Les Oubliés d'Ægir [Ré-écriture en cours]

1 - Légende

✧.* Point de vue d'August

Ziou s'avance devant moi et s'impose de sa petite taille face aux deux rois présents dans la pièce. Je redoute ce moment, de peur de les surprendre à nouveau dans des rapprochements amoureux.

Les deux hommes sont assis l'un en face de l'autre, prenant le dîner, un chandelier entre eux. Cela me fait penser à un repas entre conjoints, mais je ne dis rien et ne laisse percevoir aucune émotion de surprise sur mon visage. Ziou, cependant, n'est pas aussi délicat :

"- Ahahhhhhh, qu'est-ce que vous traficotez ensemble ?" dit-il en rigolant.

Les joues d'Hector brûlent, et le rouge monte jusqu'à ses oreilles. Olympe lui jette un coup d'œil amusé :

"- Tu vas finir par avoir la même couleur que tes vêtements, roi Hector."

Il se tourne ensuite vers Ziou avec un regard rempli d'amour paternel, bien qu'ils n'aient aucun lien de sang :

"- Ne te fais pas d'idées, Ziou" dit-il en lui donnant une tape sur la tête "Nous étions seulement en train de parler politique."

Olympe lève la tête vers moi et m'observe attentivement sans rien dire. L'autre roi reste réservé, encore gêné par la situation :

"- Qu'est-ce qu'il y a Ziou ? Je vois bien que ton grand ami derrière a des idées en tête. Pourquoi êtes-vous ici ?"

Il est très perspicace. Il me fait penser à un sage, devinant toujours les prochains coups de ses ennemis. Je fais un signe de tête à Ziou, lui indiquant que c'est à moi de prendre la parole, qu'ici c'est un adulte qui doit jouer un rôle et non un enfant.

J'explique tout aux rois, qui m'écoutent attentivement sans m'interrompre. Ziou, pendant ce temps, s'ennuie et court autour de moi en zigzaguant. Une fois mon discours terminé, je m'attends à des remarques violentes, me rappelant que je n'ai rien à faire dans ce palais ou que j'ai tout imaginé. Mais à la place, le grand roi Hector se lève, les mains jointes dans le dos, le visage pensif :

"Nous devons mettre en place une garde tout autour de la maison. Évacuez nos proches en lieu sûr et barricadez l'entrée du tunnel dans la chambre de Ziou." dit-il à l'un de ses gardes.

Ziou s'arrête dans sa course folle et écoute son père. Le roi continue :

"Je ne sais pas ce qui se trame, ni pour quelle raison, mais je pense que nous sommes en danger."

J'acquiesce, convaincu d'avoir pris la bonne décision en faisant cette confidence aux rois.

Olympe prend ensuite la parole :

"Ziou, tu ferais mieux d'aller chercher des affaires dans ta chambre, ton père a raison. Prends les jouets qui te plaisent, des '2' se chargeront de t'amener des vêtements et produits du quotidien chez ta nounou. Tu pars vivre avec August" dit-il en finissant sur un clin d'œil.

Ziou saute en l'air, ne mesurant pas la gravité de la situation. Des gens voudraient-ils renverser la royauté ? On dirait bien. Mais la seule information que retient le petit est que nous allons dormir ensemble.

✧

Une fois sortis précipitamment, avec des tonnes de peluches et de pierres dans de grands sacs, Ziou et moi nous éloignons en direction de la maison d'Andréa, sa nounou.

Étonnamment, à l'entrée de la maison de Ziou, la femme aux deux couleurs de la famille ne s'y trouve pas. Je l'ai éloignée pour me frayer un chemin dans le petit palais, mais elle n'est apparemment pas revenue. Étrange, je pense. Où est-elle ?