Une Rencontre Inoubliable !

Chapitre XLV

Ma nuit avait été un enfer. Des images, toutes plus dégoûtantes les unes que les autres, n'avaient cessé de me hanter et j'avais fait de nombreux cauchemars en rapport avec cette fameuse soirée et la sensation omniprésente que le père de Joshua n'était pas quelqu'un de bien. Je sortis de mon lit, après avoir tenté une dernière fois de me rendormir et partis directement prendre ma douche, espérant effacer toute la tension et la mauvaise humeur qui s'étaient emparées de moi. Je ne cessais de ressasser les mots, les gestes et le comportement plus qu'étranges de cet homme.
Après m'être lavée, je me décidai alors à passer mon dimanche devant la télé, à regarder des émissions stupides et à grignoter des cochonneries, pensant pouvoir mettre mon cerveau en stand-by le temps d'un après-midi. Mais c'était sans compter sur ma mère, qui ne me laisserait sûrement pas faire ce que je voulais. Je descendis tranquillement dans la cuisine, pensant n'y trouver personne vu l'heure, très matinale, à laquelle j'étais tombée du lit, mais je sentis immédiatement une bonne odeur de toasts grillés et de café qui me fit automatiquement sourire. Ma mère était debout, contre le plan de travail de la cuisine et contemplait notre jardin par la fenêtre, une tasse de thé à la main.

-Coucou ma puce, ça va ? Je t'ai entendu te lever, donc j'ai fait du café ! Alors, ce repas ? Demanda-t'elle, en se tournant vers moi, un large sourire aux lèvres.

-Coucou Maman ! C'était bien, nous avons mangé des plats français et sa mère est adorable ! Lâchai-je, ne voulant mentionner le père de mon petit-ami et ses agissements particuliers.

J'attrapai une tasse dans le meuble et la remplit de café bien chaud. J'adorais cette odeur si caractéristique et j'aimais le week-end pour cela, car j'avais toujours le temps de boire du vrai café et non le jus de chaussettes vendu dans les distributeurs de boissons du lycée.

-Et son père ?

Je restai interdite un court instant, puis me reprit aussitôt, espérant qu'elle n'avait pas remarqué mon trouble.

-C'est quelqu'un d'assez prétentieux et hautain ! Je ne l'aime pas trop, mais bon ! Dis-je succinctement, ne préférant pas dévoiler ce qu'il s'était réellement passé.

Je n'avais pas menti de toute façon, je n'aimais pas cet homme et son comportement envers sa famille était détestable. Concernant sa façon d'être envers moi, j'avais peut-être mal compris ses intentions, il voulait simplement se montrer avenant envers la copine de son fils et je m'étais imaginée des choses stupides, un homme de cet âge et de ce statut ne s'amuserait pas à me draguer, c'était certain.

-Tu as l'air préoccupée, ma chérie ! Tu es sûre que ça va ?

-Oui, oui, ne t'inquiètes pas ! C'est juste que...nous ne sommes pas du même monde ! Avouai-je, gênée.

Ma mère s'approcha alors de moi et remit une mèche de cheveux derrière mon oreille, dans un geste empli d'amour, puis me caressa doucement la joue.

-Tu es une jeune femme fantastique, ma puce ! Tu es drôle, spirituelle, intelligente et tellement jolie, tu ne dois jamais en douter ! Et si ces personnes te font une quelconque réflexion sur notre statut social, dis-le moi et je me ferais un plaisir de les remettre à leur place !

J'éclatai de rire en imaginant la scène et serrai ma mère contre moi. Elle avait toujours les gestes et les mots pour m'apaiser et m'empêcher de douter de mes capacités.
J'étais encore dans ses bras lorsque quelqu'un sonna. Il était à peine 8h00 et nous étions dimanche. Qui pouvait bien venir à cette heure-ci ?
J'ouvris la porte et tombai nez à nez avec un superbe bouquet de roses rouges et blanches.