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Le retour paraissait long à présent seule même si Tobirama n'était pas un grand orateur, sa présence suffisait à se sentir à l'aise.

Il faisait partie de ses gens qui n'avaient beau ne pas faire d'effort social, ils arriveraient toujours à être le centre du monde malgré leur air de connard suprême.

Sa réaction était peut être disproportionnée face à sa remarque mais merde... pour qui il se prenait de porter jugement à la technique de combat de son clan et puis il fallait dire que pour le meilleur maître de suiton,  il avait bien ramassé devant les jeunes de son village.

Lyanne ricanait seule sur le petit chemin de terre dans la forêt en repensant aux yeux exorbités qu'il avait eu juste avant de sentir le fin poing de la jeune femme chargé de chakra, cela lui apprendrait peut-être enfin la politesse.

Le soleil déclinait rapidement au-dessus d'elle, laissant les quelques flambeaux de son village apparaître aux loin.

Elle se stoppa à la lisière de la forêt, observant le petit hameau qu'elle avait toujours connu vivre ses derniers instants de la journée,  elle se voyait encore avec sa mère et son père pas plus haute que 3 pommes, pleurer à s'en brûler les yeux tant ses exercices de concentration de chakra avaient été durs, la faisant puiser dans ses ressources jusqu'à l'évanouissement.

Son village avait pâle allure face à Konoha, elle ne pouvait pas dire le contraire mais c'était tout ce qu'elle connaissait et cherissait, c'était sa vie.

Une amie d'enfance passa à côté d'elle en la saluant avec un jeune enfant sur son dos à moitié endormi, le seul né pendant la guerre, il devait se sentir seul entouré de tous ses adultes névrosés et traumatisés par l'enfer qu'avait été ses dernières années.

Elle s'avança jusqu'à sa petite maison qui serait bientôt bien vide sans son père.
Lyanne caressa la porte en bois en soupirant, c'était ce qui la terrorisait... la solitude et ne plus pouvoir se référer à ceux qui lui avaient tout appris.

La porte grinça quand elle l'a poussa, cela en était presque sinistre.

Son père était couché dans un lit d'appoint installé dans le salon près du feu de bois.

Un mouchoir plein de sang au sol montrait les toux qui lui broyaient encore sa trachée alors que son visage pâle n'était que signe d'anémie et de fatigue.

Cela la surprenait toujours comment la maladie pouvait changer le physique de quelqu'un, son père avait toujours été le plus fort, un poids généreux l'aidait à le rendre d'autant plus impressionnant et lui donnait ce rire chaleureux quand il riait à gorge déployé.

Il n'était plus que l'ombre de lui même, les joues creusées semblaient d'autant plus cadavériques par le fin reflet du feu sur son visage, ses yeux entre ouverts la saluaient d'un fin sourire qu'elle lui répondit chaleureusement.

"Viens." Dit-il d'une voix faible vers sa fille en tendant sa main du peu de force qu'il lui restait.

Elle s'approcha aussi délicatement qu'un chat pour se coucher dans les bras de son père à même le lit.

Sa main posé sur ton thorax laissait la sensation désagréable de ses côtes sur sa paume alors que son cœur ne semblait ne plus savoir que soupirer.

"Je suis allé à Konoha aujourd'hui... Tobirama m'a un peu forcé la main." Se justifia la jeune femme sans raison.

"Bien... comment était-ce ?" Demanda-t-il difficilement en posant sa main sur la chevelure rouge de sa fille.

"Grand... et étrangement paisible... c'est une vrai ville même si beaucoup de choses sont encore en construction.
Hashirama à posé son énorme tête dans la falaise, tu aurais du voir sa, c'était tordant de rire."

Un léger rire sortit de la gorge de son père, suivit d'une toux.

"Ils ont l'air d'être de sacré spécimens ses frères Senju." Confirma l'homme.

"Je ne te le fais pas dire."

Un silence s'installa entre eux, rien de pesant, cela la rendait même sereine.

"Lyanne."

"Oui père ?"

"Quoi que tu décides quand je ne serais plus là, saches que ta mère et moi serons toujours d'accord avec toi."

Elle ressera la blouse bien trop large de son père dans sa main, il fallait toujours qu'il gâche tout avec ses phrases philosophiques à deux balles.

"Tu seras une bonne cheffe, tu as tellement grandie... tu ne peux pas t'imaginer à quel point je suis fière de toi."

"P-papa... j'ai peur d'être seule..."
Répondit-elle en ravalant difficilement ses larmes.

"Tu ne seras jamais seule, tu as le clan et des nouveaux amis, tout ira bien."

"Je t'aime... "

"Moi aussi ma chérie."


"Te voilà enfin, j'ai cru que tu étais encore enterré sur le terrain  d'entraînement." Ricana Hashirama dans son bureau en voyant son jeune frère rentrer le soleil déjà bien couché.

"Hein ? Qu'est-ce que tu sais ?" S'énerva directement l'argenté en claquant la porte derrière lui.

"Les nouvelles vont vite tu sais, surtout quand le petit frère du hokage se fait valser par une jeune inconnue."

"N'abuses pas les fait ! Je l'ai laissé faire par pitié..."

Le brun éclata de rire en tapant sa main sur la table.
"A d'autre Tobi, tu ne connais pas la pitié ! Paraît que tu l'avais bien cherché !"

Tobirama fronça les yeux et croisa ses bras sur son torse boudeur.

"Je ne m'attendais pas à autant de puissance dans son chakra." Se justifia-t-il.

Son aîné se releva, tentant de ranger vainement le désordre de papier sur son bureau en bois.
"Si cela peut te rassurer, Madara à failli s'en prendre une aussi, elle est terrible cette femme quand elle le veut."

"Qu'a-t-elle fait ?" Demanda-t-il surprit en entendant les mésaventure avec l'Uchiwa.

"Tu connais Madara et son tact... cela n'a pas beaucoup plus à notre nouvelle amie." Ricana l'hokage.

"Elle est donc désagréable avec tout le monde." Soupira Tobirama.

"Non, c'est un charme avec moi, il faudrait peut être que tu apprennes un peu plus la douceur avec elle."

"Hm." Grogna son frère à moitié amusé de savoir la rousse tenir tête à son pire ennemi.
"Elle n'est peut-être pas si idiote."

"Ouh ... serait-ce un compliment ?"

"Ne te méprends pas Hashi." Coupa directement le plus froid des deux.

"Tu amènes une jeune femme de ton plein gré ici pour passer la journée avec elle et tu tiens des propos presque agréables envers elle ? Hmm étrange tout ça." Reprit le brun en tenant son menton pour réfléchir avec un grand sourire.

"Hashi... gardes tes histoires sordides pour toi et concentres toi sur ton poste, cela ne te ferait pas de tort." Dit-il froidement.

L'aîné prit une mine triste en voyant tout son travail en retard s'entasser face à lui.
"Tu as raison... je suis un piètre hokage." Répondit-il la larme à l'œil.

"Rhan c'est bon je vais t'aider." Pesta Tobirama qui se demandait parfois qui était réellement le chef de ce village entre eux.

La Fille Du Clan - Tobirama SenjuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant