Alors que je faisais mes derniers adieux à ma mère, chaque mouvement devenait plus difficile. Mes mains tremblaient légèrement en fermant la valise, comme si retarder l'inévitable pouvait apaiser mon angoisse et ma peur. Puis, quelqu'un frappa à la porte. C'était eux... la famille d'accueil. En ouvrant, je découvris un couple qui paraissait gentil à première vue. Ils portaient sur leur visage des sourires bienveillants et des regards rassurants, mais cela ne suffisait pas à calmer ma peur.
Ma mère, les yeux remplis de larmes, m'embrassa une dernière fois sur le front. Elle murmura des mots d'au revoir, mais sa voix trahissait son inquiétude. Elle referma doucement la porte, et je la vis, à travers la petite fenêtre, me suivre du regard, son fin visage marqué par l'angoisse et la tristesse.
Je me répétais sans cesse que ce n'était que pour une semaine, que je rentrerais bientôt à la maison. La famille d'accueil n'était pas très bavarde. Ils semblaient avoir une cinquantaine d'années, leur silence rendait l'atmosphère encore plus pesante. La voiture avançait lentement, et chaque kilomètre parcouru me semblait une longue éternité. Le silence était pesant, presque tangible, et chaque respiration devenait plus difficile.
Enfin, nous arrivâmes devant leur maison. "Ma maison" pour la semaine à venir, pensais-je, avec une boule d'angoisse grandissante. Mon cœur battait à tout rompre, et une anxiété viscérale s'installait dans le creux de mon ventre. Chaque pas vers la porte d'entrée m'éloignait un peu plus de tout ce que je connaissais et aimais.
Je franchis lentement le seuil et tentai de retenir mes larmes et de masquer ma peur. Je n'étais plus chez moi.
***
Bernard me proposa de monter ma valise à ma chambre et m'invita à le suivre dans un étroit et long couloir de bois. On aurait dit une petite maison de poupée perdue dans la campagne, avec tous ces petits objets de porcelaine peints à la main. Il y avait du beau parquet au sol et de petites fenêtres de campagne encadrées de bois vieilli, dont la peinture s'écaillait par endroits, révélant les couches de couleurs passées. Les carreaux, légèrement ondulés et déformés par le temps, diffusaient une lumière douce et dorée.
Je m'arrêtai devant ces carreaux, laissant Bernard s'éloigner. À travers la fenêtre, j'aperçus le beau jardin et les hauts arbres accueillant les oiseaux chantants. Je repris mes pas et passai devant cinq portes avant de voir Bernard entrer dans une pièce. C'était ma chambre. Elle semblait avoir été décorée pour une petite fille. Les murs étaient recouverts d'un papier peint floral. Il y avait un grand lit en bois, couvert d'une couette moelleuse et de coussins colorés. Dans un coin, à côté d'une chaise berçante en osier où reposait une poupée en chiffon, se trouvait une petite bibliothèque remplie de contes de fées et de livres d'images pour enfants. La chambre était si mansardée que je m'y cognai la tête. Il y avait de la poussière sur le sol, et j'y crus distinguer une petite araignée. Comme dans toute la maison, la lumière douce du jour passait par les petites fenêtres de campagne.
Je le remerciai et il répondit d'un petit sourire avant de sortir de la chambre. Aussitôt, je m'assis sur le lit, sortis mon téléphone de ma poche et commençai à faire défiler les vidéos sur TikTok. J'entendais les bruits de la cuisine : des casseroles qui se cognaient, des fourchettes qui tintaient...
Soudain, je vis une notification : "Stella a demandé à vous suivre." Je l'acceptai immédiatement et la suivis en retour. Elle m'avait envoyé un message que j'ouvris instantanément.
Stella : Coucou, t'y es ?
Axel : Oui, ça y est.
Stella : C'est comment ?
Axel : C vieux
Stella : Ah merde...
Axel : Bon, pas grave.
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Bien Trop Tôt
Teen FictionStella, une jeune introvertie qui trouve refuge dans l'écriture, essaie de défier la mort pour tenter de sauver son bien aimé. Cependant, cette tentative ne fait qu'accélérer l' événement inévitable qui arrivera bien trop tôt.