoin d'entendre.

Être heureux ... oui ... c'était ce qu'il avait toujours voulu et cherché, c'est ce qu'il avait découvert durant la guerre alors qu'après avoir été blessé, Mino l'avait tiré dans un coin à l'abri pour lui soigner sa plaie ouverte au ventre tout en frottant des larmes sur ses joues.

Tao n'avait jamais compris pourquoi ce dernier pleurait jusqu'à ce qu'il s'effondre sur lui pour l'embrasser après avoir fini son pansement précaire à l'abri des regards.

Tao se frotta les lèvres comme si il sentait encore ce baiser avec un sourire nostalgique.

Il repensa à ses deux années durant la guerre où chaque nuits, les deux hommes se retrouvaient cachés par Lyanne qui trouvait toujours des excuses aux disparitions des deux adolescents auprès du clan.

Son sourire s'effaca et il sentit son estomac ce contracter en repensant au cri de la rousse alors âgée de 13 ans, de comment il avait couru jusqu'à s'en arracher un poumon dans les bois à côté de leur village.
De comment il avait vomit en voyant le corps charcuté de l'homme qu'il aimait tant alors que Lyanne en état de choc ne bougeait plus devant le corps nu et inerte de sa mère alors que le sang coulait de son dos qui tremblait de sanglot silencieux.

Il se frotta les yeux et se releva du lit en soupirant de ne pas réussir à supprimer ses images de sa tête qui malgré 9 ans passés, son visage palissait toujours autant et son estomac lui donnait envie de vider son contenu à chaque fois.

Elle avait maintenant 22 ans et il savait qu'elle même se réveillait la nuit par ses vieux démons.

Il avait juré sur le corps de son amour qu'il protégerait la jeune fille qui partageait son sang, celle qui les avaient toujours soutenu et aidé dans le conflit de leurs cœurs sois disant anormaux.

Elle était là sœur de Mino et maintenant la sienne.

Il devait avouer avoir perdu les pédales quand il avait retrouvé la rousse en sous-vêtements prisent de sanglots dans son salon.
Il avait pensé au pire, au viol, à l'agression mais elle pleurait son cœur blessé devant ses sentiments écrasés par cet enfoiré de Tobirama.

Il n'en revenait pas que ce dernier avait osé revenir en espérant pouvoir s'approcher à nouveau de sa sœur, il savait que Mino lui aurait certainement explosé une couille à sa place mais même si l'envie était là, il ne voulait pas rentrer en conflit avec les sentiments de Lyanne.

La soutenir était le plus importent, la soutenir comme elle l'avait soutenu elle même avant.