Une Rencontre Inoubliable !

Chapitre VIII

Cela faisait une quinzaine de jours que je donnais des cours particuliers a Joshua ainsi qu'à deux autres élèves d'une autre classe, Shelby et Calvin. Tout se passait très bien pour ces derniers, ce qui n'était pas vraiment le cas avec Joshua qui ne progressait pas et dont les notes n'avaient pas vraiment remonté depuis le début de mes cours.

Je ne savais pas vraiment ce qu'il cherchait ni ce qu'il attendait de moi.

Durant les heures de cours, il passait son temps a me poser des questions personnelles, a me fixer sans raison et cela me perturbait de plus en plus.

Je n'étais vraiment pas sûre de vouloir continuer comme cela.

- Alors, comme ça tu donnes des cours a Josh ? M'assena Lindsay.

J'étais assise dans le hall en train d'attendre Rachel, quand elle se posta devant moi, munie de son sourire le plus mesquin.

- Bonjour Lindsay ! Pourquoi cette question ? Lui demandai-je, étonnée qu'elle m'adresse la parole sans m'insulter.

- J'espère que tu n'es pas en train de te faire des films comme avec Liam ! Répondit-elle, appuyant bien sur le nom "Liam".

Je sentis mon cœur se serrer douloureusement en entendant son prénom. J'eus envie de me lever et de lui mettre une claque. Bien sur, je n'osai pas.

- Tu n'as rien a craindre Lindsay ! Répondis-je, complètement dépitée.

C'est à ce moment-là que Joshua arriva et me salua avec un grand sourire en ignorant complètement Lindsay qui resta abasourdie.
Je baissai la tête sans lui répondre par peur de m'attirer les foudres de son Altesse Royale.
Rachel vit que j'étais dans une mauvaise posture et se précipita en prétextant qu'elle avait grand besoin de moi, m'enlevant de ce faite, une belle épine du pied.
Lindsay nous regarda partir sans vraiment comprendre ce qu'il s'était passé.

- Elle te voulait quoi encore cette pétasse ? Me demanda Rachel lorsque l'on s'éloigna.

- Elle m'a parlé de Joshua et de...Liam ! Dis-je, difficilement.

Liam, encore et toujours Liam. Son prénom me ramenait un an en arrière. Quand ma vie avait encore un sens, quand j'étais heureuse et emplie de joie. Depuis elle était devenue un enfer, ou je passais mon temps à me cacher des autres, des garçons surtout, et grâce aux vêtements que je portais dorénavant, je me sentais bien plus protégée et hors de portée de leurs yeux et de leurs mains. Bien sûr que mes jolies robes, mes sandales et mes talons me manquaient mais je ne voulais plus, je ne pouvais plus me montrer, me laisser approcher d'une manière charnelle ou même amicale de la part d'un garçon, aussi sexy et charmant soit-il.

- Je suis désolée Katie, vraiment ! Mais il faut que tu passes au-delà de toute cette histoire, je sais que c'est difficile mais tu es là, il ne t'a pas détruite, même si c'est l'impression que tu as !

Je sais qu'elle avait raison, elle avait toujours raison, c'était pour cela que je l'aimais autant, mais je n'y arrivais pas.

- Alors ce rendez-vous avec Jason ça a donné quoi ? Lui demandai-je, préférant changer de sujet avant que je ne puisse retenir les larmes prêtes à jaillir.

- Oh pas grand chose tu sais, on a bouffé, on a baisé et il s'est barré ! Me dit-elle, en éclatant de rire.

- Quel gentleman ! Répondis-je,  pouffant de rire.

Rachel n'avait jamais été timide ou prude même lorsqu'elle avait couché, pour la première fois, avec un garçon bien plus vieux qu'elle, l'été dernier, c'est elle qui avait mené le jeu et qui l'avait largué comme une vieille chaussette, le lendemain matin. Le pauvre, il était si gentil ! Mais Rachel s'en fichait, elle voulait le faire pour être débarrassée de ce sentiment de la fille vierge qui n'y connaissait rien.

C'était a la même période que j'avais vécu ce qui était, à ce moment-là, le plus beau moment de ma vie ! Liam et moi, dans la maison de vacances de ses parents juste après le bal de fin d'année...Aujourd'hui encore, je me demandais comment j'avais pu être aussi cruche pour ne pas comprendre à quoi ils jouaient !

Rachel m'arracha à mes pensées et nous entrâmes dans le self bondé et bruyant.

L'après-midi passa rapidement, mais pas assez à mon goût. Depuis "lui", ma chambre était devenue un sanctuaire, un lieu où rien ni personne ne pouvait m'atteindre et me blesser et dès que j'en sortais je n'avais qu'une hâte, la retrouver le soir même et me cacher du reste du monde.

- Alors, on est pressée Mme la Professeur ?
Je sursautai en entendant cette voix suave et chaude dans mon dos et sortis instantanément de mon monde.

- Je dois y aller, ma mère m'attend ! Balbutiai-je, en accélérant le pas.

Joshua me suivit et me rattrapa en quelques enjambées.

- Tu habites South End ? Me demanda t'il avec intérêt, comme si ma réponse importait vraiment.

- Heu ouais ! J'avais répondu malgré moi, en espérant qu'il passerait son chemin.

- Super ! Moi aussi j'habite ce quartier, ça nous fait un sacré point commun tu ne trouves pas ? Dit-il, me souriant de son sourire ultra Bright qui m'avait fait le détester dès le premier regard.

Il était loin d'être laid et il le savait, son regard bleu azur était ce qu'il y avait de plus attrayant chez lui. Sans y faire attention, je me surpris à l'observer de côté, il était grand et élancé, le parfait petit joueur de football américain, blond de surcroît, qui avait pris tellement de coups sur la tête que sa cervelle était totalement ramollie et qu'il était clairement impossible de lui faire apprendre quoi que ce soit malgré tous les efforts que j'avais fourni pour qu'il assimile, ne serait-ce, qu'une leçon. Ses notes n'avaient toujours pas augmenté alors que ça faisait près de 3 semaines que je lui donnais des cours particuliers.
S'il n'était pas aussi stupide et si je n'avais pas déjà souffert mille déconvenues, j'aurais pu presque lui trouver du charme, mais aujourd'hui, il m'énervait plus qu'autre chose.

- Écoute, tu es un garçon très sympa mais je n'ai vraiment pas le temps et l'envie de discuter avec toi du quartier où nous vivons ou du temps qu'il fait, alors je vais rentrer chez moi de mon côté et toi...bah tu fais ce que tu veux, allez à plus tard ! Je ne pris même pas la peine de me retourner et continuai ma route.

- Pauvre fille va, moi qui pensais que tu étais différente ! Me répondit-il, avec mépris.

Choquée par ses paroles, je me retournai mais il avait déjà pris la poudre d'escampette, me laissant hébétée et un peu honteuse au bord de la route.