Deuxième incident

9 3 0
                                    

- Elva. 12 sur 20. Passable. articula le professeur de chimie, dont les sourcils remontaient si haut qu'on aurait pu croire qu'il essayait de les faire dépasser de son crâne chauve et luisant, avant d'enchaîner:


- Lya. 20 sur 20. Comme d'habitude.


Il fit ensuite le tour de la classe, criant les notes, prenant un malin plaisir à humilier ses élèves, qui pour la plupart finissaient leur nuit sur les bureaux carrelés de la salle qui empestait le formol. 


"et de deux" pensa Elva. C'était officiel, ses parents allaient la tuer, la decouper en morceaux et la vendre sur le marché noir. Pourquoi fallait il que les formules n'ai aucun sens ni aucune logique à ses yeux? Elle n'était pourtant pas si sotte, elle comprenait mais elle n'assimilait pas, quelque-chose en elle semblait se révolter contre l'idée d'apprendre par cœur une suit de lettres et de chiffres sans queue ni tête.




Lorsque les cours furent finis, Elva sortit de son établissement et passa par la première rue. Celle-ci était minuscule, personne ne passait par là. Il ne s'y passait rien, c'était la rue parfaite pour une fille comme elle. Pendant quelques mètres,  elle rumina ses leçons du jour, sans parvenir à comprendre pourquoi 1 litre d'eau pèse 1 kg et que 1 lites d'air -quelles drole d'idée de quantifier l'air en litres- ne pèse pas 1kg. Soudain, elle entendit une voix et, par réflexe, elle s'accroupit derrière une poubelle. Elle tendit l'oreille et entendit deux vois qui semblaient se queréler:




-Je sais. Mais je n'allait pas attendre que la balle m'atteigne. dit la première personne d'une voix haut perchée, sur la défensive.




- On aurait pu être découvert! Tu te rends compte que si c'est elle, on aurait pu la perdre! celle-ci était on ne peut plus agacée, et semblait être celle d'un garçon à la différence de la première plus féminine.




- C'est bon! Pas la peine de me crier dessus, la fille du se rendre compte de sa potentielle erreur car elle était beaucoup plus calme et posée. Et puis on n'est même pas sûr que se soit elle.




- Bien sur que si c'est elle. Et tu le sais très bien. 




L'agacement était toujours bien présent mais laissait dorénavant place à de la persuasion.




- Tais-toi ! Quelqu'un nous observe...




Elva plaqua ses deux mains sur sa bouche pour faire le moins de bruits possible. Elle pria tout les dieux qui existaient de la sortir du pétrin dans lequel elle s'était mise plus ou moins volontairement. Une ombre apparut soudain devant elle et elle cru que son propriétaire allait la punir de manière violente. Le deal de drogue n'était pas rare dans le quartier. En levant les yeux, espérant voire un visage connu, elle vit Lya les mains sur les hanches.




-C'est très malpoli d'écouter les conversations derrière une poubelle. dit elle, un sourcil haussé.




Elle n'avait pas vraiment l'air fâché, mais plutôt soulagée que se ne soit pas quelqu'un d'autres. Léo apparut soudain derrière Lya et adressa un sourire à Elva. Celle-ci se releva et, tout en s'épousant, dit:




- Vous vous connaissez ? 




C'était plus affirmation qu'une question. Les gens qui ne se parlent pas ne se prennent pas le bec d'une telle façon. Ils avaient l'air, vu la dispute de se connaître depuis un peu plus longtemps qu'au début du collège voire de la primaire.




- A mon grand regret oui, lui répondit Lya, d'un air désespéré par la situation. Elva, je te présente mon frère. 




                                                                                     *###*




Depuis qu'elle avait entendue la conversation, la situation d'Elva avait beaucoup évoluée. Pas pour son malheur d'ailleurs. Léo et Lya discutaient souvent avec elle, ce qui lui fit endurer les foudres des autres filles de la classe. Même de Klara et Léontine la détestaient. Plus personne ne lui parlait, ce qui ne changeait pas vraiment de d'habitude. Sauf, bien sûr, les deux jumeaux. Elle avait enfin l'impression d'exister, que son avis sur tel ou tel sujet était un peu intéressant aux yeux de certaines personnes. Elle aimait ces moments de papotage sans queue ni tête. 




Durant leur conversation, Elva se sentait malgré tout mal à l'aise. Léo la regardait dans les yeux, et s'était comme si quelque-chose l'effleurait. Mais en elle, dans sa tête.




Après l'incident de la balle, dont personne ne se souvenait, il y en eu un autres. Mais celui-ci était plus notable de par la vivacité de Lya et ,de ce fait, restait gravé dans la mémoire de chaque être présent à ce moment là.




Elva se dirigeait vers les lavabos, elle était du genre à beaucoup boire, et un petit maternel la bouscula. Pas très fort, mais juste assez pour faire tomber le grand corps maigre de Elva. Elle s' effondra de tout son long et son poignet heurta violemment le sol. Il se tordit dans l'angle le plus impossible à concevoir . Elva aurait sûrement crié si elle avait était du genre à extérioriser. Mais malgré la douleur, elle se tient seulement la main en hurlant intérieurement sans faire de bruit comme la plupart du temps. Une silhouette apparut soudain devant elle. Lya, qui était l'instant d'avant à l'autres bout de la coure, se tenait devant elle.




 Elle lui prit doucement sa main cassée et les yeux d'Elva capturèrent la vison la plus horrible de toute sa courte vie. Ses phalanges,unes à unes, se remirent à leurs places. Elva, dont la sensibilité prit le dessus, tourna de l'œil. 

Les chroniques de la Lumineuse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant